jeudi 28 mars 2024

Ronan O Gara : « Les clubs français n’ont rien à envier aux autres »

À lire

Devenu manager du Stade Rochelais suite au départ De Jono Gibbes à Clermont, Ronan O’Gara revient sur la frustration des deux finales perdues la saison dernière. Après un début De saison compliqué, il n’a jamais douté De ses joueurs.

La Rochelle a réalisé une belle saison en 2020/2021, mais a perdu ses deux finales. Vous avez été champion de France avec le Racing 92 en 2016. Que vous a-t-il manqué cette fois-ci ?

Face à Toulouse, l’expérience des grands matches a fait la différence. Le Stade Toulousain est un club qui en dispute régulièrement depuis plusieurs décennies. En prenant un peu de recul, on se dit que l’on a affronté la meilleure équipe en France et en Europe mais, sur la finale européenne, on n’était pas loin, on n’a pas su gérer les moments importants.

Après une telle fin de saison, comment avezvous redonné confiance aux joueurs ?

On a beaucoup échangé. On était très déçu, on a mis du temps à évacuer cette déception surtout par rapport à la finale européenne car pour celle du Top 14 le Stade Toulousain était au-dessus. Nous avons eu une pré-saison courte car on a fini tard et on a souhaité que les joueurs aient une bonne coupure. On a eu du mal à démarrer la saison, mais on s’est bien repris.

« Ça prend du temps pour gagner un titre mais on en est pas loin »

Comment jugez-vous vos premiers pas en tant que manager ?

Dans les staffs aujourd’hui, l’échange est permanent, les rôles évoluent. Mon travail n’a pas changé. Je m’appuie beaucoup sur les autres membres du staff, les joueurs me connaissent bien maintenant. On jugera à la fin de la saison suivant les résultats.

Ces dernières années, on perçoit un renouvellement avec des équipes comme La Rochelle, l’UBB ou le LOU qui s’installent pendant que des grands clubs connaissent des difficultés. Le Stade Rochelais peut-il durer ?

Oui. Il y a sept ans, le club était en Pro D2. Quel chemin parcouru sans brûler les étapes. Il a d’abord joué le maintien puis les phases finales. Le club est très bien structuré pour s’installer dans la durée. La mentalité est là, ça prend du temps pour gagner un titre, mais on a conscience de ne pas être loin.

« Je ne voulais pas démarrer avec mes coéquipiers une carrière d’entraineur »

Vous avez fait toute votre carrière de joueur au Munster. Pourquoi n’y avez-vous pas démarré celle de coach ?

Je ne me voyais pas entraîner des joueurs qui avaient été mes coéquipiers peu de temps avant. J’avais gardé des relations avec tout l’effectif du Munster, je suis quelqu’un d’honnête, qui dit ce qu’il pense. Ça aurait pu être difficile d’être franc dans ce contexte avec des joueurs avec lesquels j’avais vécu de grandes choses. Je me suis dit qu’il était préférable de partir à l’étranger.

Pourquoi avez-vous choisi de démarrer en France ?

Le Racing 92 m’offrait une belle opportunité de commencer ce métier avec des joueurs de classe mondiale. Quitter ma zone de confort me permettait aussi de voir ce dont j’étais capable dans un environnement moins familier. Je parlais français, je l’avais étudié au collège et trois ans à l’université où j’ai fait des études de business.

Avant de signer à La Rochelle vous avez connu une expérience dans l’hémisphère Sud. Quelles sont les différences en termes de management entre la France et la Nouvelle-Zélande ?

Il n’y a rien de révolutionnaire mais, ce que j’ai appris et qui m’a marqué, c’est que lorsque vous êtes manager il faut répéter sans cesse des choses simples alors que vous pensez qu’elles peuvent être assimilées rapidement.

Un manager doit sans cesse répéter les choses, même les plus basiques. Sinon au niveau des entraînements, il y a des similitudes, c’est très physique comme en France. De toute façon, les clubs français sont parmi les meilleurs au monde donc ils n’ont rien à envier aux autres.

Les coachs étrangers imprégnés de la culture du rugby

Qu’apportent, selon vous, les managers étrangersauTop14?

Il n’y a pas une grande différence avec les Français, d’ailleurs il n’y en a pas énormément et ceux qui sont là comme Jono Gibbes ou Gonzalo Quesada sont en France depuis longtemps, certains ont même joué en Top 14, ils sont imprégnés de la culture française.

Quelques clubs comme le Stade Français ont tenté d’amener de la nouveauté avec des managers de l’hémisphère Sud qui débarquaient en France, mais ça n’a pas marché. Un manager est un manager, chacun a ses idées qu’il soit Français ou étranger.

Etes-vous favorable au système anglais qui autorise les clubs à prendre un joueur qui serait au-dessus du Salary Cap ? Si oui, quelle star aimeriez-vous entraîner ?

Non. Je pense avant tout à l’équilibre du vestiaire. J’ai toujours pensé collectif, jamais individualité et je suis satisfait avec mes joueurs, ce sont mes stars.

Pourriez-vous un jour diriger une sélection ?

Pourquoi pas ? C’est un travail totalement différent de celui fait en club. J’adore le rugby et connaitre différentes facettes du métier de manager, c’est très intéressant et enrichissant, mais ce n’est vraiment pas à l’ordre du jour.

Retrouvez la version longue de cet entretien dans Rugby magazine, en vente ici, ou chez votre marchand de journaux

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Actu

spot_img
spot_img

À lire aussi