mardi 17 septembre 2024

Pourquoi les basketteurs français ont la cote en NBA

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Chaque année, la réussite de la formation française avec la French Basketball association est reconnue en Europe, mais également à l’international notamment du côté des Etats-Unis. La dernière draft NBA a une nouvelle fois récompensé la bonne gestion de la formation française avec quatre Français sélectionnés au 1er tour dont trois dans le Top 6. 

Une fois de plus, le vivier français est venu alimenter la NBA. Si certains joueurs comme Alexandre Sarr (n°2 de la draft) ou Pacôme Dadiet (n°25) n’évoluaient pas en France la saison dernière, Zaccharie Risacher (Bourg-en-Bresse, n°1), Tidjane Salaün (Cholet, n°6), ou Melvin Ajinça (Saint-Quentin, n°51) s’affrontaient en Betclic Elite la saison dernière.

La French basketball en lien avec l’Hexagone pour la formation

Bernard Faure, entraîneur adjoint au Pôle France, se réjouit de la santé de la formation française.

« Aujourd’hui, les joueurs qui sont draftés et qui viennent de France ont fait pour la plupart leur apprentissage en partie ou en totalité au sein du pays. Vu de l’étranger, tous les collègues entraîneurs de jeunes ont ce regard sur notre formation. Cela veut dire que les gens essaient de copier ce que l’on fait. On essaie de toujours faire mieux, car la concurrence est rude. On travaille de plus en plus et de mieux en mieux dans les autres pays. Le modèle français est pour l’instant performant. »

Chaque année, de nouveaux joueurs se révèlent aux quatre coins du pays. Si pour la draft 2025 les observateurs parlent déjà de Nolan Traoré et de Noa Essengue pour devenir les prochains Frenchies à rejoindre la grande ligue, Bernard Faure voit bien plus loin.

« C’est toujours un peu difficile de le dire. Quand on est très jeune, il peut toujours y avoir des freins, comment ils vont réagir à la concurrence qui va ne faire que s’accroître, à la pression médiatique. Dans les générations qui arrivent 2007/2008/2009, il y a quelques joueurs à surveiller : Hugo Yimga-Moukouri né en 2008 et Nathan Soliman né en 2009. Ils sont certainement appelés à devenir des joueurs de très haut niveau. On a des générations qui arrivent qui sont très intéressantes. Le basket français a de l’avenir. »

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Hugo Yimga-Moukouri et Nathan Soliman les prochaines pépites ?

Afin de faire de leurs protégés de futurs joueurs professionnels, les formateurs ou les entraîneurs sont vigilants sur de nombreux aspects. Outre le volet sportif qui est un critère essentiel, ils sont également pointilleux sur le côté extra-sportif qui prend une place de plus en plus importante.

« On essaie de les aider sur le plan technique et tactique, mais pas seulement. Il y a aussi tout l’environnement, la capacité à beaucoup s’entraîner pour que le corps tienne physiquement. Il y a aussi un accompagnement humain pour gérer la concurrence, le stress de la compétition. Ce sont des choses centrales dans notre approche et qu’on essaie de mettre au centre du projet. »

La French Basketball met les pieds dans le plat de suite

« Il n’y a pas que l’aspect tactique, technique du basket, il y a tout un environnement qu’il faut être capable d’apprivoiser dans ce milieu qui est très concurrentiel. On essaie de leur faire comprendre que rien n’est acquis et que la valeur la plus importante est le travail, les progrès qu’ils réalisent au quotidien. »

« On sent une vraie différence quand ils arrivent à 15 ans et repartent à 18. Ce sont des joueurs qui ont eu l’habitude de dominer leurs catégories respectives à 13 ans. Il faut leur expliquer que maintenant tout commence et qu’il faut travailler deux fois plus que ce qu’ils faisaient. Ce n’est pas évident pour tous. »

Jean-François Martin, entraîneur du centre de formation de Cholet entre 1996 à 2014 puis directeur de l’académie entre 2014 et 2017 a vu passer des centaines et des centaines de jeunes joueurs.

6 joueurs français de Cholet ont rejoint la NBA

Son bilan à la tête de la formation choletaise est impressionnant. Parmi les 130 jeunes joueurs qu’il a recrutés tout au long de son parcours, 60 d’entre eux sont devenus professionnels en Europe ou en NBA, 12 sont devenus internationaux et 6 d’entre eux ont rejoint la NBA (Gelabale, De Colo, Beaubois, Séraphin, Gobert et Hayes). Mais alors quels sont les secrets de cette réussite ?

« J’essayais de m’informer en amont sur les générations U13 qui allaient rentrer dans les Pôles. Je venais sur les rassemblements faits par la Fédération, ça permettait de compléter les observations déjà faites en amont. Derrière ça, il y avait aussi un suivi des championnats nationaux et interrégionaux pour les sélections. »

« J’avais un regard sur la marge d’évolution que pouvait avoir le joueur, je ne regardais pas les joueurs qui pouvaient dominer physiquement et qui étaient déjà mûrs. L’exemple que je peux prendre à ce sujet, ce serait Rudy (Gobert, Ndlr). Quand il est arrivé à Cholet, il mesurait 1m90 et quand il est reparti, il faisait 2m17. J’étais très exigeant sur l’extra-sportif, au quotidien, on accompagne les jeunes puisque les parents ne sont pas là physiquement quand ils viennent de loin. »

Les basketteurs français soutenus dès leur arrivée

« Il y a un soutien humain sur l’accompagnement scolaire et humain. A Cholet, on mettait beaucoup d’importance sur l’humain. Je pense que c’est pour cela qu’il y a eu beaucoup de jeunes qui ont réussi dans leur parcours. Une réussite pour ceux qui sont devenus professionnels, mais pas seulement. Les autres ont bénéficié de cet apport-là pour être de bonnes personnes. Il faut savoir s’intéresser à autre chose et éveiller d’autres centres d’intérêt que le basket, quand on tourne en boucle sur le basket, cela peut être fatigant et usé le mental des jeunes. »

Avec un tel afflux de talent, c’est l’équipe de France qui devrait être servie ces prochaines années ! La LNB espère elle garder ses pépites plus qu’une saison en Betclic Elite et ne pas les voir débuter leur carrière à l’étranger. Un partenariat devrait être signé avec la NBA sur le modèle du Next Star Program de la National Basketball League (NBL), le championnat australo-néo-zélandais où le Français Alexandre Sarr évoluait la saison passée.

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Jules Lefebvre

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