samedi 14 septembre 2024

Savo Vucevic (Chalon) : « Les coachs français doivent être plus courageux »

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Jean-Marc Azzola
Jean-Marc Azzola
Journaliste

Le coach de 67 ans, Savo Vucevic se félicite de cette longueur sur le banc du basket français. Le sexagénaire livre les secrets de cette longévité. Entretien pour France Basket et Le Quotidien Du Sport.

A 67 ans, le Franco-monténégrin, coach de Chalon, nous livre sa vision de son métier.

Vous êtes le doyen des coachs de l’élite, est-ce une fierté ?

(rires) Oui en quelque sorte. Cette longévité fait plaisir. J’en suis fier.

Pendant toutes ces années, que pensez-vous avoir apporté à notre championnat ?

J’ai évidemment retiré de mon parcours la notion du basket yougo, mais j’ai emmagasiné de grandes choses en France. J’ai mes convictions. Je me définis comme un coach pragmatique. J’ai toujours voulu tirer le maximum de mon groupe. Sans chercher d’excuses. Durant mon parcours, j’ai toujours pris un club en difficulté. Je l’ai toujours laissé dans le meilleur état possible. J’ai rarement profité du travail de mon prédécesseur (sourire). Je n’ai jamais hésité à relever des challenges.

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« Je suis fier de ma longévité »

Votre pragmatisme n’est pas sans rappeler celui de Maljkovic…

Absolument. Boza a été mon coach en 1977. J’avais 20 ans. Il en avait 25 (sourire). De ce temps-là il était un coach inconnu. J’ai eu la chance de le côtoyer. On est amis depuis plus de 45 ans. Il incarnait cette rigueur dans notre basket qui n’existait probablement pas ailleurs.

Aujourd’hui, pas mal de coachs étrangers de Betclic Elite ont été remplacés par des Français. Est-ce une nouvelle tendance ?

En France, on a des bons coachs qui s’investissent énormément. Parfois, on pense que c’est mieux ailleurs. Le championnat en France, c’est particulier et très difficile. J’en parle souvent avec des collègues coachs étrangers. Pour pas mal d’entre eux alors qu’ils ont un gros vécu, ils éprouvent souvent un peu de mal au départ. Ici, il y a une autre façon de jouer.

Ce n’est pas tant une question de compétences, mais plus une difficulté à s’imposer. Je peux en parler librement car, même si je suis d’origine étrangère, j’ai passé 80% de ma carrière en France. Je me sens comme un coach français avec des racines d’ailleurs. Après, Français ou étrangers doivent montrer leurs qualités.

Par contre, concernant les coachs français, je dis qu’il faut qu’ils soient encore plus courageux pour mieux développer leurs idées et déterminés. Il n’y a pas de compromis à faire même s’il faut mourir avec ses idées. A côté de cela, les dirigeants doivent aussi parfois accorder plus leur confiance au coach, surtout si c’est un jeune coach. Il lui faut quelqu’un derrière lui. Ce n’est pas si facile de former de très grands coachs. On se construit avec le temps.

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