vendredi 22 septembre 2023

Top 14 : comment Christophe Urios veut réveiller l’ASM

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C’est autour de trois secteurs prioritaires que Christophe Urios et le nouveau président, Jean-Claude Pats, entendent asseoir le renouveau des Jaunards. Emotion, conquête et jeu au large, trois axes de travail comme autant de leviers à actionner pour réveiller l’ASM.

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De Castres à Clermont, en passant par Bordeaux, les clubs passent, la méthode Christophe Urios demeure la même en matière de management et de préparation estivale. Après les Olympiades introduites au CO, les Bacchus imposés à l’UBB, c’est avec les défis Vulcains que l’ancien entraîneur d’Oyonnax a vécu son premier été auvergnat, cinq mois après son arrivée, et qu’il entend réveiller ses troupes pour effacer le souvenir d’une saison qu’il n’a pas hésité à qualifier de « nulle et ratée » !

Ces épreuves commando, de dimension physique, mais aussi mentales et culturelles, étalées sur plusieurs jours, sensées renforcer la cohésion du groupe, n’avaient pas d’autre but que de dégager aussi des leaders. Après le départ de l’emblématique Morgan Parra, celui de Lopez en 2022, ceux d’Iturria et de Penaud cette année, le premier chantier était de trouver un nouveau capitaine de route capable de ramener le flambeau des Jaunards au sommet du Top 14.

Car depuis la finale de 2019, la trajectoire est clairement descendante qui a vu rentrer dans le rang un club longtemps habitué des phases finales.

« Tout le club se doit une revanche à lui-même »

Au moment de lancer sa première saison, le nouveau président (successeur de Jean-Michel Guillon) ne disait pas autre chose sur le site du club : « La dernière saison est la résultante de mauvaises choses qui couvaient depuis plusieurs années. Tout le club se doit d’une revanche à lui-même. »

Et de fixer un cahier des charges sur du moyen terme sans négliger le court terme et cette saison 2023/2024 qui doit être celle de la reconquête. Pour se faire, il a déterminé trois axes de travail prioritaires : « La capacité à donner des émotions au public, sur le terrain et en dehors, à être impérial sur les bases du jeu, en accord avec l’identité de l’ASM, et à être offensif sur le grand large. »

Et de conclure en forme d’avertissement : « Il faut que le groupe se prenne en charge et que chacun comprenne pourquoi il est à Clermont et pas ailleurs. » Sur fond de soutien financier accentué de Michelin, le message vaut aussi
pour Christophe Urios dont le recrutement en cours de saison à la place de Jono Gibbes n’a pas suffi pour améliorer un classement déjà acté lors de son premier match à Lyon au mois de janvier.

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Urios va devoir prouver avec Clermont

Le bilan est plus que mitigé, mais ne lui incombe évidemment pas totalement. Ce ne sera plus le cas à partir du 19 août pour un déplacement à Oyonnax qui aura des allures de retour vers le futur pour l’ancien talonneur de Castres, et de test, lui qui n’avait toujours pas réussi à s’imposer à l’extérieur avec l’ASM en Top 14 (une seule victoire à Bristol 3326 en coupe d’Europe en mars). Avant la trêve Coupe du monde, les réceptions de Perpignan et de La Rochelle devront asseoir sa stratégie, déjà la légitimer.

Satisfait du recrutement, autant dans le sens des départs, car il ne souhaitait plus collaborer avec « certains garçons qui ne rentraient pas dans ma vision du rugby », que dans celui des arrivées où la plupart de ses souhaits ont été exaucés pour renforcer les avants surtout, jusqu’à la composition de son staff bordelais (Charrier, Laïrle, Abed et Aouiche), Urios aborde son cinquième défi d’entraîneur (après Bourgoin, Oyonnax, Castres et Bordeaux-Bègles) avec l’évidente ambition de remettre Clermont au milieu du village français.

