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Pauline Bourdon-Sansus : « Les Anglaises ont encore beaucoup d’avance »

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A 29 ans, la demie de mêlée du Stade Toulousain et des Bleues, Pauline Bourdon-Sansus s’apprête à vivre une année charnière (championnat, 6 Nations) avec la Coupe du monde dans le viseur. 

Vous avez été nominée pour le titre de meilleure joueuse du monde en 2024. Qu’est-ce ça représente pour vous ?

C’est une reconnaissance personnelle, mais on fait un sport collectif et c’est grâce à toutes mes coéquipières avec qui je joue toute l’année. 

Vous attendiez-vous à cette nomination ? 

Pas du tout ! J’ai reçu un mail et je ne m’y attendais vraiment pas. Mais ça fait plaisir. 

Avez-vous été déçue de ne pas avoir été élue joueuse de l’année ?

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Non parce que je sais qu’on ne fait pas non plus une très bonne saison avec l’équipe de France. Il y a d’autres filles qui étaient nominées et qui ont fait une belle saison avec par exemple l’Angleterre qui, à l’heure actuelle, marche sur tout le monde. 

Quel bilan faites-vous de la Women XV 2024 avec une victoire contre les USA, mais des défaites contre le Canada et la Nouvelle-Zélande ? 

Forcément, on est très déçues du résultat. On ne s’attendait pas à ça. On espérait mieux. On est encore un groupe jeune, mais la Coupe du monde, c’est dans un an, il va falloir travailler plus fort et vite parce qu’un an ça arrive vite. On reste quand même confiantes du potentiel qu’on a et de notre projet. On va travailler pour gommer nos petites erreurs. Cette équipe a du potentiel. Il y a moyen de faire un bon Tournoi des 6 Nations pour bien préparer la Coupe du monde.

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Pauline Bourdon-Sansus pas inquiète, mais…

On sent un peu d’inquiétude… 

Pas de l’inquiétude, mais il faut trouver les solutions et savoir ce qui ne marche pas. 

Qu’est-ce qui manque pour battre les Anglaises ?

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Elles ont encore beaucoup d’avance. Elles en avaient quand même beaucoup sur à peu près tout. Leur championnat leur facilite les choses avec le fait de beaucoup se voir entre elles en clubs avec un championnat resserré. Nous, on commence tout juste cette saison à avoir un bon championnat avec une poule unique de 10. Ce sera forcément bénéfique pour notre équipe de France. Avoir de grosses oppositions ne peut qu’être bénéfique pour avoir moins de fossé entre le niveau international et notre niveau national. 

L’Angleterre a remporté les six derniers 6 Nations. Quels sont vos espoirs pour ce Tournoi 2025 ?

Forcément, c’est de réussir à battre les Anglaises avant la Coupe du monde qui aura lieu chez elles et ensuite de gagner le Tournoi. Mais toutes les équipes bossent fort. On a vu que l’Irlande avait gagné contre la Nouvelle-Zélande. C’est un Tournoi où on va se déplacer trois fois, en Irlande, en Italie et en Angleterre. Ce n’est jamais facile de se déplacer trois fois, mais l’objectif reste de le gagner et d’envoyer un message fort avant la Coupe du monde. 

« On a besoin de reprendre confiance » 

Le dernier match du Tournoi, ce sera Angleterre-France…

C’est l’occasion idéale de marquer les esprits, chez elles, à Twickenham, devant beaucoup de monde, à six mois de la Coupe du monde. Ça fait longtemps qu’on ne les a pas battues, ça marquerait les esprits. 

La priorité est-elle à la Coupe du monde ? 

La priorité, c’est déjà de retrouver notre niveau et de reprendre beaucoup de plaisir sur le terrain, et aussi de la confiance parce que, mine de rien, on reste quand même sur deux défaites d’affilée. On a besoin de reprendre confiance en notre projet et de performer avant la Coupe du monde. 

Italie, Afrique du Sud, Brésil, le tirage a plutôt été clément ?

