Avec un des plus gros budgets du championnat, mais un effectif chamboulé, les hommes de Collazo, qui rêvent d’un retour en TOP 14 où il a passé quatre saisons, sont sous pression. Et le début de saison très moyen (déjà 3 défaites) n’arrange rien.
À force de tourner autour et de glisser dangereusement dans les profondeurs du Top 14, l’inéluctable descente des Brivistes a fini par arriver au terme d’une saison difficile avec seulement 7 victoires et une série de 7 défaites d’affilée entre janvier et mars qui a fait de gros dégâts psychologiques. 13 fois derniers, 4 fois barragistes en 25 journées de championnat, l’issue est logique pour le 13ème budget du Top 14 (19,8 M€)… qui sera l’un des plus importants de Pro D2 (15 M€) et encore supérieur à celui du dernier passage en Pro D2 lors de la saison 2018/2019.
À LIRE AUSSI : toute l’actu rugby dans votre mag spécial
C’est d’abord sur cette certitude financière que le duo Ric-Collazo, directeur général-manager, a souhaité insister lors d’une conférence de presse en juin qui avait pour but de positiver pour rapidement se projeter sur l’avenir.
« La descente du Top 14 ne nous offre aucun passe-droit, au contraire, ça va nous rajouter beaucoup de pression, annonçait tout de même Patrice Collazo qui n’oubliait pas de se positionner, comme un candidat crédible pour une remontée. » Brive sera sur le papier l’un des favoris, sinon le favori, d’un championnat que Collazo juge « moins scindé qu’avant » donc plus difficile à maîtriser, peut-être pour désamorcer immédiatement la tentation de croire qu’un retour direct en Top 14 sera une formalité. Après tout, le club a déjà réalisé cet exploit à deux reprises lors des dix dernières années…
Avec Hiréche, sans Lee…
Cette fois, il faudra faire avec un effectif amputé de 20 joueurs qui ne seront pas remplacés, 11 recrues de profil Top 14 étant programmées pour relever le défi avec l’intégration de 13 joueurs issus du centre de formation dans le sillage des plus prometteurs Mathis Ferté (un des internationaux U20 à s’être distingué cet été en Coupe du monde), Léo Carbonneau et Tom Raffy. « Il ne nous manque rien dans l’effectif, analyse Collazo, qui est à 99% bouclé pour la saison. »
Sans s’interdire de recruter le moment venu si une bonne opportunité se présente, c’est en prolongeant son capitaine d’une année supplémentaire, le précieux Saïd Hirèche, mais sans son centre sud-africain Nico Lee, opéré d’un genou et indisponible six mois, que le CAB préparait la 1ère journée du 18 août face à Agen, un remake de la finale du championnat… 1965 !
54 ans après, à l’instar de la quatrième tribune qui sortira de terre cette saison, le chantier briviste est toujours en cours pour tenter de se stabiliser dans le haut du tableau de Top 14 et ne plus être le seul club à avoir été champion d’Europe (1997) sans jamais avoir été champion de son pays (4 finales perdues).
En attendant, c’est un marathon de 30 journées de championnat que vont devoir courir les Noir et Blanc sans aucune autre garantie que de jouer leur avenir sur un ou peut-être deux matches, comme en 2013 quand il avait fallu écarter Aurillac et Pau, ou en 2029 quand, après avoir sorti Vannes en demi-finale, avoir perdu la finale face à Bayonne, les hommes de Davidson avaient arraché le barrage à Grenoble. Hirèche, Olding, Laranjeira, Lodzhanidze, Voisin et Marais étaient déjà là…
Brive est-elle l’équipe à battre ?
Seule équipe reléguée de Top 14, Brive sera particulièrement attendue en Pro D2, non seulement en raison de ce statut unique, mais aussi d’un recrutement conséquent. Les onze recrues sont de nature à apporter une plus-value immédiate, effacer le souvenir d’une saison galère et le départ de 21 joueurs. Une performance à Agen, un des outsiders principaux, en ouverture confirmerait la thèse de tous les autres clubs du championnat pour faire du CAB le principal favori de la saison… avec Agen, Vannes et Mont-de-Marsan, devant les incertitudes de Grenoble et de Biarritz.
Le marché des transferts de Brive
Arrivées : Abdaladze (Leinster, Irl.), Pélissié (Clermont), Hamel (Nevers), Timani (Stade Français), Warren-Vosayaco (Western Force, Aust.), Blanc (Castres), Garden Bachop (Kintetsu Liners, Jap), Johnson (Glasgow, Eco.), Walisoliso (Fidji 7’s), Tuivuaka (Racing 92), Brignonen (Rennes).
Départs : Ceccarelli (Perpignan), Japaridze (Montpellier), Matu’u (Soyaux Angoulême), Dufour (Mont-deMarsan), Tronc (Cognac), Zafra (Aix), Kunavula (libre), Paulos (Bayonne), Papali’i (Castres), Bruni (Bayonne), Abadie Esteban (Toulon), Abadie Paul (UBB), Bedou (Carcassonne), Sanga (Clermont), Sanchez (libre), Hervé (Toulon), Tuicuvu (joker Coupe du monde, Toulon), Muller (Périgueux), Bituniyata (joker Coupe du monde, Toulouse), Tirefort (Graulhet), Jurand (Clemront), Danovaro (Limoges), Karkadze (Montpellier).
La recrue : Julien Blanc
Formé à Brive entre 2012 et 2015, passé par Oyonnax pour faire ses débuts pros, Béziers, Pau, Toulon et Castres, où il est arrivé comme joker médical en septembre dernier, le demi de mêlée de 30 ans Julien Blanc revient dans un club où il a laissé de bons souvenirs entre 2019 et 2021 pour remplacer Abadie et Sanga sur le départ.
Déjà en concurrence avec Lobzhanidze, face à qui il était surtout utilisé en « impact player» , le natif de Paris va aussi retrouver Patrice Collazo qui fut son entraîneur à Toulon en 2021, mais où son départ entraîna aussi le sien vers Castres. Avec les deux jeunes Carbonneau et Ferté, il devra d’abord compenser le départ de Lobzhanidze pour la Coupe du monde…
La fiche technique de Brive
- Président : Simon Gilham
- Budget : 15 M€
- La saison passée : 14ème de Top 14, 8ème de finale de Challenge Cup.
- Stade : Amédée Domenech 116 avenue du 11 novembre 19100 Brive la Gaillarde
- Capacité : 11 000
- Accès : en voiture, autoroute A20, depuis Toulouse, sortie 52 (suivre Parc des Sports), depuis Paris, sortie vers D1089. En train, la gare est à 10 minutes à pied, en avion, l’aéroport Brive Vallée de la Dordogne est à 20 minutes en navettes.
- Palmarès : Finaliste du championnat de France (1965, 1972, 1975 et 1996), champion de France de D2 (1957), finaliste de ProD2 (2013 et 2019), champion d’Europe (1997), finaliste (1998), vainqueur du Challenge Yves du Manoir (1996)
Tom Boissy