Successeur programmé du président Lorenzetti, à l’horizon 2023/2024, Laurent Travers prépare certainement sa dernière saison comme entraîneur général du Racing 92. Pour prendre le relais, plusieurs noms de détachent, parmi eux celui de l’actuel sélectionneur du XV de la Rose, Eddie Jones pour accompagner Labit.
Selon toute vraisemblance, le futur manager général du Racing 92 ne sera pas un technicien français. Après une décennie sous la coupe de Laurent Travers (en duo avec Laurent Labit entre 2013 et 2019), les Ciel et Blanc vont tourner une page majeure de leur histoire récente et renouer avec un boss sportif de nationalité étrangère comme en 1995/1996 avec l’Australien Bob Dwyer ou en 2012/2013 avec l’Argentin Gonzalo Quesada.
Il faut espérer plus de réussite à celui qui va avoir la lourde tâche de prendre les rênes d’un club qui n’a plus rien gagné depuis le titre de 2016, échouant à trois reprises en demi-finale de Top 14, en finale et en demi-finale de Champions Cup.
Le président Lorenzetti, forcément conseillé par son futur successeur, a déjà pris des contacts avec plusieurs techniciens. En fin de saison, Stuart Lancaster, Gregor Townsend, Johan Erasmus ou Eddie Jones faisaient partie d’une short-list évidemment pas définitive.
Le premier, ancien sélectionneur anglais de 52 ans (2011-2015), où il n’a pas vraiment brillé en échouant à sortir des poules d’une Coupe du monde jouée à la maison, actuel patron du Leinster, n’aurait pas la faveur des pronostics.
Le président Lorenzetti lui préférerait de loin celui qui a pris sa place avec le XV de la Rose, le plus charismatique et médiatique australien de 62 ans, Eddie Jones. Deux fois finaliste de la Coupe du monde (avec l’Australie en 2003 et l’Angleterre en 2019), il a aussi pour lui une expérience à la tête des Saracens entre 2007 et 2009, sans titre, mais pas sans intérêt pour envisager de reprendre un club, après 15 ans et une parenthèse de quatre saisons avec la sélection du Japon.
Jones le plus désiré, Townsend le plus naturel…
En fin de contrat avec la fédération anglaise juste après la Coupe du Monde 2023, le timing lui permettrait d’enclencher immédiatement sa mission au Racing. Mais l’homme n’est pas facile et les négociations qui auraient déjà commencé entre les deux parties semblent difficiles.
Si elles ne débouchaient pas, l’Ecossais Gregor Townsend aurait pas mal de partisans en interne qui voient en lui le profil idéal, moins prestigieux, mais plus compatible avec la réalité d’un Top 14 qu’il connait bien pour avoir joué à Brive (19982000), à Castres (2000-2002) et à Montpellier (2004-2005). Sélectionneur de l’Ecosse depuis 2017, il a l’avantage de parler français et d’avoir connu une certaine réussite en club avec les Glasgow Warriors, vainqueurs du Pro 12 en 2015 et quarts de finaliste de la Champions Cup en 2017 après avoir notamment éliminé, et gagné à deux reprises…
Le Racing 92 (23-14 et 23-7)… Le grand sud-africain de 49 ans, Johan Erasmus, est le quatrième homme de ce casting très anglo-saxon. « Rassie » est évidemment le coach qui a offert sa deuxième Coupe du monde à l’Afrique du Sud en 2019. Débutée aux Cheetahs, poursuivie avec les Stormers puis au Munster entre 2016 et 2017, sa carrière d’entraîneur est en stand-by depuis qu’il a lâché les Springboks après le sacre mondial pour devenir directeur du rugby de la Fédération chargé de la stratégie pour l’ensemble des sélections d’Afrique du Sud.
Suspendu deux mois la saison passée pour avoir critiqué des arbitres lors de la tournée des Lions britanniques et irlandais dans son pays, il est d’un tempérament plus imprévisible. Surtout, les problèmes de santé qui l’avaient obligé à laisser sa place à la tête des Sprinboks pourraient être un vrai frein à son arrivée dans la capitale française.
Le journal des transferts du Racing 92
Janick Tarrit (talonneur, Nevers) – A 23 ans, il quitte Nevers, où il était capitaine, pour découvrir le Top 14 avec beaucoup d’ambition et une grosse marge de progression.
Kitione Kamikamica (3ème ligne, Brive) – De retour de blessure en fin de saison à Brive, il franchit un cap en rejoignant la capitale où la forte colonie fidjienne devrait l’aider à s’intégrer et à s’imposer.
Asaeli Tuivuaka (ailier, Zebre) – Surnommé le « tank », l’ailier de Zebre (Italie), champion olympique à VII fidjien, va découvrir le Top 14 pour remplacer Teddy Thomas dans un style tout aussi spectaculaire.
Warrick Gelant (arrière, Stormers) – Arrivé des Stormers, le Springboks aux 10 sélections, champion du monde 2019, arrive pour remplacer Beale dans un registre explosif. A 27 ans, également buteur, il vient à Paris pour s’enlever l’étiquette d’éternel espoir.
Veikoso Poloniati (2ème ligne, Moana Pasifika) – Au sortir d’une belle saison avec la franchise néo-zélandaise Moana Pasifika, le titan samoan (2m03, 132 kg) est une belle prise pour le Racing qui a devancé le Stade Toulousain dans ce dossier.
Cameron Woki (3ème ligne, UBB) – Le départ de Pesenti au Stade Français a libéré une place que n’a pas tardé à occuper un autre international, Cameron Woki. Arrivé de Bordeaux, où sa dernière saison a été marquée par des tensions avec Urios, l’international de 23 ans (19 sélections) mise sur le Racing pour se mettre sur orbite Coupe du monde.
Tom Boissy