Entre regrets de ne pas avoir réussi à se maintenir et fierté d’avoir lutté presque jusqu’au bout, l’unique relégué de Top 14, Oyonnax n’imagine pas autre chose qu’un retour dans l’élite.
L’expression est de Joe El Abd, l’historique manager d’Oyo, au moment de faire le bilan d’une saison forcément décevante car terminée à la dernière place de Top 14 : « Nous avons fini 14ème, c’est un échec, même si beaucoup de monde m’a dit qu’on avait fait une saison remarquable. On est si près, mais pourtant si loin ! »
Avec le plus petit budget du championnat (17 M€), Oyonnax n’a réussi qu’à gagner 7 rencontres, 6 à domicile, 1 à l’extérieur, ne quittant plus la dernière place à partir de la 14ème journée et une série de 10 matches sans victoire qui ne pouvait qu’être fatale (entre la 12ème et la 21ème journée).
Si l’issue a rapidement paru évidente dans un championnat aussi relevé où le barragiste, Montpellier, était champion de France il y a deux ans, aucune fatalité ne se dégage du discours du manager du Haut-Buguey : « On ne veut plus être ceux qui perdent et qui sont vaillants. On va utiliser cet échec, cet apprentissage, pour rebondir car l’ambition est de remonter et de s’installer en Top 14. »
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« On descend avec un bilan positif qui nous donne les moyens de remonter »
Sur la base d’un groupe profondément remanié, El Abd sait où il va mettre les pieds, « dans un championnat très long et difficile avec des équipes qui se renforcent tous les ans un peu plus. Il faut s’attendre à ce que ce soit une vraie guerre. Les derniers à être descendus ont eu des difficultés. »
Peut-être n’avaient-ils pas les mêmes spécificités qu’un club qui, selon son président, Dougal Bendjaballah, « descend avec un bilan positif qui nous donne les moyens de remonter. Depuis l’année dernière, nous sommes dans un processus de construction de trois années. Cette descente en Pro D2 nous freine, mais nos ambitions restent identiques. On veut être un club de Top 14. »
Et pour cela, d’en finir peut-être avec l’image du petit club qui lutte avec ses moyens. « Si on veut monter et y rester, il faut tirer les leçons de nos erreurs en anticipant sur deux années d’avance. Car le principe de solidarité et d’un groupe fort ne suffit plus pour se maintenir. Il faut des individualités pour faire la différence. »
Sans être exceptionnel, le recrutement va dans ce sens avec des profils habitués au Top 14 et qui n’auront qu’une envie : y revenir le plus vite possible. Un vrai Mercato pour ne pas traîner en Pro D2.
Oyonnax peut-il remonter de suite ?
Si la volonté de rebondir immédiatement est bien réelle, les statistiques ne parlent pas en faveur du relégué. Aucun des trois derniers relégués en Pro D2, Brive, Biarritz et Agen, ne sont encore parvenus à prendre l’ascenseur. Le dernier en date à y être parvenu est le Stade Français en 2020.
92
En pourcentage, le taux de remplissage du stade Mathon, avec une moyenne de 9156 spectateurs par match qui est le record du club sur une saison. « On a gagné le pari de faire revenir les gens à Mathon » (le président Bendjaballah).
Le mercato d’Oyonnax
- Arrivées : Kebble (Glasgow, Eco.), Tafili (Lyon), Narisia (Racing 92), Leindekar (Bayonne), Miquel (UBB), Ramototabua (Mont-de-Marsan), Holmes (UBB), Smith (Bulls, Af.Sud), Rabut (Toulon), Sawailau (Perpignan), Qadiri (Grenoble), Bogado (Highlanders, Nlle.Zél.)
- Départs : Mirtskhulava (Tarbes), Sutherland (Glasgow, Eco.), Raynaud (Grenoble), Leiataua (Périgueux), Ratajczak (Bourgoin, p.), Mafi, Hamilton, Taofifenua (Biarritz), Crédoz (Pau), Cassang (Lyon), El Khattabi (Rouen), Soulan (Aix), Miotti (Montpellier), Bettencourt (retraite), Millet (Lyon), Ravouvou (Bourgoin), Reybier (UBB), Treilles (Albi, p.)
La recrue : Zack Holmes
L’Australien de 34 ans, ancien international à VII avec les Wallabies, est le gros coup de l’été à Oyo. Passé par La Rochelle et Toulouse, deux fois champion de France, il évoluait à Bordeaux depuis 2022. Sa polyvalence (ouvreur, centre ou arrière) autant que son expérience le prédestinent à être le leader offensif d’El Abd, en même temps que le buteur attitré du XV oyonnaxien jusqu’en 2026.
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Tom Boissy