MVP de la finale d’EuroCup, leader du basket français, Marine Johannès (28 ans) a changé de dimension. Même si elle aime la discrétion, l’internationale française au jeu spectaculaire gère son statut avec intelligence et, a déjà l’Euro dans un coin de sa tête. Entretien réalisé pour France Basket et Le Quotidien du Sport.
Vainqueur de l’EuroCup, MVP de la finale retour, réalisez-vous l’exploit que vous avez fait ?
Honnêtement, on ne réalise pas trop, d’autant plus que les matches s’enchainent. On en a bien profité sur le moment, mais on a rapidement basculé sur la suite. J’espère qu’en fin de saison on pourra fêter plusieurs titres comme il se doit.
Avec ce titre européen, vous entrez dans l’histoire du basket français. Avez-vous vécu à cette occasion la plus belle émotion de votre carrière ?
Oui, mais ce n’est pas la seule. Dans mes titres préférés, je peux mettre aussi le doublé avec Bourges (en 2018, Ndlr). On avait fait une telle saison, ça reste inoubliable. La médaille de bronze aux Jeux Olympiques également (en 2020, Ndlr).
Au-delà de la richesse de l’effectif, qu’est-ce qui fait la force de l’ASVEL ?
On prend du plaisir sur le terrain. On est solidaires et contentes de jouer ensemble et je pense que ça se ressent de l’extérieur, les gens prennent plaisir à regarder nos matches.
Au début de votre carrière, vous nous aviez dit que vous n’aimiez pas trop les interviews. Aujourd’hui que vous êtes de plus en plus exposée est-ce toujours autant difficile pour vous d’être médiatisée ?
C’est vrai que ce n’est pas ce que je préfère (rires), mais je sais que c’est important de médiatiser notre sport. Quand on me sollicite je réponds sans problème. Nous sommes sur la bonne voie. Il y a de plus en plus de matches diffusés même si on aimerait toujours en avoir plus. Nous aussi en tant que joueuse nous avons un rôle à jouer en étant présentes médiatiquement. Plus le basket féminin aura une bonne image, plus on avancera.
« Quand j’ai des choix de carrière à faire, j’aime bien en parler à Nico (Batum). Il a toujours de bons avis »
Vous passez vos étés en WNBA. Que vous apporte cette expérience américaine ?
C’est complètement différent aussi bien médiatiquement que dans le jeu. Ma première expérience là-bas en 2019 m’a fait un bien fou, je sortais d’une saison compliquée, travailler avec Sandy (Brondello), notre coach, m’a permis de retrouver confiance. J’aime beaucoup sa façon de travailler. Je me sentais libre sur le terrain.
Vous allez avoir un été chargé avec l’Euro féminin. Vous avez décroché trois médailles d’argent. Que vous manque-t-il pour décrocher le titre ?
L’Euro est une compétition importante. On veut faire partie de l’histoire du basket français et donc le gagner. Depuis les JO, on a entamé une nouvelle ère avec Jean-Aimé Toupane. On avait fait du super travail avec Valérie Garnier, c’est aussi intéressant de travailler avec quelqu’un d’autre. Les années précédentes, il nous a manqué de l’expérience peut-être.
Vous restez sur une défaite en quarts de finale à la Coupe du monde. Que faut-il changer pour être plus performante à l’Euro ?
On a vraiment progressé ces derniers mois, il faut savoir rebondir après des échecs. Il faut que l’on mette plus d’intensité défensivement, on va aussi récupérer des cadres qui étaient absentes.
Que pensez-vous de votre groupe (Slovénie, Grande-Bretagne, Allemagne) et quelles sont vos principales rivales ?
Les premiers matches peuvent être piégeux. Pour des équipes, c’est un évènement d’affronter l’équipe de France, elles se donnent à fond et les matches peuvent devenir compliqués. Les nations traditionnelles comme la Serbie et l’Espagne seront les principaux adversaires pour le titre.
Vous êtes proche de Nicolas Batum. Vous donne-t-il des conseils et êtes-vous en demande de conseils ?
On échange quelques fois dans l’année. Si je veux avoir un conseil, je sais que je peux le contacter, ça ne le dérangera pas. Quand j’ai des choix de carrière à faire, j’aime bien lui en parler. Il a toujours de bons avis.
Avec l’Euro et la WNBA, votre été sera chargé. Quel sera votre programme ? Comment allez-vous vous organiser ?
Rien n’est définitif pour l’instant, on discute pour trouver la meilleure solution.