Sans l’afficher publiquement, tout autre résultat qu’une place dans le Top 6 serait un échec qui renverrait les Auvergnats à leur difficulté à assumer l’après Azéma.

On n’en était évidemment pas encore là au moment de relever ces défis Vulcains qui devaient s’achever le 11 août avec un dernier match amical face à Oyonnax. Une semaine avant de se déplacer dans l’Ain… comme un clin d’oeil au destin sur lequel on peut être certain que le coach auvergnat saura s’appuyer pour réveiller le volcan endormi.

Comment faire sans Penaud ?

Habitué à s’appuyer sur la puissance, l’efficacité et parfois le génie de son ailier international, l’ASM va devoir faire sans lui pour retrouver un allant offensif digne de son ambition. La 10ème place s’expliquant notamment par les difficultés à concrétiser les occasions (9ème attaque du Top 14), l’absence de Penaud doit permettre de diversifier et renouveler ses combinaisons. Autant que le recrutement de Jurand, Fouyssac et Urdapilleta, celui de Frédéric Charrier dans le staff, spécialiste des trois-quarts, qu’Urios a rapatrié de l’UBB, peut s’avérer essentiel dans la quête d’une nouvelle efficacité.

Le marché des transferts de l’ASM Clermont

Arrivées : Kiteau (Aurillac, r.p.), Fainga’a (Western Force, Aust.), Simmons (London Irish, Ang.), Gabriel (Massey RFC, Nlle.Zél.), Timu (joker Coupe du monde, UBB), Sowakula (Chiefs, Nlle.Zél.), Kremer (Stade Français), Sanga (Brive), Urdapilleta (Castres), Michet (Nevers, r.p.), Fouyssac (Toulouse), Jurand (Brive), Rozière (Massy, r.p.)

Départs : Kubriashvili (arrêt), Simutoga (Lyon), Pélissié (Brive), Vahaamahina (arrêt), Annandale (Blues, Nlle.Zél.), Iturria (Bayonne), Cancoriet (La Rochelle), Godener (Oyonnax), Van Tonder (Perpignan), Michet (p. Carcassonne), Viallard (Montde-Marsan), Naqalevu (Perpignan), Barraque (Perpignan), Penaud (UBB), Ezeala (Pau), Tiberghien (Bayonne), Lapandry (arrêt)

La recrue : Benjamin Urdapilleta

En retrouvant son ancien coach castrais, le buteur argentin de 37 ans s’offre un dernier défi majuscule dans un groupe déjà nanti de deux ouvreurs d’expérience, Plisson et Belleau (192 points cette saison). Au-delà de leur talent respectif, et de leur efficacité dans le jeu au pied, la différence pourrait se faire sur le leadership, un domaine où excelle évidemment « Urda» , et où tout le monde l’attend du côté de Marcel Michelin.

La fiche technique de l’ASM Clermont

  • Président : Jean-Claude Pats Budget : 30 M€
  • La saison passée : 10ème du Top 14, 9ème de la poule B de Champions Cup.
    Stade : Marcel Michelin 35 rue du Clos Four 63 000 Clermont Ferrand
  • Capacité : 19 372 places
  • Accès : depuis l’autoroute A71, sortie péage de Riom, en train prendre le bus B direction stade depuis la gare, en avion, prendre le bus ligne 20 direction Gerzat Champfleuri, descendre arrêt Musée d’Art Roger Quilliot, puis prendre le tram ligne A direction la Pardieu, jusqu’à l’arrêt stade Michelin.
  • Palmarès : Champion de France (2010 et 2017), finaliste (1936, 1937, 1970, 1978, 1994, 1999, 2001, 2007, 2008, 2009, 2015 et 2019), finaliste de la coupe d’Europe (2013, 2015 et 2017), vainqueur du Challenge européen (1999, 2007 et 2019), du challenge Yves du Manoir (1938, 1976 et 1986)

Tom Boissy

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