Le fils de l’ancienne star NBA John Stockton, Michael Stockton a posé cet été ses valises dans le Béarn. Malgré les soucis extra-sportifs du club, le meneur américain a signé. Et l’ancien choletais ne le regrette pas. Entretien réalisé pour France Basket et Le Quotidien du Sport.
L’Elan Béarnais-Pau-Lacq-Orthez a été tout proche de la disparition cet été. La situation du club vous a-t-elle inquiété ainsi que la viabilité du projet ?
Je connaissais bien sûr la situation du club, j’ai suivi de loin lorsque les dirigeants m’ont contacté. J’ai eu une longue discussion avec le coach, il m’a dit qu’il cherchait un meneur de mon style, qui dirige le jeu, dynamique ballon en main. Les nouveaux investisseurs m’ont inspiré confiance. Le seul problème, c’est que l’on a commencé la préparation tard, elle a été perturbée, on a su très tard que le club était sauvé et repartait en élite.
Quel regard portiez-vous sur le club avant de le rejoindre ?
C’est un club historique du basket français, mais aussi européen, qui a brillé sur la scène européenne. Malgré les problèmes, il restait sur une super saison (vainqueur de la Coupe de France et demi-finaliste du championnat, Ndlr). C’est un club qui a des fondations solides et qui ne peut pas disparaitre comme ça.
Quel était l’état d’esprit du groupe à votre arrivée ? Avez-vous trouvé un groupe touché par rapport aux évènements ?
Certains joueurs avaient vécu les incertitudes de la saison dernière, ils avaient passé l’été dans l’incertitude, mais j’ai trouvé un groupe de joueurs motivés, contents de repartir avec ce magnifique club, des joueurs qui voulaient tourner la page. Le groupe est reparti sur de nouvelles bases. Et l’ensemble du club, les dirigeants, les employés ont fait un boulot titanesque pour sauver le club, ils n’ont pas compté leurs heures, ils ont travaillé jour et nuit.
« Si j’avais eu une opportunité en NBA et que je l’avais ratée, j’aurais eu des regrets, mais pas avec mon niveau »
Avec cette préparation tronquée, que peut espérer Pau cette saison ?
On est en reconstruction il faut être réaliste. On a un effectif limité, qui tourne peu. A partir du moment où on arrive à se sauver, il faut viser les play-offs, une qualification ferait partie de cette reconstruction. Ce n’est pas simple car le championnat est d’un très haut niveau et homogène où des équipes du bas du classement peuvent battre des équipes du haut. On voit aussi la qualité du championnat aux performances des équipes françaises en Coupe d’Europe, Monaco notamment qui est très solide, avec un effectif énorme.
Vous pratiquez le même sport que votre père, véritable légende de la NBA. A-til été facile pour vous de vous faire un prénom ?
On m’a souvent posé cette question, moi je ne me la posais pas vraiment car j’étais heureux d’avoir un tel père. La popularité de mon père n’a jamais été un problème pour moi. Je n’ai pas non plus réfléchi à la façon dont les gens me jugeraient si je pratiquais le même sport que lui. J’aimais le basket donc j’en ai fait, mon frère est, lui, parti vers le football américain par choix pas par rapport aux comparaisons éventuelles avec mon père.
Est-ce un regret pour vous de ne pas avoir connu la NBA ?
Non car je n’avais pas le niveau. C’était un rêve comme l’ont tous les joueurs, mais pas un regret au final car je n’étais pas assez bon. J’ai tracé ma route et je suis satisfait de mon parcours de basketteur qui s’est principalement déroulé en Europe. Si j’avais eu une opportunité en NBA et que je l’avais ratée là oui j’aurais eu des regrets, mais pas avec mon niveau.
Vous êtes donc un Américain heureux en France.
Oui complètement. Mon bonheur est simple, je remonte le Boulevard des Pyrénées et j’admire la chaîne pyrénéenne voilà mon idée du bonheur. Moi qui adore pratiquer des sports extérieurs je suis chanceux ici. Je pars faire du ski nautique, du Mountain Bike, j’adore avoir des sensations moins fortes également (rires) en lisant ou en m’occupant de ma famille. Avec ma femme, on adore le coin, ça me rappelle un peu Salt Lake City et les montagnes de l’Utah, un endroit où j’ai longtemps vécu.