Entraîneur assistant au pôle France, son poulain est aujourd’hui en train de se révéler au plus haut niveau. Bernard Faure regarde Nolan Traoré d’un bon oeil. Entretien pour France Basket et Le Quotidien Du Sport.
Que pensez-vous de l’évolution de Nolan Traoré ?
C’est une suite logique. Ça s’est accéléré sur la fin de saison quand on l’a libéré pour qu’il aille jouer à Saint-Quentin. Si on l’a fait, c’est pour qu’il poursuive sa progression, qu’il montre à tout le monde qu’il est en capacité de jouer en Betclic Elite. On le pressentait maintenant, on en est sûr. C’était la première fois au Pôle France qu’on a libéré un joueur avant la fin de la saison. On pensait qu’il avait franchi un cap et qu’il était capable d’évoluer à ce niveau. Il a montré des choses presque au-delà de ce que l’on pouvait imaginer.
A-t-il quelque chose en plus par rapport aux autres joueurs de son âge ?
Il a quelque chose en plus dans le sens où, sur cette dernière année, il a vraiment franchi un cap sur le plan du leadership, de la maturité. C’est quelqu’un qui a la base ne s’exprime pas énormément et qui cette année est devenu un patron sur le terrain et dans le vestiaire. On a vraiment compris qu’il avait franchi un cap au-delà du basket. Il était capable de s’adapter dans un collectif de seniors.
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Sur quels points doit-il encore s’améliorer ?
C’est un jeune de 18 ans. Inévitablement, il a encore des choses à renforcer. Il a montré de la constance sur la fin de la saison, mais maintenant il doit le montrer sur la totalité de l’année à venir. Ce sera une recherche de progression pour lui. A Saint-Quentin, il y a déjà une relation de confiance installée avec le coach qui a envie de travailler avec lui, de le faire avancer et c’est réciproque. Il va le renforcer dans la connaissance du jeu.
A son poste de meneur, il doit s’améliorer sur ses choix autour du pick and roll, consolider sa réussite au tir à trois points, s’endurcir physiquement aussi car les contacts en Betclic Elite sont beaucoup plus rudes et nombreux. Il va progresser, mais il a de la marge. Nolan Traoré a beaucoup de points forts. Il ira vers le haut niveau, le très haut niveau.
C’est quelqu’un qui monte progressivement son niveau et qui s’adapte au niveau de la difficulté à laquelle il est confronté. Plus le challenge est élevé, plus il monte. C’est la marque des grands joueurs. En équipe de France, il s’est adapté et les joueurs étaient bluffés.
Le sentez-vous capable d’aller en NBA dans un an ?
Les Etats-Unis regardent tellement chez nous et qui regarder plus que Nolan l’année prochaine ? Il a fait le bon choix de rester dans un club qui va lui faire confiance et lui donner beaucoup de temps de jeu. Un peu à l’instar de ce qu’a fait Zaccharie Risacher à Bourg, il a joué, il s’est exposé, il a progressé durant toute la saison pour finir numéro 1 de la draft.
Je ne dis pas que Nolan finira numéro 1, mais il sera vu à chaque match par des scouts. Tous les radars seront braqués sur lui. Il finira certainement dans les candidats draftés et le plus haut possible j’espère.
N’y a-t-il pas trop de pression autour de lui ?
Il est étonnant. Il n’a pas changé. A la fin de la saison, il est venu faire le tournoi de l’Euroligue junior avec ses copains, avec nous. Il était heureux de les voir, content de jouer avec eux. C’est quelqu’un qui reste très tranquille par rapport à tout ça. J’espère que ça va continuer car ça va s’amplifier l’année prochaine. Je ne suis pas inquiet par rapport à cela. Son entourage est stable, à l’écoute.
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Propos recueillis par Yohan Mouchon
