La France est championne du monde U20 et les clubs n’hésitent plus à donner leur chance à leurs pépites. Ce phénomène est amplifié avec la Coupe du monde et l’absence des internationaux. Le rôle des jokers est aussi fondamental.
Avant la Coupe du monde, trois journées de Top 14 ont été organisées. Si les spectateurs étaient privés des internationaux, ils ont pu voir de nouveaux visages, pas seulement des jokers Coupe du monde, mais aussi des jeunes joueurs qui se sont vu offrir la chance de montrer leurs qualités en équipe première :
« Il est faux de dire que les jokers bloquent le développement et l’éclosion des jeunes. Si les clubs font appel à un joker, c’est qu’ils considèrent qu’ils n’ont pas déjà dans leur effectif de jeunes suffisamment bons pour couvrir le poste. On disait la même chose il y a quelques années avec l’arrivée en nombre des joueurs étrangers. Au final, cela n’a pas empêché la France d’être championne du monde U20. Je trouve que c’est un combat d’arrière-garde » analyse l’agent Miguel Fernandez.
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Le Stade Toulousain le plus impacté par la Coupe du Monde
Le club le plus impacté par la Coupe du monde avec plus de 15 joueurs participant à la compétition, le Stade Toulousain, a pris des jokers, mais il a également donné sa chance à Paul Costes, l’un des meilleurs joueurs du dernier championnat du monde U20 ou à Théo Ntamack.
Même après la Coupe du monde, tous ces jeunes auront un temps de jeu conséquent car les internationaux auront des plages de repos pour récupérer de la compétition. Ces joueurs peuvent suivre l’exemple de Damian Penaud qui, en 2015 et 2016, avait profité de la sélection de joueurs pour le Mondial pour glaner des minutes de jeu et s’imposer comme un titulaire parfaitement crédible.
« Il est faux de dire que les jokers bloquent le développement et l’éclosion des jeunes »
A l’UBB, la charnière est avec l’équipe de France, mais Mateo Garcia remplace parfaitement Matthieu Jalibert. A 21 ans, il fait déjà preuve d’une belle maturité et n’hésite pas à prendre ses responsabilités. Sous contrat jusqu’en 2025, Garcia a été préféré à Zach Holmes qui partait titulaire en l’absence de Jalibert, mais qui a raté son match face au Racing 92. Face à Toulon, Garcia a été l’auteur d’un match parfaitement maîtrisé avec six coups de pieds placés réussis et une passe au pied gagnante, il a déjà montré qu’il pouvait être mieux qu’un remplaçant.
Zach Holmes a été replacé à l’arrière par Yannick Bru qui a continué à faire confiance à Mateo Garcia. Avec Bru, le jeune ouvreur devrait avoir d’autres occasions de s’exprimer même après le retour de Jalibert. En attendant, il a pleinement profité de la Coupe du monde pour montrer qu’il avait la carrure pour occuper ce poste très exposé et il l’a montré face aux meilleures équipes du championnat. Cette année encore le Mondial aura permis à des jeunes de se révéler.
Joker, mode d’emploi
En rugby, trois types de jokers existent : Coupe du monde, médicaux et additionnels. Le joker doit correspondre à un réel besoin, les clubs ont souvent la volonté de trouver un profil différent. Les jokers Coupe du monde devaient être recrutés entre le 1er juillet et le 7 septembre. Les clubs avaient droit à un joueur pour deux sélectionnés sur les prélistes des équipes et un 1ère ligne pour un 1ère ligne sélectionné. Un joker additionnel peut être pris jusqu’à la fin de la Coupe du monde si un joueur est sélectionné pour remplacer un blessé après la publication de la liste.
Les jokers médicaux, eux, sont utilisables chaque saison. Ils sont autorisés pour remplacer des joueurs qui ont contracté des blessures de plus de trois mois :
« Le système du joker est intéressant car c’est une variable, un ajustement sportif. Il permet aussi de faire face à une blessure dans un sport où elles sont nombreuses. Le club s’y retrouve, le joueur aussi car il se retrouve dans un environnement plus propice pour performer. Il a été désiré donc il va jouer. C’est un système gagnant/gagnant et un système qui marche » explique l’agent Miguel Fernandez.
Le joueur se retrouve dans une situation aléatoire car il n’a pas un contrat jusqu’à la fin de la saison. Mais certains jokers ont pris leurs précautions comme l’ouvreur anglais Billy Searle (en photo). Joker Coupe du monde du Stade Toulousain, il a signé un contrat avec Biarritz pour l’après Mondial. S’il n’avait pas signé au BO, Toulouse l’aurait peut-être gardé avec la longue blessure de Romain Ntamack. Les clubs peuvent faire signer aux jokers Coupe du monde des contrats jusqu’au 19 novembre afin de couvrir la période de repos dont auront besoin les Mondialistes.