mardi 5 novembre 2024

Thierry Degorce : « La JDA Dijon a besoin d’investissements lourds »

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Arnaud Bertrande
Arnaud Bertrande
Rédacteur en chef — Pole Sport Lafont presse

Président de Dijon depuis juin 2015, l’un des meilleurs clubs français (dans le Top 5 depuis six ans) -, Thierry Degorce (58 ans), dirigeant du Groupe familial Iserba, fait fructifier la marque JDA à travers 10 filiales, du handball féminin en passant par le vin. Entretien réalisé pour France Basket et Le Quotidien du Sport.

Avez-vous un modèle en tant que club ?

Habitant Lyon, l’OL est un bon modèle comme celui de l’ASVEL de Tony Parker. Mais c’est vrai que l’OL nous a inspirés. On a créé une holding ; JDA Groupe pour développer des activités annexes. Je n’avais pas envie de dépendre des subventions des collectivités qui est un modèle qui ne tiendra de toute façon pas dans l’avenir.

Les clubs doivent passer dans une vraie gestion d’entreprise et depuis trois ou quatre on a développé la marque JDA malgré la Covid en créant des filiales. Je voulais un sport féminin, on a donc intégré le club de hand qui porte notre nom. Depuis cinq ans qu’on joue la Coupe d’Europe avec le basket, on s’est rendu compte qu’en Europe on ne connaissait pas trop Dijon, mais plus la Bourgogne qui est connue dans le monde entier.

C’est ainsi qu’on a développé des activités liées à la Bourgogne. On a quatre restaurants et bientôt cinq notamment à côté de Cluny. La Bourgogne, c’est aussi le vin. On est donc parti dans une aventure viticole en faisant une acquisition entre Mâcon et Cluny en reprenant trois exploitations viticoles pour n’en faire qu’une seule (le domaine des Arbillons, Ndlr) sur 22 hectares et 150 000 bouteilles. Quand on se déplace en Europe, on peut proposer nos produits.

L’ASVEL et l’OL ont inspiré le modèle de la JDA

La JDA a le 11ème budget et la 5ème masse salariale de Betclic Elite. Le budget peutil encore augmenter ?

Quand on est arrivé, on avait pratiquement le dernier budget. Il y avait malgré tout des résultats donc un vrai savoir-faire. Depuis quelques années, on a augmenté notre masse salariale, mais Dijon ne sera jamais Paris, Lyon ou Monaco ! En sachant aussi que d’autres clubs existent à Dijon, notamment le foot, le hand, le rugby. Mais on va essayer d’augmenter la masse salariale chaque année pour arriver à conserver nos joueurs. La stabilité de nos effectifs explique aussi nos bons résultats.

« Une ligue fermée avec 18 ou 20 clubs peut permettre à des clubs de se structurer pour avoir plus de moyens »

Ne manque-t-il pas à la JDA, qui est dans le Top 5 depuis six ans, un titre de champion pour que le club soit reconnu à sa juste valeur ?

On est parti de très, très loin, on était limite en cessation d’activité, dépôt de bilan. Depuis, on continue notre progression. On a fait quart, demi et finale (en 2021, Ndlr) du championnat, mais on n’est jamais allé au bout et ça reste notre ambition.

Etes-vous de ceux qui critiquent les avantages fiscaux de Monaco ou les montages financiers de l’ASVEL ?

On a besoin de clubs comme Monaco et l’ASVEL qui ont plus de moyens et qui sont des locomotives. On a surtout besoin aujourd’hui de visibilité, de parler de basket en France, que les clubs soient diffusés. On ne l’est plus beaucoup et c’est dommage.

Seriez-vous favorable à une Ligue fermée ?

Je l’ai toujours dit. Un club comme le nôtre a besoin de faire des investissements lourds, par exemple sur un Palais des Sports dont on n’est que locataires aujourd’hui, et ce sont des investissements qui se font dans la durée. C’est compliqué de construire et de bâtir quand vous n’êtes pas à l’abri de vous retrouver en Pro B.

Dans mon entreprise qui travaille avec le milieu HLM dans toute la France, on a des contrats de prestations de services signés sur cinq ou dix ans. Ça permet une stabilité et d’investir sur l’avenir. Une Ligue fermée avec 18 ou 20 clubs ce qui occasionnera aussi plus de recettes peut permettre à des clubs qui ne reposent pas sur les collectivités de se structurer pour avoir plus de moyens. Avoir une garantie d’être en Betclic Elite, c’est plus facile pour investir dans la durée. Mais c’est un rêve car on n’en est pas du tout là en France.

Quels sont vos espoirs pour la salle ?

On milite depuis des années pour être le seul club à bénéficier du Palais des Sports et à ne plus le partager avec le hand, le judo, etc. On discute avec le maire et le président de la Métropole. Quand vous êtes chez vous, vous pouvez faire des investissements.

La star de la JDA, c’est David Holston qui a demandé la naturalisation française…

David comme Jacques Alingue ont fait briller le club. On discute avec eux de l’après basket. Ça m’intéresse de les conserver et de travailler avec eux dans le groupe JDA. Ils ont une image et une notoriété. David est en fin de contrat, on va le prolonger. Ensuite, ça pourrait être un bel ambassadeur aux Etats-Unis de la JDA Vignoble. Il pourrait aussi animer certaines soirées dans nos restaurants, etc. Jacques a une tête bien faite et pourrait intervenir dans tout ce qui est contrôle de gestion.

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