Au moment de retrouver le niveau professionnel, et même si la campagne de recrutement s’est avérée prometteuse dans la dynamique de la montée, beaucoup d’incertitudes et de doutes entourent encore le nouveau projet dacquois.
On ne s’absente pas du haut niveau aussi longtemps sans ressentir une légitime crainte au moment d’y revenir. Car entre la descente du club en Fédérale 1 à l’issue de la saison 2017/2018 et le retour en Pro D2 cette année, beaucoup de choses ont changé dans l’univers du rugby pro.
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En terme d’exigence sportive, le curseur est monté de plusieurs crans, ce qui suscite cette réflexion chez Benoit August, l’ancien joueur, entraîneur et président qui a endossé la casquette de directeur sportif pour l’occasion :
« Au niveau de cette Pro D2, nous n’avons aucune certitude ! » Et ce n’est certainement pas une saison vécue en tête de Nationale, aussi satisfaisante fut-elle malgré la défaite en finale face à Valence-Romans, qui pourrait changer la donne. C’est donc avec beaucoup d’humilité et de prudence, avec la volonté de ne pas griller les étapes, que la nouvelle équipe dirigeante, que l’ancien actionnaire du Biarritz Olympique, Benjamin Gufflet, a rejoint à la présidence du directoire, s’est attelée à la tâche.
Dax s’organise autour de petits actionnaires
La réorganisation autour d’une nouvelle structure bicéphale doit permettre de stabiliser le club et de lui offrir les moyens de durer au niveau professionnel. Une nouvelle tribune, des loges supplémentaires, le retour de l’écran géant, un label stade indispensable pour obtenir une part du montant fixe des droits TVMarketing versés par la LNR, ou la réfection des vestiaires sont autant d’éléments qui participent à la recherche de l’équilibre financier. Dans le journal Sud-Ouest, Benjamin Gufflet, le nouvel homme fort du club, expliquait :
« Il faut que le club soit autonome et pérenne parce qu’on est tous de passage et que le club ne doit pas dépendre d’un ou plusieurs actionnaires. » L’appel à des socios et à une augmentation de capital participent de cette nouvelle ambition. Quand le club fonctionnait historiquement sur la base d’un gros partenaire, souvent président, il espère désormais ne plus dépendre d’une seule volonté.
Dans l’esprit des dirigeants, mieux vaut plusieurs « petits » actionnaires à fort ancrage local à 10 000 ou 20 000 euros chacun qu’un à 500 000 qui souhaiterait devenir le patron. Dans le fonctionnement au quotidien, ça peut éviter les crises récurrentes qui avaient fini par mettre le club en danger.
Une masse salariale encore encadrée
C’est donc avec un budget raisonnable autour de 5 M€ que Dax amorce son retour vers le futur. Avec une masse salariale de 1,8 M€ encadrée par la DNACG, impossible de faire des folies, le club mise surtout sur son attractivité historique, sur sa situation géographique proche de l’océan.
La dynamique de la montée est aussi un atout pour participer à un renouveau attendu par toute une ville qui ne s’était pas faite à l’idée d’aller sur Mont-de-Marsan pour voir du rugby de haut niveau et qui attend avec impatience le prochain derby landais (3 novembre).
Avec les recrues, dans le sillage de Théo Dachary, l’objectif était d’augmenter la profondeur du banc et de donner du poids à un pack qui en manquait. Furno, Lolohea, Leatigaga, Loudet, Singer, Nacika, Barrère, Wasley, Ravier, Séguy, Puntous et Oltmann savent qu’ils sont très attendus pour résoudre la difficile équation entre la tradition du beau jeu que souhaite conserver le club :
« On ne compte pas changer cette philosophie de jeu qui a fait notre réussite depuis plusieurs saisons et ramené l’entrain autour du club » (August) et la réalité d’une Pro D2 très physique où la notion de combat prime. Premier test le 18 août pour la 1ère journée face à Provence Rugby… une petite semaine après les fêtes de Dax !
Le projet de grand club landais est-il enterré ?
Il y a deux ans, encore sous le choc de la descente en Fédérale 1, l’US Dax n’écartait pas l’idée, initiée par Mont-de-Marsan, d’une union qui eut permis au département landais de s’appuyer sur un club capable d’ambitionner le Top 14. Si le retour des hommes de Dubois en Pro D2 n’est pas de nature à relancer le débat à court terme, il ne suffit pas pour l’enterrer complètement car aucun des deux clubs voisins ne semble avoir les moyens de viser le Top 14.
Le marché des transferts de Dax
Arrivées : Lolohea (Aix), Leatigaga (Waratahs, Aust.), Loudet (Narbonne), Furno (Zèbre, Ita.), Singer (Aurillac), Nacika (RC Tao, Géo.), Barrère (Béziers), Wasley (CR Séville, Esp.), Ravier (Blagnac), Séguy (Colomiers), Dachary (Paris), Puntous (Montauban), Oltmann (Tarbes)
Départs : Rodon Morello (Salles), Gaune (Genève, Sui.), Ayestaran (Orléans), Berchesi (libre), Robert (Saint Jean de Luz), Doucouré (libre), Dechavanne (libre), Marta (Colomiers), Pelmard (Périgueux), Michedlidze (arrêt), Bousquet (Clermont), Issert (Salles)
La recrue : Joshua Furno
C’est une vraie « gueule» du rugby italien qui a posé ses valises dans les Landes cet été. A 33 ans, le 2ème ligne international Joshua Furno né en Australie et qui n’a plus été appelé par la Squadra Azzura depuis 2017 (37 sélections) arrive de Zebre où il a poursuivi la saison passée une carrière hachée par une multitude de challenges plus ou moins relevés.
Passé par Narbonne, Biarritz ou Bourg en France, il a aussi joué à Newcastle, Otago, Western Force, Wellington ou San Diego. Avec Furno, Dubois a parié sur son expérience de six Tournois, d’une Coupe du monde, son mental et sa capacité à l’adapter à tous les contextes.
La fiche technique de Dax
- Président du conseil de surveillance : Philippe Jacquemain
- Président du directoire : Benjamin Gufflet
- Budget : 5,5 M€
- Stade Maurice Boyau 34 boulevard des sports, 40100 Dax. Capacité : 8000 spectateurs
- Accès : en voiture, depuis Bordeaux ou Bayonne, A63, sortie St Geours de Marenne, depuis Mont Marsan, D824. En bus, Ligne 6. Aéroport le plus proche : Biarritz ou Pau.
- Palmarès : Finaliste du championnat (1956, 1961, 1963, 1966 et 1973), Challenge Yves du Manoir (1957, 1959, 1969, 1971 et 1982)