lundi 20 janvier 2025

Sidy Cissoko : « J’aimerais stopper LeBron James, Kevin Durant et Kyrie Irving ! »

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Arnaud Bertrande
Arnaud Bertrande
Rédacteur en chef — Pole Sport Lafont presse

Impressionnant en défense et par son énergie en Summer League, l’autre Français des Spurs avec Victor Wembanyama, Sidy Cissoko drafté en 44ème position après une saison en G-League Ignite pourrait être, à 19 ans, la belle surprise de la saison.

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Ça y est, vous êtes officiellement un joueur de NBA !

Je suis vraiment fier, mais ce n’est que le début, c’est seulement une étape, il y en aura beaucoup d’autres à franchir. En Summer League, je n’ai pas trouvé un grand changement de niveau parce que j’arrive de G-League. C’était juste un peu plus physique.

Qu’avez-vous ressenti la première fois que vous avez porté ce maillot mythique des Spurs ?

Il l’est parce que Tony Parker, Boris Diaw ou Nando De Colo l’ont porté. D’autres Français sont passés par ce club. Quand j’ai commencé le basket, j’avais le maillot de Tony Parker. Je suis heureux d’être dans cette franchise. C’est pour moi la franchise la plus européenne de NBA !

Comment s’est passée la rencontre avec le coach Popovich ?

Je l’ai rencontré avec toute ma famille. Il est passé quand on était au restaurant à San Antonio. Popovich a dit bonjour à toute ma famille. Il est venu à Las Vegas avec l’équipe en Summer League. J’ai une bonne relation avec lui. Il parle plus avec les joueurs du roster, mais il m’a conseillé sur ce que je devais faire en défense. Ce qu’il a fait en NBA est incroyable, ça force le respect !

Sidy Cissoko impressionné par Popovich

Quels joueurs rêvez-vous de rencontrer cette année en NBA ?

Je dirais bien sûr LeBron James et KD (Kevin Durant). Ce sont les joueurs les plus forts du monde en ce moment. Et après je dirais Kyrie (Irving) parce que c’est mon idole depuis que je suis tout petit. Face à ces trois joueurs, il n’y en a pas beaucoup qui ont fait quelque chose. J’aimerais être le tout premier en défense à les stopper !

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Il y a un an, vous étiez G-League, l’antichambre de la NBA, un an avant en D2 espagnole, vous rendez-vous compte ?

Oui, mais je suis depuis toujours prêt pour ce moment. Depuis que je suis tout petit, je joue toujours avec des personnes qui ont deux voire trois ans de plus que moi. Que ce soit en D2 ou D1, ça ne change rien. Quand j’étais avec l’équipe d’Euroligue de Baskonia, à l’entraînement, j’étais moimême. L’âge ou la division, ça ne change rien. Quand je suis sur un terrain, je me donne toujours à fond.

Parmi les quatre français draftés cette année (Wembayama, Coulibaly, Rupert et vous), vous n’êtes pas forcément le plus connu en France. Est-ce lié à votre parcours atypique et au fait que vous n’ayez jamais joué en pro en France ?

Je n’ai pas le même parcours que Victor, Rayan et Bilal, on a tous un parcours qui nous est propre. C’est aussi une question de personnalité. Je suis parti à 13 ans en Espagne. J’y suis resté quatre ans, j’y ai appris la langue. Ça m’a aidé et c’était mon chemin et, au final, on a tous les quatre réussi notre rêve et on espère rester le plus longtemps possible en NBA.

Comment vous êtes-vous retrouvé en Espagne ?

J’avais plusieurs options, le Real, le Barça et Baskonia. Si j’avais rejoint le Barça ou le Real, je me serai retrouvé en formation face à une forte concurrence et une pression. Si tu es le plus fort, tu restes, sinon tu pars ! Baskonia est l’un des meilleurs clubs formateurs et a formé de grands joueurs comme Tiago Splitter, Pablo Prigioni ou Luis Scola, des joueurs qui ont fait de grandes choses en Euroligue et en NBA.

Le Real et le Barça ont tenté de le récupérer

Si vous n’êtes pas le plus connu en France, vous êtes peut-être le plus prêt des quatre pour la NBA en ayant joué en G-League.

C’est vraiment ce que je voulais faire l’année dernière, être le plus NBA ready (sic). La G-League a pratiquement les mêmes règles qu’en NBA, c’est le même terrain, avec la même distance à 3 points. Ça m’a aidé en vue de la draft et lors des work-out par rapport à des joueurs qui arrivent de l’université ou ce n’est pas le même terrain.

