DE NOTRE ENVOYE SPECIAL AUX JEUX OLYMPIQUES, STEPHANE DESENCLOS
Ambiance, résultats, sécurité, beauté des sites… Il reste encore 6 jours de compétition, mais on peut déjà se féliciter de la réussite des Jeux Olympiques. On nous prédisait le pire, on a droit au meilleur.
On nous promettait l’enfer, on n’est pas loin du paradis. Il y a quelques semaines, avant même que les élections européennes ne provoquent un séisme politique, les Jeux Olympiques n’avaient pas bonne presse en France. On parlait davantage des menaces de grève, des angoisses sécuritaires ou de la qualité de l’eau de la Seine… Il y a dix jours encore, avant la cérémonie d’ouverture, les conséquences des aménagements de la capitale (QR codes pour pénétrer dans les zones bouclées, grillage de protection, présence policière étrangère…) envahissaient les réseaux sociaux pour prédire le pire.
Une cérémonie d’ouverture historique
Et puis il y a d’abord eu cette cérémonie d’ouverture incroyable. Si certains points ont fait polémique, la prouesse technique et la beauté des différents tableaux, avec en apothéose cette flamme qui monte dans le ciel de Paris, pendant que Céline Dion interprète l’hymne à l’amour d’Edit Piaf, en direct de la Tour Eiffel (et pas en play-back), ont ébloui le monde entier.
Dès le lendemain, on a senti une alchimie opérer, faisant de ces Jeux Olympiques un incroyable succès populaire. A tel point que les Parisiens qui ont quitté Paris le regrettent. Il suffit de se promener, de site en site pour aimer ces Jeux, organisés au coeur de notre quotidien. Avec comme symboles, la course en ligne du vélo, transformant la butte Montmartre en col de l’Alpe d’Huez, le Grand Palais pour accueillir l’escrime, l’éphémère Arena magique du judo, construite à proximité du champs de Mars, Paris La Défense Arena transformée en piscine olympique de tous les exploits ou le Parc du Château de Versailles qui accueille jusqu’à 45 000 personnes pour les épreuves d’équitation. A proximité des sites, les terrasses de café sont pleines, Paris profite.
« Paris en ressort grandi, l’image donnée par la capitale est magnifique »
Les Français ont fait le succès des Jeux. Sur chaque site, pour chaque épreuve, ils ont répondu présent, vibrant à l’unisson pour encourager les athlètes de notre pays, mais aussi ceux venus du monde entier. La France que l’on disait divisée à l’idée d’accueillir les Jeux Olympiques (certains disaient même qu’ils n’en voulaient pas) montre un magnifique visage.
Est-ce cette ambiance qui entraîne les bons résultats des Français (record de médailles de Pekin déjà Battu) ? Ou les résultats qui transcendent les spectateurs ? « Sans doute un peu des deux », nous disait Sylvain André, médaillé d’argent en BMX Racing. « Il faut reconnaitre que ces Jeux sont très bien organisés », explique Alain, rencontré dans le métro en rentrant de la finale du 100m. « Nous habitons en Vendée, nous sommes venus une semaine à Paris pour suivre les Jeux et nous sommes ravis ». Pour Alain, « Paris en ressort grandi, l’image donnée par la capitale est magnifique ».
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Du bénévole croisé sur un site, aux visiteurs de passage dans la capitale, en passant par les athlètes, on s’accorde à dire que ces Jeux sont réussis. « Avec Sydney et Londres, ce sont les plus beaux », nous dit même Nelson Monfort, qui vit ses 9èmes Jeux Olympiques.
Les Jeux font du bien aux forces de l’ordre aussi, qui avaient besoin de redorer leur image. Il ne faudra jamais oublier qu’ils font partie du succès de l’évènement. Car tout n’est pas aussi calme que l’on pourrait le penser. En coulisses, on évoque « plus de 250 interpellations » autour des Jeux.
Michel Onfray a raison, mais on prend le temps d’apprécier
Certes, Michel Onfray n’a pas tort quand il dit qu’il aimerait « voir la France unie pour autre chose qu’un évènement sportif », mais on a envie de lui répondre que c’est déjà ça. Lui dire que les Jeux ont réussi à apaiser tout le monde. De Mélenchon à Bardella, en passant par Panot ou Ciotti, les « politiques » sont muets et ça fait du bien. On n’a malheureusement aucun doute sur le fait que cette euphorie ambiante ne durera pas, mais on préfère se réjouir du temps présent. On adore prendre le temps d’être fier.
