vendredi 19 avril 2024

Sylvain Francisco (Peristeri) : « J’ai tout pour jouer en NBA ! »

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Arnaud Bertrande
Arnaud Bertrande
Rédacteur en chef — Pole Sport Lafont presse

Auteur d’un dunk énorme contre la Bosnie du haut de son mètre 79, le Français Sylvain Francisco (25 ans) a marqué des points en équipe de France. En tout cas, il ne regrette pas d’avoir quitté l’Espagne (Manresa) pour la Grèce (Peristeri). Entretien réalisé pour France Basket et Le Quotidien du Sport.

Comment vous sentez-vous dans cette équipe de Peristeri qui est coachée par Spanoulis qui n’est pas n’importe qui ?

Je me sens bien. Vassillis, c’est un meneur, c’est une légende, il me pousse beaucoup, il nous encourage tout le temps. Il est toujours là pour nous écouter, pour nous aider. C’est un très bon coach.

Est-ce pour lui que vous avez signé à Peristeri ?

A la base, c’est pour lui. On était sur la même longueur d’onde, on avait la même vision. Apprendre de lui, je sentais que ça allait être une belle année pour franchir un cap.

Votre choix de quitter la Liga, le meilleur championnat en Europe, a pu surprendre.

L’été a été mouvementé avec des hauts et des bas. Je voulais avoir quelque chose que je n’ai pas eue, mais j’ai eu quelque chose de meilleur. Je ne regrette pas mon choix, je fais un step de l’avant.

Ce que vous n’avez pas eu, c’est le Maccabi Tel Aviv (qui pourrait revenir à la charge cet été comme Valence, Ndlr)…

J’ai vu ça sur les réseaux, mais je n’étais pas au courant. Ça aurait été bien, mais c’est comme ça. Beaucoup d’équipes d’Euroligue étaient intéressées, mais ça ne s’est finalement pas fait. Après Manresa, je voulais passer une étape supérieure et l’Euroligue était l’idéal. Mais, avec un peu de recul, je me dis que j’avais d’abord besoin d’aller dans une équipe avec plus de responsabilités pour montrer que je pouvais tenir une équipe et gagner des matches avec cette équipe.

Dans une équipe d’Euroligue, je n’aurais pas eu un rôle assez important comme à Manresa. Jouer 12-13 minutes, ce n’est pas ce que je voulais. Pour rentrer dans une équipe d’Euroligue, j’avais besoin d’un meilleur profil et d’un meilleur statut.

Quels étaient les clubs d’Euroligue intéressés ?

Il y avait Baskonia, Valence, Efes… Finalement, ça ne s’est pas fait, mais ce n’est pas ça qui me dit que je n’ai pas le niveau d’Euroligue. Je n’ai signé qu’un an, je serai peut-être pris la saison prochaine. C’est plus un apprentissage qu’autre chose. J’ai compris que le profil que j’aimerais bien avoir, il faut le mériter !

« J’avais besoin d’avoir plus de responsabilités pour montrer que je pouvais tenir une équipe »

Etes-vous en contact avec l’autre Français qui évolue en Grèce Moustapha Fall (Olympiakos) ?

On va manger ensemble, je vais chez lui, on regarde les matches. Avec l’Euroligue, il est assez occupé, mais il doit venir voir un de mes matches.

Vous n’êtes que deux Français en Grèce. Que pourriez-vous dire pour que d’autres vous rejoignent ?

Qu’ils n’hésitent pas ! Après, il n’y a que douze équipes avec quatre ou cinq qui sont vraiment bonnes. A la base, je ne voulais pas aller en Grèce, ce n’était pas ma priorité mais, à l’arrivée, je m’y épanouis. En plus, financièrement, c’est carré dans mon club, il n’y a pas de problèmes.

Après vos deux premières sélections, vous avez fait le buzz, comment l’avez-vous vécu ?

Beaucoup de médias sont venus. Au bout d’un moment, j’ai tout fermé pour rester concentré sur ma saison et ne pas me disperser.

Votre image a changé après ces deux matches.

Avant Manresa, les gens me voyaient comme Sylvain Francisco qui était un peu foufou. A Manresa, on avait une équipe qui gagnait donc ça parlait beaucoup de nous. En équipe de France, on a vu comment je jouais, comment j’avais progressé.

Vous avez disputé cet été la Summer League avec les Bucks. Qu’en avez-vous gardé ?

Malgré que je n’ai pas pu jouer vraiment, que je n’ai pas pu exploiter mon jeu, ça s’est bien passé. C’était ma première dans une franchise NBA. En plus, j’étais avec TJ Parker qui était là, on parlait beaucoup. J’ai pu voir que les clubs prenaient soin des

joueurs. C’est la Ligue des joueurs ! On a tout à disposition. Je comprends comment les joueurs font pour progresser et pour être au top physiquement.

Que vous manque-t-il pour aller en NBA ?

J’ai toujours ce rêve en moi. Qu’on me laisse juste une chance ! Si c’est le cas, je la saisirai.

Estimiez-vous être prêt ?

Franchement oui ! Ce n’est pas parce qu’on n’a pas été drafté qu’on n’est pas prêt. Je suis déjà prêt. Beaucoup de joueurs non draftés ont du temps de jeu en NBA. Pourquoi pas moi ! J’ai le jeu, la taille, le shoot… J’ai tout pour !

Etes-vous la meilleure version de vousmême aujourd’hui ?

Je ne dirais pas la meilleure car je continue d’apprendre, de progresser. Ce n’est donc pas encore la meilleure version (sourire).

Le poste de meneur risque d’être ouvert ces prochaines années en équipe de France. Y songez-vous ?

Le rôle de meneur, c’est une grosse responsabilité. Il faut être prêt mentalement, mais je me sens prêt.

La Coupe du Monde 2023 et les Jeux 2024 sont donc un objectif.

J’en rêve, j’en ai envie et c’est un objectif, mais procédons étape par étape.

Il y a trois ans, vous étiez encore en Pro B à Paris. Que vous inspire votre parcours ?

Je ne me rends pas compte. C’est allé tellement vite. C’est une grosse progression et je continue à progresser.

Parle-t-on en Grèce du phénomène Wembanyama ?

On en entend parler partout. Si ce n’est pas le cas, c’est qu’il y a un problème ! Ça me fait plaisir de voir des jeunes Français avoir plus de hype et de pouvoir s’exprimer en pro en France, ce qui n’est pas souvent le cas. Victor, c’est un phénomène, c’est incroyable. Il a une progression hors-norme.

Pour un meneur, ce doit être un régal de jouer avec un tel joueur.

C’est clair ! Il peut même monter le ballon. Bonne chance pour l’adversaire !

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