Avec un grand Dimitri Yachvili à la manœuvre, le Grand Chelem des Bleus en 2004 s’est surtout finalisé contre les Anglais champions du monde en titre.
En 2004, l’équipe de France signe le huitième Grand Chelem de son histoire. Face aux rivaux anglais, le 27 mars à Saint-Denis, les Bleus de Bernard Laporte renversent le XV de la Rose pourtant champions du monde (contre les Australiens à Sydney après prolongations !). Mais battus par les Irlandais (13-19) dans ce Tournoi des Six Nations, les Anglais ne peuvent plus espérer réaliser de Grand Chelem.
Toutefois, ils espèrent gâcher la fête des Français et les empêcher de réaliser le leur ! L’équipe de France est composée de jeunes déjà bien installés, amenés à bien représenter la nation dans le futur comme Michalak, Yachvili, Harinordoquy…
C’est aussi une équipe particulièrement offensive dans ce Tournoi. Les statistiques le prouvent. Harinordoquy finit co-meilleur marqueur d’essais (4) et Jean-Baptiste Elissalde (36) parmi les meilleurs marqueurs de points de la compétition suivi de très près par Dimitri Yachvili (35 points).
La révélation Yachvili lors du crunch
Mais lors de cet ultime France-Angleterre, un joueur tricolore éclabousse la rencontre de toute sa classe ; Dimitri Yachvili. Le désormais consultant de France Télévisions livre ce jour-là un vrai récital. Il est sans surprise élu homme du match :
« C’est toujours une grande fierté de faire un Grand Chelem, avoue Yachvili. Il y en a peu dans l’histoire de notre sport. Suite à 2004, il y a eu 2010 et 2022. C’est donc assez rare d’écrire une ligne de ce type au palmarès de l’équipe de France. Il y avait aussi chez moi cette dimension familiale ».
« Mon père (Michel, Ndlr) faisait partie de la première équipe à avoir remporté le Grand Chelem en 1968. Cela a constitué à mes yeux une motivation supplémentaire de gagner avec cette équipe de France. Il y a beaucoup de fierté car c’est rare et difficile. Il existe toujours une grande aventure sportive, collective et humaine derrière. Je garde en mémoire le dernier match, ce France-Angleterre (24-21, Ndlr) ».
« Si mes souvenirs sont bons, ce devait être le premier match en prime time à 21 heures face à ces Anglais contre lesquels on avait perdu la demi-finale de Coupe du monde quelques mois auparavant en Australie (7-24, Ndlr). Ils débarquaient au Stade de France conquérants avec leur statut de champions du monde. L’ambiance était bouillante. On avait réussi à créer l’exploit et à relever le défi que les Anglais nous avaient proposé. On avait été très conquérants, forts mentalement, physiquement aussi. Même si, dans les derniers instants j’ai le souvenir que c’était dur. On n’avait rien lâché pour lever ce fabuleux Trophée ». Et signer un deuxième Grand Chelem en trois ans après celui de 2002 !
Le Tournoi 2004
1ère journée
France Irlande : 35-17
2ème journée
France Italie : 25-0
3ème journée
Pays de Galles France : 22-29
4ème journée
Ecosse -France : 0-31
5ème journée
France Angleterre : 24-21
Les vainqueurs français
Piliers : Jean-Jacques Crenca, Pieter de Villiers, Sylvain Marconnet
Talonneurs : Yannick Bru, William Servat
2èmes lignes : David Auradou, Pascal Papé, Fabien Pelous (capitaine)
3èmes lignes : Serge Betsen, Julien Bonnaire, Olivier Magne, Imanol Harinordoquy, Thomas Lièvremont
Demis de mêlée : Jean-Baptiste Elissalde, Pierre Mignoni, Dimitri Yachvili
Demis d’ouverture : Frédéric Michalak, Julien Peyrelongue
Centres : Yannick Jauzion, Brian Liebenberg, Damien Traille
Ailiers : Vincent Clerc, Christophe Dominici, Pépito Elhorga, Cédric Haymans, Aurélien Rougerie
Arrières : Nicolas Brusque, Clément Poitrenaud
Sélectionneur : Bernard Laporte