vendredi 19 avril 2024

Melvyn Jaminet : « Pourquoi j’ai décidé de rester à l’USAP »

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Jean-Marc Azzola
Jean-Marc Azzola
Journaliste

Révélation du début de saison, le jeune ouvreur de 21 ans, Melvyn Jaminet a décidé de continuer à l’USAP alors que pas mal de clubs de Top 14 le regardent de plus en plus.

Vous avez décidé de prolonger à l’USAP pour trois saisons, pourquoi ?

Je n’avais pas forcément envie d’aller voir ailleurs. Je commence à avoir du temps de jeu avec l’équipe première. J’ai la confiance des entraîneurs. Il était donc logique de continuer au club. D’autant que le projet de l’USAP me convient. La volonté d’aller chercher le Top 14 m’a donné envie de rester aussi. Cette prolongation ne coulait pas de source, mais c’est une suite logique dans ma carrière.

En quoi le projet usapiste vous a-t-il convaincu ?

Le club reste toujours compétitif malgré tout ce qui se passe. On l’a constaté dès la descente. Il voulait immédiatement retrouver l’élite. Ce club garde cette âme de compétiteur. Il y a eu et il y a de très beaux joueurs à l’USAP. Ils font aussi ce projet.

Comment expliquez-vous votre début de saison magnifique ?

L’an dernier, j’ai eu six mois d’adaptation un peu compliqués. Je découvrais un niveau que je ne connaissais pas. Depuis, je donne le meilleur de moi-même. J’apprends de chaque match. J’ai encore beaucoup de choses à apprendre. Je suis encore jeune.

Je suis bien encadré dans l’équipe. Puis l’an dernier avec le départ de Jonathan Bousquet (pour Grenoble, Ndlr), je savais que j’allais avoir plus ma chance. En revenant après le confinement, je savais que j’avais une carte à jouer.

Je me suis donné les moyens à l’intersaison. Mis à l’aise par les entraîneurs, au moment des matches, je tentais des choses sans penser aux conséquences. J’adore également buter depuis tout jeune. Même quand je suis seul et que je le fais, c’est un amusement. Je cherche particulièrement à m’améliorer sur ce point.

« David Marty et Dan Carter ont porté le même maillot ! »

Il y a cinq, six ans, vous avez pensé arrêté le rugby au centre de formation de Toulon, pourquoi ?

Quand j’ai ressenti cela je n’étais pas encore au centre de formation de Toulon. J’étais sur le point d’intégrer l’équipe juniors. Pendant cette intersaison-là, j’avais effectivement pris la décision d’arrêter le rugby. Mes parents voulaient que je continue à faire du sport pour m’épanouir personnellement. Au fur et à mesure des discussions avec eux, je suis revenu sur ma décision. J’ai repris le rugby dans un plus petit club à côté de chez moi.

Peut-on dire que c’est à Perpignan que vous avez retrouvé vraiment le goût du rugby ?

Le plaisir du rugby, je l’avais retrouvé dans un petit club familial. Mais, à Perpignan, ce que j’ai découvert, c’est le haut niveau. Quand je suis arrivé en espoirs, je savais que David Marty avait été un immense joueur pour le club ou que Dan Carter était passé par là (en 2008-2009, Ndlr)… Quand de tels joueurs ont porté ce maillot, cela n’est pas sans raison sur l’identité du club en question.

Mais pourquoi avoir rejoint le centre de formation de l’USAP ? N’y avait-il pas d’autres pistes ?

Etant donné que j’étais encore en espoirs fédéraux, j’avais fait des tests dans d’autres clubs. Cela s’était assez bien passé. Mais mon ancien coach en Fédérale 1 a été Grégory Le Corvec (joueur de l’USAP entre 2001 et 2012, 1 sélection, Ndlr). Du coup, la liaison avec l’USAP a été plus simple à ches quand il y avait beaucoup de public. Mais jouer contre Rouen devant près de 10 000 spectateurs rien que cela c’était énorme ! Actuellement, on vit une période assez compliquée pour tout le monde, spectateurs, supporteurs, joueurs…

Melvyn Jaminet concentré sur l’USAP

Qu’est-ce qui pourrait empêcher l’USAP de monter ?

Je ne sais pas ce qui se passera dans le futur. Mais on ne doit pas penser à l’objectif de fin de saison. Chaque match est important et difficile. A domicile et à l’extérieur. Il faut s’enlever l’objectif Top 14 de la tête et penser aux matches qui arrivent le week-end pour être le plus performants.

L’USAP est-elle plus armée que l’an dernier ?

Plus armée, je ne sais pas, mais en tout cas plus déterminée c’est certain. Tous ceux qui étaient présents ont encore en travers de la gorge le fait d’avoir été stoppés dans leur élan en raison de la pandémie. L’équipe est déterminée pour monter. C’est ce qui peut faire croire que l’effectif est meilleur. Mais c’est avant tout une prise de conscience qui s’opère. Les joueurs ne veulent pas revivre ce qui s’est passé la saison précédente.

Qu’avez-vous ressenti lors de votre premier match pro contre Rouen (en février 2020) ?

C’était la saison dernière. J’ai même marqué un essai. Sur le moment, je n’ai pas trop réalisé. Cela faisait longtemps que j’attendais cela. J’avais été mis à l’aise par tout le monde. Avant la rencontre, je m’étais dit que c’était un match comme un autre et qu’il fallait le prendre sans pression. C’est ce que j’ai réussi à faire…

Sans public, les chants d’Aimé-Giral manquent. Ce n’est quand même pas pareil !

Je n’ai pas eu la chance de faire beaucoup de matches.

Peut-on imaginer un jour votre frère Kylian et vous-même porter le même maillot, celui de Perpignan ?

Je ne sais pas de quoi l’avenir est fait. Kylian est à Nevers pour l’instant. Je ne connais pas son futur. Moi je sais que je suis à Perpignan pour trois ans. Mais si on venait à jouer un jour ensemble, ce serait beau. Il n’y a jamais eu de contact entre mon frère et Perpignan. Enfin, pas que je sache…

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