L’Italie, ce n’est jamais facile, on a toujours du mal à gagner. Le Brésil et l’Afrique du Sud, c’est un peu plus faibles, mais il faut toujours se méfier. Ça reste une Coupe du monde. En plus, on est passé à quatre poules. Seules les deux premières de chaque poule vont sortir. Il faut essayer de finir première pour avoir un quart de finale plus facile. 

Rêvez-vous de battre les Anglaises à Twickenham en finale ?

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Vu le tirage, on devrait les rencontrer en demi-finales. Mais ça fait rêver de pouvoir jouer une finale de Coupe du monde. Je ne l’ai jamais vécu, ça doit être quelque chose d’incroyable. L’Angleterre domine le rugby féminin en ce moment et ça ne va pas être facile de les battre chez elles, mais on va tout faire pour. 

Il ne faudra pas non plus sous-estimer la Nouvelle-Zélande. Jouez-vous aujourd’hui les yeux dans les yeux avec elles ?

La Nouvelle-Zélande, on arrive à les gagner même si on a perdu contre elles au Canada. Le gap est moins important avec la Nouvelle-Zélande qu’avec l’Angleterre. Mais ça reste un match de rugby et, peu importe l’équipe, on est capable de gagner tout le monde comme de perdre contre tout le monde (sic). On appréhende les matchs de la même façon. 

Si le championnat d’Angleterre est plus fort que le championnat de France pourquoi pas ou peu de Françaises vont s’y frotter ?

On a un contrat fédéral avec la Fédération et si on part ce contrat est forcément arrêté. Ça joue dans notre décision de rester en France. 

Un championnat de France où Bordeaux a pris le leadership depuis deux saisons…

Elles ont une très bonne équipe. Elles restent sur deux titres d’affilée. C’est une équipe qui est bien en place, mais si on règle certains détails et si on est plus concentrées de la 1ère à la 80ème minute, on arrive quand même à les tenir. Mais c’est sûr qu’à l’heure actuelle elles sont meilleures que tout le monde sur le championnat. 

Pourquoi Toulouse n’a-t-il pas réussi à surfer sur son titre de 2022 ?

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Ce qui a été compliqué, c’est qu’après le titre, on perd quand même 11 joueuses qui sont quasiment titulaires. Donc forcément un renouvellement d’effectif. La première année, un peu compliqué, mais on arrive quand même en demi-finales. La saison dernière, on arrive encore en demi.

C’est un groupe qui se construit avec aussi de jeunes joueuses de la formation qui sont montées. On a une bonne génération, on va pouvoir faire de grandes choses, mais il faut laisser le temps aux filles de mûrir. Elles ont pris beaucoup d’expérience l’année dernière et elles vont encore en prendre cette année et pourquoi pas aller cette saison en finale ou viser le titre.

« S’il n’y a pas de coupe d’Europe, c’est financier»

Contrairement aux garçons, il n’y a pas de Coupe d’Europe chez les filles, le regrettez-vous ? 

Il y a eu des discussions. Je suppose que c’est au niveau financier que ça bloque. Pour pouvoir faire une Coupe d’Europe, il faut des droits télés, il faut aussi pouvoir payer les déplacements et à l’heure actuelle les clubs n’ont pas les moyens. La Fédé non plus. 

Vous jouez dans le même club et au même poste qu’Antoine Dupont. Vous donne-t-il des conseils ?

On s’entraîne en journée donc on les croise régulièrement. Il y a des contacts avec les garçons, mais avec Antoine il n’y a pas d’échanges sur le rugby à part juste pour faire quelques photos de temps en temps. 

Aimeriez-vous ? 

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Oui, mais pour eux, c’est compliqué. Ils ont un emploi du temps chargé et nous aussi. Néanmoins, le lundi soir, des coachs des garçons comme Ugo (Mola) ou Virgile Lacombe interviennent auprès de nous. 

En parlant de coach, vous êtes entraînée par votre campagne Laure Sansus, ça doit être spéciale…

Laure m’apporte beaucoup. Elle arrive à faire la part des choses entre la joueuse et la femme. Ça ne me rajoute pas du tout de pression. Je joue comme je sais le faire. Elle a été une grande joueuse et elle me donne quelques conseils.

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