En Summer League, vous avez impressionné tout le monde au niveau défensif et par votre énergie. D’après vous, quel va être votre rôle en NBA ? Est-ce que ce sera vraiment que défensif ou pensez-vous avoir aussi un rôle offensif ?

Mon premier rôle, ce sera un rôle défensif. Je suis rookie et je vais gagner des minutes en me donnant à fond en défense. Mais quand on joue bien en défense, l’attaque, ça vient tout seul. En tout cas, je ne me mets pas la pression.

Vous n’êtes pas le seul Français à San Antonio, il y a Victor Wembanyama aussi, le numéro 1 de la draft. Vous connaissiez-vous avant ?

On se connaît depuis qu’on a 9 ou 10 ans. Avec Victor on a fait des sélections Ile de France. On a joué l’un contre l’autre, il était à Nanterre et moi à Ris-Orangis.

Certains doutent de ses capacités physiques à tenir toute la saison NBA. Pensez-vous qu’il va cartonner comme on l’attend ?

Son corps est prêt, mais il aura besoin d’un temps d’adaptation comme tous les rookies. On avait joué contre les Mets en début de saison et depuis il a fait d’énormes progrès. Ce n’est plus le même Victor ! Physiquement, on peut toujours s’améliorer, et comme pour tout rookie les premiers matches il faudra prendre le coup. Mais après ça va venir tout seul.

« Quand j’ai commencé le basket, j’avais le maillot de Tony Parker »

Avec un tel joueur, un tel ovni, les Spurs peuvent-ils être de nouveau champions alors qu’ils ne l’ont plus été depuis 2014 ?

C’est compliqué de passer d’une équipe qui n’était pas qualifiée pour les playoffs à une équipe qui joue le titre. On va déjà essayer de se qualifier en playoffs ou en play-in. Miami était en play-in de la Conférence Est la saison dernière (7ème, Ndlr) et ils ont fait des playoffs incroyables (seulement battu en finale par Denver, Ndlr). Pourquoi ne pas faire la même chose !

Donc un seul joueur, même s’il s’appelle Victor, ne peut pas tout révolutionner.

Oui et non. Oui car on sait qu’il peut changer le cours d’un match. Un joueur de 2m23 qui tire à 3 points et qui dribble, ça peut changer les choses et mettre le danger. Et non parce que le basket se joue à cinq. Il faudra jouer en équipe pour se qualifier.

En arrivant en NBA, vous allez gagner beaucoup d’argent. Comment faire pour ne pas s’enflammer ?

Je suis toujours un gars humble, je l’ai toujours été. Ce n’est pas le premier contrat que je signe. Ce n’est pas parce que c’est un contrat à plusieurs chiffres que je vais changer ma façon d’être. Je vais bien sûr prendre soin de ma famille, mais ma seule préoccupation, c’est de bien jouer au basket et de profiter de chaque instant que j’aurai sur le terrain. Une carrière, ça passe très vite. Si je réussis à rester 10 ans en NBA, ce sera formidable. Ma famille est fière de moi et l’argent ne rentre pas en ligne de compte. Que je sois en NBA, c’est déjà un cadeau pour eux !

Votre père a lui aussi joué au basket, il a même fait les JO en 1980 à Moscou avec le Sénégal.

C’est grâce à lui que je fais du basket. Depuis que j’ai 4 ou 5 ans, je suis toujours derrière lui. Il continue à me donner des conseils. J’ai aussi mon grand frère Boukhary qui est pro en N1 à Kaysersberg. Il a été formé à Monaco. Je suis leurs conseils.

Vous avez joué en équipe de France U18 avec Rupert et Coulibaly. La prochaine étape est-ce la grande équipe de France ?

Ces derniers mois, j’étais vraiment concentré sur la draft. Je vais essayer de faire la meilleure saison possible et si j’ai la chance de faire les Jeux Olympiques à Paris, ce serait super car ça n’arrivera qu’une seule fois dans sa vie. Victor, Rayan et Bilal en rêvent tous ! Ce sera un événement incroyable. Je vais tout faire pour y décrocher ma place.

Quand votre nom est apparu en 44ème position à la draft, étiez-vous déçu ou saviez-vous déjà que vous auriez un contrat garanti avec les Spurs ?

C’était vraiment l’équipe que je voulais. Quatre jours avant la draft, j’avais fait un work-out avec eux et ça s’était plutôt bien passé. J’ai kiffé l’organisation de A à Z ! J’ai vraiment été bien accueilli, ça n’a pas été aussi top dans toutes les équipes. En plus, les Spurs aiment bien les Français (sourire).

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