jeudi 1 juin 2023

Moussa Diabaté : « Si je suis drafté, beaucoup de haters vont se calmer ! »

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Arnaud Bertrande
Arnaud Bertrande
Rédacteur en chef — Pole Sport Lafont presse

Parti aux Etats-Unis sur un coup de tête à l’âge de 14 ans, Moussa Diabaté, qui a débuté le basket à l’âge de 12 ans au Sporting Club Maccabi Paris, devrait être drafté après sa saison avec les Wolverines de Michigan. Entretien pour Le Quotidien Du Sport et France Basket.

Quels souvenirs gardez-vous de la March Madness ?

C’est une expérience que beaucoup de joueurs n’ont pas la chance de connaître. Cela m’a permis de comprendre ce qu’était le haut niveau universitaire américain.

Vous battez aux deux premiers tours Colorado (75-63) et Tennessee (76-68) qui avaient de meilleurs bilans avant de perdre contre Villanova (55-63) futur demi-finaliste.

En gagnant le match contre Tennessee, on a prouvé aux gens qu’on n’était pas là par hasard. On a joué à notre vraie valeur et on a pu montrer ce qu’on valait. On aurait aimé gagner contre Villanova, mais ils se sont imposés à la fin. C’est une équipe qui a de l’expérience.

Avez-vous regardé la finale et la victoire de Kansas 72-69 contre North Carolina ?

J’ai vu quelques extraits. C’était un match de fous avec le retour de Kansas qui a fini par s’imposer alors que North Carolina était bien parti (en remontant le plus gros écart de l’histoire en finale, 38-22, 17ème, Ndlr).

Moussa Diabaté sous les projecteurs de la draft

Etes-vous satisfait de votre première saison à Michigan (9 points et 6 rebonds de moyenne) ?

Je peux toujours faire mieux même si je n’avais pas d’attentes précises au niveau des stats. A chaque match, je me donne toujours à fond.

Certains vous annoncent au 1er tour de la draft. Avez-vous le sentiment d’avoir marqué des points lors de la March Madness ?

Je ne regarde pas trop les prévisions. Je continue à travailler et on verra ce qu’il va se passer. Et si j’ai la chance d’être drafté au 1er tour, ce sera un délire ! (sic)

Quel est votre programme jusqu’à la draft ?

Je vais continuer à m’entraîner et je vais tester le terrain pour voir si les scouts NBA estiment que je peux avoir ma chance et être drafté. Mais je ne me mets pas de pression et, si je vois que ça ne le fait pas, je ferai une deuxième saison universitaire. Je vais néanmoins tout faire pour montrer ce que je sais faire, montrer que j’ai vraiment du potentiel et créer la surprise en crackant le 1er tour (sic). Si l’opportunité est là, je le saisirai.

Vous sentez-vous prêt pour la NBA ?

Bien sûr ! Je suis très travailleur et j’ai confiance en moi. Il faut juste que je tombe dans la bonne équipe, qui soit prête à m’aider. Je ne vais pas arriver en NBA et mettre 50 points par match !

« Je repenserai à mon parcours et a tout ce que j’ai accompli »

Si vous êtes drafté au 1er tour, votre vie va changer, vous allez avoir un contrat garanti. Qu’allez-vous ressentir à ce moment-là ?

(rires) Si c’est le cas, beaucoup de haters vont se calmer ! Je repenserai à mon parcours et a tout ce que j’ai accompli. Personne n’a fait ça en France. Je pourrai aussi aider ma famille économiquement.

Vous aurez une pensée pour le CREPS d’Ile de France qui vous recalé en raison de vos notes…

(rires) C’est sûr que le CREPS va prendre cher ! Mais bon, c’est la vie. Certains empruntent des chemins plus faciles, d’autres des chemins plus difficiles. Et quand une porte se ferme, une autre s’ouvre…

Vous avez quitté la France et le club de Charenton en catimini à l’âge de 14 ans. Que répondez-vous à vos détracteurs ?

Je n’ai pas vraiment quelque chose à leur dire. Mon travail parle de lui-même. Je montre encore une fois qu’il n’y a pas qu’une seule voie. Il ne faut pas forcément suivre le système français pour y arriver. Au final, c’est votre travail et votre détermination qui vont décider ce que vous ferez.

Ne vous sentez-vous pas aujourd’hui plus Américain que Français ?

Il faut que je réfléchisse à mes mots en français (sourire), mais je ne suis pas plus Américain que Français. La France, c’est mon pays, celui où j’ai vécu, même si baskettement parlant j’ai plus joué aux Etats-Unis qu’en France. J’ai eu des propositions pour revenir en France, mais ça n’aurait pas de sens. Il n’y a rien à réparer. Rien n’est cassé. Je suis juste mon chemin qu’aucun autre Français n’a suivi.

Une vidéo qui force son destin aux États-Unis

… Un chemin et un rêve américain rendu possible grâce à une vidéo envoyée aux écoles américaines.

C’était juste pour voir. Il s’est passé ce qui s’est passé. Au début, j’étais un peu réticent pour partir à 14 ans. Toute ma famille était ici, mes amis aussi. En plus, je ne parlais pas anglais. Mon père et ma mère étaient vraiment septiques. C’était un risque, mais je l’ai pris !

Ça n’a pas été facile au début. N’avez-vous pas songé à rentrer en France ?

Les deux premiers mois ont été très difficiles. Se retrouver à 14 ans sans sa famille n’était pas évident. C’était un véritable choc culturel et j’ai dû devenir mature très vite.

Quel cursus suivez-vous à Michigan ?

Je pense que je vais faire quelque chose dans la communication connectée avec le sport. Je vais peut-être prendre un mineur en business. Il faut que je continue à avoir de bonnes notes pour que ma mère ne me gronde pas (sourire).

« Je vais tester le terrain pour voir si les scouts NBA estiment que je peux avoir ma chance et être drafté »

Quelle équipe NBA rêveriez-vous d’intégrer ?

J’aime bien Orlando, Milwaukee, Miami, San Antonio, Toronto, New-York, Boston, des équipes qui ont vraiment une culture, qui ne prennent pas des joueurs juste pour les prendre, mais parce qu’ils sont faits pour ces équipes.

Allez-vous conserver le numéro 14 ?

Avant, j’avais le 25. Ça se jouera entre le 14 et le 25.

Votre modèle est-il toujours Giannis Antetokounmpo ?
Je regarde beaucoup de joueurs, Giannis bien sûr, mais aussi Kevin Durant, Anthony Davis ou Bam Abedayo, ou des anciens joueurs comme Hakeem Olajuwon ou Kevin Garnett, des grands qui peuvent bouger, qui sont légers sur leurs pieds et qui sont capables de jouer défense et attaque, des two way players.

Vous vous imaginez jouer contre eux !

C’est excitant ! Je suis prêt à relever le défi. Ça va faire bizarre de jouer contre eux car ce sont de joueurs que j’ai regardés quand j’étais petit, mais ce sont des êtres humains et il faut jouer pour le fun (sic). Il faut simplifier le game. Je ne joue pas pour l’argent, mais parce que j’aime le sport. Ce qui m’excite le plus, c’est de jouer contre les meilleurs joueurs du monde ! C’est ça qui me pousse tous les jours.

On connait vos qualités physiques et défensives. Est-ce le tir que vous devez surtout travailler ?

Le tir, mais aussi prendre plus de poids, le dribble, la lecture du jeu.

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