jeudi 25 avril 2024

Ludovic Radosavljevic : « Je n’avais pas envie de revenir Dans le monde pro »

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Eloigné des terrains durant 26 semaines à la suite de propos racistes à l’encontre d’un joueur de Nevers, Ludovic Radosavljevic a retrouvé les terrains près d’un an plus tard. Le demi de mêlée, triple champion de France, évolue désormais en fédérale 3, avec Avignon-Le Pontet, sa ville natale. Entretien réalisé pour Rugby Magazine et Le Quotidien du Sport.

Vous jouez actuellement en Fédérale 3 avec Avignon Le Pontet, avez-vous eu d’autres propositions en Top 14 ou en Pro D2 ?

Des propositions concrètes… non, pour être honnête. Mais des intérêts, oui, beaucoup de clubs m’ont sondé. Après, je n’avais pas d’envie particulière de revenir à ce niveau-là après un an sans jouer. Je ne me sentais pas l’envie particulière ni la passion de revenir. J’ai eu des propositions aussi un peu plus basses en Nationale, en Fédérale 1, mais je n’avais pas envie spécialement de bouger. J’étais revenu à Aix-en Provence parce que c’est chez moi, il était hors de question pour moi de déménager à nouveau pour jouer en Fédérale ou en Nationale.

Etait-ce une évidence pour vous de revenir à Avignon ?

Je suis d’Avignon donc pour moi c’était la suite logique. J’avais toujours dit que, quoi qu’il arrive, j’y finirai ma carrière, ça s’est fait un peu plus tôt que prévu, mais c’est bien, je joue dans mon club avec mes copains.

Ludovic Radosavljevic repart de loin

Comment jugez-vous le niveau de la Fédérale 3 ?

C’est un sport différent (sic), c’est vraiment histoire de courir avec les copains, de s’amuser, de prendre du bon temps.

Comment les adversaires vous ont-ils accueilli ?

Le premier match, c’était à Sète, qui était à l’époque entraîné par Alexandre Ruiz (ancien arbitre professionnel, actuellement dans le staff du MHR, Ndlr) et ça s’est très très mal passé. J’ai été insulté tout le match, j’ai été pris à partie. A la fin, il y a eu une bagarre où j’ai été frappé par derrière. Après, les matches qui s’en sont suivis se sont très bien passés et j’espère que ça continuera comme ça. Il n’y a pas de raisons.

Vous avez été triple champion de France de Top 14, souhaitez-vous y retourner un jour ou avez-vous abandonné l’idée ?

Franchement, je ne me fais pas d’illusions, je n’ai pas envie de me créer de faux espoirs. Je sais très bien qu’aucune équipe ne voudrait me recruter. Aucune équipe ne va vouloir s’approcher d’une histoire comme la mienne.

Quelle relation avez-vous sur le terrain avec votre frère Thibault ?

On est quasiment tous les jours ensemble donc c’est super. Après, je sais que ma famille a aussi pâti de cette situation.

« Je n’ai rien à prouver à personne »

Quel regard portez-vous sur votre carrière ?

Je suis très fier de la carrière que j’ai eue. Le seul bémol, c’est cette affaire, l’image que j’ai n’est pas celle que je suis, c’est même aux antipodes de ce que je suis. Je vous mets au défi de trouver une personne avec qui j’ai joué qui vous dira que je n’étais pas une bonne personne ou que j’étais quelqu’un de raciste ou quoi que ce soit. Mais en vrai je n’ai rien à prouver à personne.

Avez-vous pensé à arrêter le rugby ?

Bien sûr ! J’avais déjà été un peu déçu auparavant parce que j’avais vite compris que dans le rugby professionnel, nous les joueurs, on était juste des pions et des jetons.

Financièrement parlant, arrivez-vous à vivre du rugby ?

Au club d’Avignon, il n’y a pas de rémunération. J’avais des affaires à côté, j’avais commencé à préparer mon après-carrière donc je me suis lancé pleinement dedans, avec un peu d’avance.

Comment a réagi votre adversaire Christian Ambadiang depuis l’incident ?

Je ne lui ai strictement rien dit sur le terrain… ça s’est passé dans le couloir en rentrant au vestiaire et comme je le disais il n’a pas entendu les propos c’est son capitaine qui a été lui rapporter.

Propos recueillis par Olivier Rivaud

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