Annoncé au 1er tour de la draft 2025, le meneur de 17 ans de l’INSEP, Nolan Traoré enchaîne les performances XXL en NM1. De quoi entrevoir pour le frère d’Armel (21 ans, Blois) un futur époustouflant.
Depuis Tony Parker, la France est en quête d’une grande star à la mène. Dans ce registre, le nom du frère d’Armel Traoré revient de plus en plus avec insistance. Pour sa dernière année au Pôle France, l’enfant de SaintCharles Charenton Saint-Maurice survole les débats.
Terriblement impactant, cette graine de champion affiche des statistiques qu’on n’avait plus vues en NM1 depuis plus de 15 ans ! (16,3 points (8ème meilleur scoreur du championnat), 5,4 passes, 3,3 rebonds et 2,3 interceptions en 29 minutes) Le meneur international U18 a encore passé la vitesse supérieure avec un 39 d’évaluation contre Lyon SO (7261). Son entraîneur Lamine Kebe s’en réjouit sur le site de la FFBB :
« Il a passé un cap sur ce début de saison. On a le sentiment que la Nationale 1 devient une étape et qu’il est déjà prêt pour la suite, techniquement, tactiquement et physiquement. C’est cela qui fait la différence. Il a énormément progressé sur le dernier point ces six derniers mois. Cela lui permet d’exploiter encore mieux ses qualités. Ensuite, sa capacité de franchissement, il l’a toujours eue, notamment avec un premier pas hors du commun. Mais Nolan a aussi énormément travaillé ».
Le jeune champion d’un mètre 91 a ajouté 12 kg à un physique à l’origine filiforme, ce qui lui permet de mieux résister aux chocs. Scoreur intraitable, athlète infatigable, on le compare volontiers à Russell Westbrook. Mais l’intéressé en pince davantage pour Mike James comme il l’a confié toujours sur le site de la FFBB :
« Mon idole, c’est Mike James. Je le regarde tout le temps. Je m’inspire de son basket ». Pour Lamine Kebe, « potentiellement, il peut viser plus haut. « A son âge, il est déjà capable de faire des choses extraordinaires en Nationale 1. Ce n’est pas donné à tout le monde car c’est un monde professionnel. »
« Il doit continuer à travailler et progresser sans tenir trop compte des sirènes. C’est un jeune joueur qui a vraiment quelque chose. A lui de rester focus sur le terrain et de continuer à travailler avec ses coachs. Il doit avancer étape par étape et on verra où cela l’amène. Mais c’est toujours intéressant pour le basket français de voir émerger de tels jeunes joueurs » reconnaît le coach de Dijon Laurent Legname.
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« Un premier pas hors du commun »
Anthony Brossard qui a vu défiler plus d’une pépite, notamment Zaccharie Risacher dont il s’occupe à Bourg, livre une analyse lucide : « Il est très bon. Mais le plus dur va commencer pour lui. Il a la chance d’être dans un environnement où il endosse de très fortes responsabilités. Il fait beaucoup de choses au sein d’une équipe de catégorie jeunes. La difficulté va prochainement consister à être moins à l’origine de ses actions pour trouver sa place dans une équipe senior. »
« Sa palette est très large. Mais, en professionnels, on ne va pas lui demander d’en faire autant. Il va néanmoins devoir rester efficace et dominant entouré de coéquipiers sachant également faire des choses. Le club qu’il choisira l’an prochain sera un choix déterminant. Je lui conseillerai alors de continuer à investir sur son développement ». Nolan Traoré est pour l’heure annoncé au 1er tour de la draft 2025.
« Je ne sais pas si c’est une bonne chose de partir si vite aux Etats-Unis estime Anthony Brossard. En France, on est armés pour avoir des joueurs comme lui, l’aidant progressivement à atteindre ses objectifs. Il doit privilégier son développement personnel plus que tout le reste et surtout ne pas répondre aux sirènes, aux plus gros contrats. »
À 17 ans, dans les pas de Wembanyama
« C’est toujours un piège énorme pour de jeunes joueurs. Qu’il s’installe déjà dans le monde professionnel, qu’il y trouve sa place et qu’il soit régulier. Ensuite, il sera temps d’envisager la draft. Il y a beaucoup d’étapes avant d’y arriver. Il ne doit rien s’interdire ni se mettre de limites, mais le chemin doit être bien construit ».
Le grand frère, Armel Traoré (Blois), qui « espère se faire drafter cet été » suit bien sûr avec attention son petit frère. « Je suis très fier de Nolan. Il a beaucoup progressé cette année. Il accomplit une belle saison. Traoré travaille beaucoup. Nolan est constant dans ce qu’il veut faire. Il a des objectifs. Il a beaucoup évolué dans sa communication. Traoré mène bien son équipe. »
« Il se comporte comme un vrai meneur. Mais il n’a pas encore atteint son maximum. A lui de rester régulier, de croire en ses moyens et d’écouter les conseils de son grand frère (sic). Il peut encore beaucoup progresser. On est proches. On échange beaucoup. Je lui conseille de travailler dur et de rester humble ».
Le buzz autour de lui ? Pas de problème, il est bien entouré pour le gérer. « Il le vit bien, assure l’ancien coéquipier de Wembanyama aux Mets. Il garde les pieds sur terre. Traoré est conscient que tout ce qu’il a maintenant, il peut le perdre très vite car rien n’est acquis. Il doit poursuivre ses efforts. Je serai là pour l’aider, c’est mon petit frère ». La grande question est de savoir quel maillot Nolan Traoré portera la saison prochaine.
« L’endroit idéal sera celui le plus intéressant pour continuer à se développer en tant qu’homme et pour affirmer son basket, précise l’aîné des Traoré. Ce sera sa première année professionnelle. Pour l’instant, il n’a pas encore décidé. Ce sera soit en France, soit à l’étranger soit aux Etats-Unis… Jouer en NBA un jour l’attire. On partage ce même objectif ». Nolan Traoré a passé un mois en Australie au sein des Perth Wildcats en NBL à la suite de l’Euro de sa catégorie d’âge.
Ses 37 points marqués avec l’équipe australienne ont accru les convoitises. Bachelier avec un an d’avance, tout réussit décidément à Nolan Traoré. Et cela ne fait que commencer !