24ème entraîneur du CSP en 26 ans, l’Italien Massimo Cancellieri, arrivé à l’intersaison de Ravenne en D2 italienne, espère s’inscrire dans la durée et ramener le club limougeaud en haut de l’affiche du basket français. Entretien pour Le Quotidien du Sport et France Basket.
Les résultats actuels de Limoges correspondent-ils à vos attentes ?
Ma carrière m’a appris à ne pas céder ni à croire aux espérances. Je n’en ai pas. D’autres appellent cela des objectifs, moi je connais la qualité de mon équipe, et je sais ce qu’il faut faire pour l’améliorer. Je prends une partie après l’autre d’une semaine sur l’autre. Je ne regarde jamais derrière, mais devant. C’est le meilleur moyen de rester concentré et de se fixer des objectifs à court terme. Je préfère cela. A la fin de la saison, on fera les comptes. Ce qui est sûr, c’est que quand l’équipe est concentrée, elle peut faire jeu égal contre n’importe qui.
Quel est l’objectif à atteindre pour le CSP en fin de saison ?
Le but est de faire les play off. On va y mettre toutes nos forces. Dans un championnat aussi long, face à de tels adversaires si compétitifs, on ne peut pas se prendre pour une équipe de top niveau si nous ne le sommes pas.
Quelle est votre philosophie de jeu ?
J’aime à penser qu’il faut qu’une équipe défende fort et bien pour avoir une vraie identité de groupe et donc de la qualité. Pour y parvenir, il faut fournir cet effort. En attaque, je réclame surtout de la polyvalence. C’est vrai, on s’appuie beaucoup sur Nicolas Lang, un joueur au rendement constant. Il fait aussi ressortir d’autres joueurs.
Massimo Cancellieri très heureux sur le banc du CSP
Etes-vous satisfait de votre choix d’être venu à Limoges ?
Je suis très heureux d’être ici.
Pourquoi avoir relevé ce défi ?
Limoges, c’est Limoges (sourire). Qui ne voudrait pas entraîner Limoges ? Ce club a une histoire. Le public est vraiment présent. Il y a tout pour bien faire ici. Mais parfois, à vouloir trop bien faire, on fait mal. Pour nous, gagner cette année rimera avec finir dans les huit. Ce n’est pas si simple. Car selon que tu gagnes ou que tu perdes un match, tu avances ou recules de quatre places au classement. Il faut être perpétuellement sur ses gardes.
Ressentez-vous de la pression ?
Elle est partout, mais notre métier d’entraîneur nous oblige à composer avec, où que l’on soit et pas qu’à Limoges. Chaque équipe a un objectif et veut gagner quelque chose. Il est réalisable à partir du moment où tout le monde travaille. Mais le sport est ainsi fait que c’est possible pour certains et pas pour d’autres. J’emploierai donc davantage le terme de degré de responsabilité plutôt que de pression. C’est normal quand on accepte une mission.
Que répondez-vous à ceux qui étaient septiques lors de votre arrivée par rapport à votre CV ?
Je ne savais pas que des gens pensaient ainsi (sourire). Je ne m’arrête pas à ces discussions de comptoir., je suis venu à Limoges pour performer. J’ai un CV qui est plus que respectable. Je n’ai pas entraîné les plus grands clubs d’Europe, mais j’en ai fait partie (il a été assistant à Milan en Euroligue, Ndlr). Cela comptera.
Comment voyez-vous votre avenir ?
Si je le pouvais, j’aimerais finir ma carrière en France. Ici, c’est un basket qui évolue continuellement. Les clubs sont très sérieux. Il y a du suivi et de l’enthousiasme. Je remarque une belle ambiance et pas qu’à Limoges. Il est évident que j’aimerais continuer mon cycle à Limoges. On sent ici un club qui veut se renouveler sur beaucoup d’aspects. Cette approche me séduit.
« On fera les comptes en fin de saison »
Vous verriez-vous faire toute votre carrière à Limoges ?
Quand je suis arrivé en France, j’ai été surpris de voir à quel point certains entraîneurs sont restés longtemps dans leur club. Pascal Donnadieu (à Nanterre depuis 1987, Ndlr) est l’exemple le plus notoire. Je viens d’un pays, l’Italie, quand tu fais deux ans dans un club tu es chanceux.
Alors pouvoir programmer sur le si long terme signifie mieux travailler avec une vision plus élargie sur la durée. J’ai toujours rêvé d’avoir un long contrat. Alors évidemment que j’aimerais en être si l’organisation générale correspond à ce que je souhaite.
Quel est le championnat le plus fort entre la France et l’Italie ?
Bonne question. Ce sont deux championnats presque similaires. Mais la France me semble un peu supérieure dans les ressources qu’elle a, pour élever les meilleurs joueurs. Cela m’est arrivé à moi-aussi. En Italie, vous devez composer avec des budgets bien limités. Il faut alors être très bon pour effectuer une bonne saison.
Boulogne-Levallois sera-t-il champion de France ?
C’est l’une des équipes qui me plaît le plus. Elle est très bien entraînée, bien préparée avec de l’expérience et de la compétence. Quand on les a joués (74-80, 8ème j., Ndlr), ils m’ont fait très forte impression. L’entraîneur (Vincent Collet, Ndlr) sait comment faire.
Ils ont toutes les cartes en main. Levallois me semble être l’équipe la plus complète. Mais les deux autres en Euroligue (Villeurbanne et Monaco) sont très dangereuses aussi.