jeudi 25 avril 2024

Luca Banchi (SIG) : « Je pourrais continuer à Strasbourg »

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Jean-Marc Azzola
Jean-Marc Azzola
Journaliste

L’expérimenté coach transalpin de 57 ans, Luca Banchi actuel sélectionneur de la Lettonie qu’il a qualifiée pour la Coupe du monde, explique comment il s’y est pris pour redresser une SIG très mal en point à son arrivée mi-novembre en lieu et place de Lassi Tuovi. Entretien réalisé pour France Basket et Le Quotidien du Sport.

Comment vous êtes-vous retrouvé à Strasbourg ?

J’ai pris cette décision avec vraiment peu de temps à disposition, pendant la fenêtre FIBA. J’étais avec la sélection de Lettonie. J’ai reçu cet appel. Strasbourg se trouvait dans un état d’urgence avec un bilan très négatif. Malgré cette situation très compliquée, le club avait cette intention de transformer cette mauvaise dynamique. De mon côté, j’avais toujours en tête d’entraîner un club impliqué en Coupe d’Europe.

Strasbourg a une tradition en BCL. La présence au club d’un dirigeant italien comme Nicola Alberani a beaucoup compté aussi. L’histoire raconte également que les joueurs et les entraîneurs se sont valorisés en entraînant un club comme Strasbourg.

Pour toutes ces raisons, quand on m’a appelé, j’ai trouvé que c’était juste d’aider le club dans cette période de difficulté. Mais aussi en donnant une belle impulsion à ma carrière dans une belle ambiance tirée de ce basket français. Je n’y avais jamais entraîné avant.

Luca Banchi en sauveur

En 2014, quand vous entraîniez Milan, vous aviez croisé la route de Strasbourg en Euroligue. Auriez-vous imaginé un jour entraîner cette équipe ?

Pas du tout ! (sourire). A cette période, j’étais uniquement focalisé sur ma mission compliquée de rapporter le titre national à Milan. Cela faisait près de 20 ans que le club n’avait pas été champion d’Italie (depuis 1996, Ndlr). On avait manqué de très peu le Final Four (battu par le Maccabi Tel-Aviv en quarts, Ndlr). Mais en 2014 on avait été couronné champion d’Italie. Donc j’étais loin de penser qu’un jour je viendrais entraîner en France.

Il est compliqué de faire des plans à long terme. Ma vie et mon destin m’ont par contre conduit à l’étranger alors que je pensais que ma carrière se serait développée encore davantage en Italie. Au lieu de cela, ces cinq dernières années, j’ai connu cinq pays différents (Russie, Allemagne, Lettonie, Grèce et France, Ndlr). Mais maintenant je profite de cette expérience française.

« Quand tu reprends une équipe en milieu de saison, tu dois absolument trouver le bon point d’équilibre »

Depuis votre arrivée en Alsace, les résultats correspondent-ils à vos attentes ?

Assez oui. On a fini premiers de notre poule en BCL. On a gagné ce droit de rentrer dans le top 16. En championnat, on reste sur sept victoires pour deux défaites. C’était loin d’être écrit à l’avance. Maintenant on va devoir faire face aussi à des difficultés grandissantes.

Le niveau va s’élever considérablement en BCL. Nos adversaires nous connaissent mieux aussi. On doit déplorer malheureusement pas mal de blessures qui fragilisent notre collectif. Alors certes on est contents de la dynamique actuelle, mais on sait tous pertinemment que les échéances à venir vont être de plus en plus compliquées.

Quelle a été votre méthode pour relancer Strasbourg ?

J’ai beaucoup appuyé sur l’aspect mental. Quand tu reprends une équipe en milieu de saison, tu dois absolument trouver le bon point d’équilibre entre les changements à apporter et les confirmations à conserver. J’avais déjà vécu ce genre d’expérience avant. J’ai beaucoup analysé le système de jeu et les caractéristiques de mes joueurs. Il a fallu trouver le bon mix entre le style de mes joueurs et ma perception du basket.

Mon objectif principal était de ne surtout pas ralentir le processus de croissance de cette équipe. Je ne voulais pas que les joueurs pensent que j’avais besoin de temps pour comprendre les choses. Je ne me suis jamais caché en gardant mon propre style et identité. J’ai beaucoup demandé à mes joueurs, mes adjoints, ainsi qu’à moi-même. J’ai voulu faire passer le message que nous étions dans un processus constant de progression. J’aime travailler et valoriser les personnes qui officient avec moi.

La SIG sans objectif en Betclic Elite

Quels sont les objectifs pour cette fin de saison ?

Il n’y a pas d’objectif clair si ce n’est de sécuriser au moins notre rang dans un championnat aussi compétitif que la Betclic Elite. La marge est assez mince entre être une équipe de play-offs et une en phase de relégation. Les mots d’ordre sont continuité et stabilité. Il est trop tôt pour faire des bilans. On doit surtout poursuivre nos efforts.

Qu’allez-vous faire et que comptez-vous faire en fin de saison ?

Mon prochain été va être très chargé. Cela va être la première fois que la Lettonie va participer à une Coupe du monde. Une aventure unique et spéciale au prix de beaucoup de sacrifices. Concernant Strasbourg, je veux que cette saison soit digne en amenant mon équipe au meilleur classement possible. Je n’exclue pas d’entraîner en club la saison prochaine.

Ce pourrait même être à Strasbourg. Mais, à l’heure actuelle, c’est vraiment prématuré. Je suis déjà content d’accompagner Strasbourg dans cette phase de son histoire. On verra bien s’il y aura de la continuité dans ce que je suis en train de faire.

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