Après deux expériences mitigées à La Rochelle et à Montpellier, l’ancien ailier international du Stade Toulousain, Garbajosa ouvre une nouvelle ère au LOU en prenant la succession de Pierre Mignoni. L’occasion, enfin, d’imposer son style et de faire taire les sceptiques ?
Remplacé par Jono Gibbes en 2019 à La Rochelle, où il avait mis pour la première fois le pied à l’étrier d’un staff où il fut d’abord entraîneur des skills aux côtés de Collazo et Ribeyrolles, puis auprès des trois-quarts, pendant quatre saisons, Xavier Garbajosa a ensuite rebondi à Montpellier.
Pendant un an et demi, jusqu’à son licenciement en janvier 2021, il fut manager général d’un club qu’il ne parvint pas à maintenir au sommet. D’un club Maritime à peine promu en Top 14 qu’il accompagna jusqu’à sa première demi-finale (en 2017) en démontrant une réelle capacité de mobilisation, à un club rejoint au lendemain d’une finale de championnat perdue en 2018, Garba n’a pas encore pleinement convaincu.
Et d’abord parce qu’il a toujours plus ou moins souffert de la comparaison avec ses prédécesseurs, Patrice Collazo à La Rochelle et surtout Vern Cotter à Montpellier. En acceptant le défi du LOU, après un an de collaboration avec Canal + comme consultant, et quelques piges pour entraîner les Barbarians français, le coach de 45 ans sait que cette troisième opportunité est certainement encore plus importante que les deux premières.
Garbajosa a appris aux côtés de Collazo et Gibbes
Sous la coupe de Collazo, Gibbes puis de Saint-André sur une période plus courte, Garbajosa aura cette fois les pleins pouvoirs pour mener à bien une mission qui doit lui permettre, dans un contexte ambitieux et avec un effectif de qualité, de tirer les erreurs du passé pour ne garder que la quintessence d’une méthode logiquement héritée de ses années toulousaines.
Au moment où Montpellier vient de décrocher son premier Bouclier, son arrivée à Lyon n’a pas d’autre ambition que de permettre, aussi, au club rhodanien de connaître enfin cette consécration tant attendue après deux demi-finales perdues (2018 et 2019).
Son contrat de trois ans ne devrait pas être de trop pour digérer l’ère Mignoni (2015-2022) et imposer une philosophie de jeu, jusqu’à présent résolument offensive, mais qui devrait connaitre quelques aménagements, peut-être vers plus de pragmatisme, pour mieux répondre à la réalité d’un championnat où les hiérarchies ne cessent de fluctuer d’une saison ou d’une demi-saison sur l’autre.
« Sa passion, sa fougue, sa capacité de travail, sa philosophie, très proche de l’ADN du LOU, vont nous aider »
Le président, Yann Roubert, expliquait ainsi son choix : « Avec lui, nous sommes convaincus que nous allons continuer notre chemin de progression pour aller chercher un premier titre. Sa passion, sa fougue, sa capacité de travail, sa philosophie, très proche de l’ADN du LOU rugby, vont nous aider. Il m’a aussi convaincu parce qu’il m’a dit qu’il avait appris de ses expériences et qu’il fallait s’appuyer sur ce qui marchait bien dans un club. Ici, il y a des joueurs et un staff qui fonctionnent déjà bien et Xavier aura la mission de faire fructifier tout ça. »
On devrait donc retrouver un Garba plus éloigné de ses principes de jeu stadistes car conscient que l’une des raisons de son échec à Montpellier aura été d’avoir voulu imposer à des joueurs qui n’en avait pas forcément la culture, un style de jeu trop ambitieux et éloigné de leur ADN.
Le recrutement du Néo-Zélandais Coltman, du Sud-Africain Botha et du Wallaby Godwin confirment que l’un de ses principaux challenges sera de s’adapter à son effectif sans renier des convictions qui ont, par ailleurs, largement fait leurs preuves.
Le journal des transferts du LOU
Kyle Godwin (centre, Western Force) – Arrivé de Western Force, le centre australien de 30 ans (1 sélection face à la France en 2016), capable d’évoluer à l’aile, a déjà joué en Europe, au Connacht entre 2018 et 2020.
Paulo Tafili (pilier droit, Toulouse) – A 26 ans, il quitte le Stade Toulousain, son club formateur, où il était en fin de contrat après deux titres de champion de France et une Champions Cup.
Liam Coltman (talonneur, Highlanders) – Après dix saisons aux Highlanders, le All Black (8 sélections) s’est engagé deux ans au LOU où il va retrouver l’ancien des Highlanders, Kenny Lynn entraîneur des arrières depuis 2016. Un gros coup.
Arno Botha (3ème ligne, Bulls) – Passé par les London Irish et le Munster, le Springbok (2 sélections) revient, à 30 ans, en Europe, après un retour chez les Bulls où il a gagné la Currie Cup en 2021.
Maxime Gouzou (3ème ligne, Mont-de-Marsan) – A 23 ans, de Mont-de-Marsan à Lyon, il franchit le pas de la Pro D2 pour découvrir un Top 14 où ses qualités de perforateur et de porteur de balle peuvent lui permettre de s’imposer rapidement.
Josiah Maraku (centre, Narbonne) – Arrivé en décembre à Narbonne, le baby black de 22 ans a beaucoup impressionné en Pro D2 malgré les difficultés de son équipe. Il a le potentiel pour faire de même en Top 14 où ses qualités de vitesse et de percussion peuvent faire très mal.