L’ancien sélectionneur des U20, Sébastien Piqueronies qui a porté cette génération dorée jusqu’aux titres mondiaux en 2018 et 2019 sera manager général de la section Paloise La saison prochaine. sa première expérience à la tête d’un club.
Comment avez-vous été amené à rentrer dans le monde du rugby alors que vous étiez professeur d’éducation physique ?
J’ai joué au rugby (en juniors au Stade Aurillacois et à l’ASM, puis à Gennevilliers, Ndlr). J’ai dû arrêter ma carrière assez tôt en raison de multiples blessures au genou notamment. J’en ai profité pour passer mes brevets d’état d’éducateur premier degré, puis deuxième degré. J’ai très vite été bercé par l’idée de l’entraînement.
C’est la raison pour laquelle je me suis formé tôt. Dans le hasard de mes blessures, jeune, j’ai donc obtenu ce brevet d’état deuxième degré à l’âge de 26 ans. J’ai alors basculé sur mon premier poste de professeur d’éducation physique. J’ai enseigné six ans en lycée professionnel. La 7ème année, j’ai eu le privilège de recevoir le poste de responsable du Pole Espoirs du lycée Jolimont à Toulouse. C’est vraiment cela qui m’a mis le pied à l’étrier. J’ai alors totalement plongé dans l’entraînement et l’accompagnement des jeunes.
Quelles ont été vos expériences en tant qu’entraîneur ?
J’ai eu exclusivement un parcours fédéral pendant une quinzaine d’années. J’ai été en charge des sélections fédérales avec un programme d’accompagnement individuel des joueurs, j’ai effectué pendant neuf ans de l’accompagnement de joueurs quotidien. De plus, j’ai été responsable donc du Pole Espoirs Jolimont tout en entraînant les équipes de France U16 et U17. Je suis ensuite devenu salarié à la Fédération pour être entraîneur du Pole France, puis manager du Pole France, puis manager des U19, puis des U20, avec le parcours que tout le monde connaît.
« J’ai retiré beaucoup d’expérience avec beaucoup d’affect humain »
Qu’avez-vous retenu humainement des sacres mondiaux de 2018 et 2019 avec les U20 ?
J’ai retiré beaucoup de choses de ces expériences. Avec beaucoup d’affect entre les hommes. Que ce soit le staff et les joueurs. Cela fait partie des histoires qui construisent. De ces parcours, j’ai retenu ce respect mutuel fort. Les émotions ont été très intenses.
J’ai eu aussi cette curiosité d’étudier le parcours de chacun des garçons. Avec une admiration pour leur cheminement qui a suivi pour la majorité. Après, c’est délicat de sortir ne seraitce qu’un nom et je ne le ferai pas. Beaucoup d’entre eux ont vu leur chemin optimisé.
Ils ont même pris une belle voie. Je préfère rester sur une association de choses positives. Je remarque que, pour beaucoup d’entre eux, ils se retrouvent dans des environnements dans lesquels on leur fait confiance. Petit à petit, ils gagnent le crédit de leurs clubs respectifs et même de la sélection nationale. Cette génération a vraiment assumé une belle transition. Traditionnellement, pas mal de générations avaient du mal après les U20 a de suite s’insérer dans l’environnement professionnel.
Cette fois, le défi a été relevé aussi à ce niveau. On parle beaucoup d’Antoine Dupont actuellement, mais il n’était pas champion du monde sur ces deux années, il est de 1996. Mais bien évidemment qu’il est rayonnant. Il fait partie de cette filière, mais comme d’autres. Cela démontre que le rugby français dans sa filière de formation a de grosses aptitudes.
Piqueronies, un nouveau challenge à Pau
Comment prenez-vous votre future nomination de manager à Pau ?
C’est un nouveau challenge. Le challenge de l’après. Mais, à l’heure où je vous parle, je suis 100% focus sur ma mission actuelle. J’ai encore beaucoup de travail à accomplir. Dès qu’en mai j’aurai achevé mon travail fédéral, je me plongerai dans ma future fonction. Je vais m’engager sur un nouveau métier. Il sera toujours basé autour du rugby, du management et de l’accompagnement, mais dans un environnement très différent de ce que j’ai pu connaître.
Des voix peuvent se faire déjà entendre en fustigeant le fait que vous n’avez aucune expérience en Top 14 . Que leur répondez-vous ?
C’est légitime que des gens puissent penser ainsi. Cela ne me gêne absolument pas. A moi de profiter justement de ce contre-pied et de cette fraîcheur. J’espère rester aussi frais dans ce monde-là. J’ai besoin aussi de grandir dans cet univers-là. J’espère apporter mes compétences, mon savoir-faire, et rapidement apprendre et me nourrir de tous les gens qui vont m’entourer.
Piqueronies, les U20 ont parfaitement passé le cap du monde pro
De qui parlez-vous ?
J’accorde aujourd’hui 100% de mon temps au projet fédéral. Je suis encore salarié fédéral et je dois déjà finir ma mission. Viendra une autre étape de la construction et de l’accompagnement du projet palois. Ce projet sera ancré sur des valeurs et une identité. Mais, pour l’instant, je ne peux vous en dire plus. On est en phase d’ébauche.
Je ne suis pas encore à temps plein et dans mes nouvelles fonctions pour échanger avec mes collègues. De plus, il est impératif pour moi aujourd’hui de protéger le staff palois en place. Il a une mission prioritaire à mener et il faut le respecter. Ce serait déplacé de ma part de parler dans le détail du projet de Pau alors que je n’y suis pas encore.
Je ne veux aucunement donner des positions et des orientations car humblement je n’y ai pas encore oeuvré. Je m’associerai à ce projet ainsi qu’aux personnes qui en feront partie une fois que j’y serai ou que je serai en phase imminente d’y aller.
Ce n’est pas le cas aujourd’hui. Je veux boucler mon devoir actuel avant de me plonger pleinement dans ma future fonction avec de l’écoute, de l’audit. En termes de management, ce serait mal venu de parler d’un projet alors qu’aujourd’hui ce sont des personnes en place qui font vivre quelque chose.
La situation sportive de Pau est très compliquée. Cela change-t-il quelque chose pour vous et dans un avenir proche ?
Je me suis engagé pour un projet. Le point de départ de ce projet sera, je l’espère, le Top 14. Peut-être la Pro D2. Quoi qu’il advienne, je m’engage pour un projet. Cela ne remet pas en cause ce que je pense faire de ma vie sur le moyen terme.
PS : Sébastien Piqueronies va finalement rejoindre Pau début mai pour participer à l’opération maintien.
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