Journaliste et suiveur assidu du MSB pour Le Maine Libre depuis 2005, Raphaël Caillaud met en avant le modèle manceau. Discret, mais pérenne.
En finissant 6ème, l’équipe a-t-elle été à sa place ?
Le but était de retrouver les playoffs et l’Europe. L’équipe a réalisé une très bonne première partie de saison. Elle a même pendant longtemps été dans le top 4-top 5. Ensuite, comme souvent les saisons précédentes, elle a subi pas mal de blessures. Presque la moitié de l’équipe.
On a craint à un moment donné que le scénario de l’an dernier ne se reproduise (Le Mans avait fini 9ème, Ndlr). Ils ont tiré les leçons des expériences passées en recrutant notamment en février/mars des joueurs pour compenser les blessures et donc pour ne pas revivre ce qui s’était passé l’année d’avant avec quatre professionnels sur le terrain et que des espoirs.
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Quel genre de coach Elric Delord est-il ?
Il a mis sa patte. Il a amené quelque chose de différent. Sa formation est agréable à voir jouer. On n’attendait pas à l’époque cet entraîneur quand il a pris la succession de Dounia Issa. Il n’avait jamais embrassé la fonction d’entraîneur principal avant. Il a surpris beaucoup de monde. Il a fait ses preuves en quelques mois.
Depuis le titre de champion de France en 2018, comment le club a-t-il travaillé pour faire évoluer les choses ?
Le Mans, ce n’est pas Limoges ou l’ASVEL. Il y a très peu d’extravagances et de vagues. On dit souvent qu’il ne s’y passe pas grandchose. Parfois cela peut même être reproché au club. Mais, à l’arrivée, il n’y a jamais eu de gros soucis financiers. Il n’y a pas non plus de changements d’entraîneurs tous les quatre matins. Ni de joueurs coupés toutes les trois semaines. Le Mans, cela a toujours été posé, réfléchi et stable.
C’est déjà arrivé, mais pour virer un coach ici, un joueur, cela n’est jamais à la va-vite. D’ailleurs, l’histoire du club prouve que ce sont souvent les adjoints qui ont pris la suite. Le Mans opte aussi pour un mode de fonctionnent très familial. La seule fois où ils ont voulu changer un peu ce modèle, c’est quand Erman Kunter est venu (entre 2014 et février 2017, Ndlr). Les résultats n’ont pas été mauvais, mais cela ne prenait pas dans le style et à l’intérieur du club.
« Ici, il y a très peu d’extravagances et de vagues »
Comment les fidèles du MSB vivent-ils la montée en puissance de Monaco, l’ASVEL ou encore Boulogne-Levallois ?
Tout le monde a envie d’être champion de France sur la ligne de départ. Après, il faut être réaliste. Cela s’est tellement accéléré en trois, quatre ans. Quand un club a 5 millions de budget et un autre plus de 15 de plus, il faut voir les choses en face… Alors, à l’instar des Dijon, Bourg, Le Mans peut taper des équipes comme Monaco, l’ASVEL dans la saison.
Mais, sur une série en playoffs, c’est très compliqué. En 2018, Le Mans avait eu un parcours de fou. Cela sera-t-il le dernier titre du Mans, je ne sais pas (sourire). Mais peut-être pour un bon moment en tout cas. Néanmoins, Le Mans reste un club qui vise les playoffs chaque année.
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Quelle va être la prochaine étape du club pour franchir un nouveau cap ?
Il y a toujours un équilibre à trouver. Avec les JFL aussi à tenir en compte, il faut réussir des paris comme ils l’ont fait avec Matt Morgan. Car Le Mans ne peut absolument pas se permettre d’avoir un joueur étranger à son prime. Il faut donc soit tenter des paris soit récupérer des joueurs référencés qui ont besoin de se relancer. Le Mans avait pu dernièrement attirer dans ses filets un Ovie Soko à un moment donné et opportun de sa carrière.