Bien que très prometteurs, les Frenchies de 20 ans en NBA, Théo Maledon et Killian Hayes, vivent tout de même un passage compliqué avec le Thunder et les Pistons. Sont-ils bien tombés dans deux équipes à la peine ?
Théo Maledon et Killian Hayes, deux noms qui résonnent fort dans le panorama du basket français. Le premier nommé, drafté en 34ème position par les Sixers en 2020, a montré la saison dernière parfois de belles choses avec certaines pointes au scoring, notamment quand il a marqué 33 points (son record) contre les Suns le 2 avril dernier.
Globalement, il a accompli une saison rookie inespérée pour un joueur pris au 2ème tour de la draft (10,1 points, 3,5 passes, 49 titularisations). Meneur fiable sur ses fondamentaux et bon distributeur, certains observateurs ont vite fait de le comparer à Tony Parker.
Le natif de Rouen a même décidé de faire l’impasse sur la dernière campagne olympique pour mieux préparer sa saison en NBA et pour privilégier le travail individuel. Mais sa franchise, le Thunder est une jeune équipe (23 ans de moyenne d’âge, soit la plus jeune de la ligue) et totalement en reconstruction.
Pas simple. La première saison de Killian Hayes n’a vraiment pas été commode (6,8 points en 18 titularisations). Il a manqué 46 matches pour cause de blessure à la hanche et une faiblesse notoire au niveau de son adresse (35%).
Jouer plus juste sera fondamental pour l’avenir de ce gaucher formé à Cholet.
A la lecture des premiers mois dans ce nouvel exercice, « Killer K », drafté en 7ème position par Detroit en 2020 (Français le plus haut drafté de l’histoire), n’est pas encore au niveau attendu malgré quelques fulgurances vues ici et là. Collectivement, à Detroit, trois fois champion NBA (1989, 1990, 2004), la mauvaise passe perdure.
« Au moins, nos Frenchies risquent d’avoir du temps de jeu en NBA»
La franchise du Michigan n’a plus gagné le moindre match de play-off depuis 2008. Dans leur Conférence Est, les Pistons ne trouvent toujours pas les bons rouages. Ils végètent dans les bas-fonds du classement. A l’Ouest, Oklahoma City n’est guère mieux lotie :
« Detroit se trouve dans un assez mauvais cycle. Avec des mauvais choix au niveau de leur recrutement ainsi que des coachs. C’est assez classique quand on regarde les équipes de NBA où cela ne fonctionne pas. Detroit se rapproche de franchises comme celles d’Orlando, Sacramento, et désormais Houston.
Ce sont des équipes assez faibles qui risquent de mettre des années avant de remonter la pente. Le Thunder n’est vraiment pas au mieux non plus. Ils suivent à peu près le même schéma que les équipes que je viens de citer. Oklahoma est en train de reconstruire avec des jeunes. Là encore, cela prend du temps pour y arriver.
Et même parfois ce n’est pas le cas… Telle est la rude loi de la NBA. Rien n’est facile. Il faut les bons dirigeants qui choisissent les bons joueurs et les bons entraîneurs » rappelle George Eddy (Canal+). Vues les difficultés endurées par leur collectif respectif, Maledon et Hayes sont-ils tombés dans les bonnes équipes ?
Georges Eddy tempère la saison des Français en NBA
« Ils risquent quand même d’avoir un peu de temps de jeu sur la durée, positive Eddy. C’est dû au fait de la faiblesse des équipes dans lesquelles ils se trouvent. En général, dans ce genre de contexte, on donne pas mal de temps de jeu aux jeunes. On leur octroie davantage le droit de commettre des erreurs.
C’est aussi un passage obligé pour progresser. A la limite, ils sont plutôt bien tombés. Car s’ils étaient dans des équipes beaucoup plus fortes peut-être qu’ils ne joueraient pas du tout. Au moins là, ils ont une place… On attendait monts et merveilles de Doumbouya.
Il semble déjà avoir une petite réputation de joueur pas assez concentré. Certains se demandent même s’il ne va pas se retrouver en Europe assez rapidement. Hayes commence à montrer certaines qualités. Théo Maledon était quand même meilleur l’an dernier. Il va falloir s’armer de patience avant de les juger ».
Dans ces contextes compliqués, on peut apporter une petite nuance. La mission de Maledon semble s’annoncer quand même un peu moins compliquée. Il part d’un peu moins loin que Hayes, récemment touché par la Covid.
Puis le Thunder mise davantage sur quelques beaux talents en devenir que Detroit. La venue de Josh Giddey (6ème choix de la draft 2021) au poste de meneur, venu concurrencer Maledon, va pousser davantage l’ex-Villeurbannais dans ses retranchements. Et le pousser à progresser. A suivre…
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