A défaut d’avoir pu revenir faire un tour au Stade de France un an après la finale perdue face à Montpellier, le CO attaquait l’après Urdapilleta avec une volonté farouche de redevenir crédible dans sa quête d’un sixième Brennus. Pour ça, il espérait démarrer fort… dans la dynamique de la fin de saison passée.
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Il va être hyper important de bien débuter. Après une saison où on a terminé 9ème, un nouveau challenge nous attend ! » A la reprise de l’entraînement, David Darricarère, l’entraîneur des trois-quarts, ne tourne pas autour du pot pour débuter une saison qui doit permettre au CO de se replacer parmi les potentiels vainqueurs du Brennus.
Deux ans après avoir atteint la finale à la surprise un peu générale, il s’agit cette fois d’effacer le souvenir d’une dernière saison décevante. La réception de Pau le 19 août, le déplacement à Bordeaux et la venue de Bayonne, pour les trois premiers matches avant la trêve Coupe du monde, n’ont pas d’autres buts que de placer les Tarnais sur orbite.
Abordés sans Arata (Uruguay), ni Botitu (Fidji), ces matches déjà charnières le seront aussi sans Googhue (Nouvelle-Zélande), la tête d’affiche du recrutement estival avec Pierre Popelin (La Rochelle).
Le centre des Crusaders ne sera vraisemblablement pas concerné par la Coupe du monde, mais son contrat avec la fédération néo-zélandaise ne se terminant que fin octobre, il se doit de rester en réserve des All Blacks pour compenser une éventuelle blessure. Il ne sera donc opérationnel que pour la reprise, au mieux pour le déplacement à La Rochelle fin octobre. D’ici là, les Tarnais devront avoir démontré qu’ils font bien partie des postulants crédibles au Top 6 avec un effectif moins impacté par la Coupe du monde que les autres favoris.
« C’est vrai, nous dit Darricarère, mais on doit tout de même se montrer très vigilants pour éviter les blessures et bien gérer la coupure, et espérer aussi que tous les matches internationaux amicaux d’avant Mondial ne redistribueront pas les cartes en raison des éventuels blessés. »
Le Castres Olympique a resserré son effectif
La confiance est tout de même de mise autour du stade Pierre Fabre car l’effectif a été volontairement réduit, avec seulement 7 arrivées pour 13 départs, pour que tous se sentent concernés en permanence quand trop n’avaient pas eu la possibilité de s’exprimer notamment en fin de saison. Les six points qui ont séparé le CO de la 6ème place sont encore en travers de la gorge de Jérémy Davidson.
Après une phase aller au rythme des victoires à domicile et des défaites à l’extérieur, la qualification s’est envolée en février avec trois défaites d’affilée qui ont fait mal (à Clermont 26-41, face à La Rochelle, 17-32 et à Bayonne 10-41).
Le remarquable sursaut final (6 victoires sur les 7 dernières journées) n’a pas suffi, mais il a placé le groupe dans la bonne direction, à condition de rester sur les bons rails donc d’être immédiatement « dans le vif du sujet, car les matches arrivaient vite ».
Il y avait donc comme un esprit d’opération commando au Levezou les six semaines de préparation. L’occasion de tourner définitivement la page de la charnière légendaire Urdapilleta-Kockott, le premier rejoignant Urios à Clermont, le second, à la retraite depuis un an, étant remplacé dans le staff (défense) par Steven Setephano.
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De bons joueurs de Pro D2 en devenir, des joueurs confirmés à la relance… et Goodhue !
Pour tirer les leçons de cette 9ème place décevante, mais sans déroger à la philosophie castraise, le président Pierre-Yves Revol a validé le recrutement sur le site officiel du CO : « Comme depuis dix ans nous rejoignent de bons joueurs de Pro D2 en devenir, comme Hulleu, Peysson, Macurdy et Zarantonello ou des joueurs confirmés qui doivent se relancer comme Popelin ou Papali’i. Cette année, la plusvalue sera Goodhue avec son expérience internationale du très haut niveau. » Et de poursuivre sa démonstration en analysant les lacunes de l’effectif de la saison dernière « qui était bien plus important,
mais sans que cela se traduise sur le terrain en Top 14 ou en coupe d’Europe. Sans doute n’était-il pas assez complémentaire, trop pléthorique à certains postes, notamment en 3ème ligne. Donc notre volonté a été d’avoir moins de joueurs, mais plus de complémentarité. » Avec, comme objectif, « de justifier notre réputation pour déjouer les pronostics. Et ce sera encore plus difficile que les années passées et donc encore plus beau si nous y arrivons. »
Castres, éternel outsider ?
En participant à sa 4ème finale en dix ans, pour deux titres, le CO a fait aussi bien que Stade Toulousain et Toulon, mieux que Clermont et Montpellier (3 finales) ou le Stade Français, La Rochelle et le Racing 92 (1). Pourtant, une fois encore, les Tarnais ne figureront certainement pas parmi des favoris qu’on ira encore chercher du côté d’Ernest Wallon, Michelin, Mayol ou Marcel Deflandre. Une injustice ? Pas forcément tellement le statut d’outsider semble mieux coller aux réalités des habitués de Pierre Fabre, jamais aussi à l’aise que lorsqu’on ne les attend pas.
Le marché des transferts du Castres Olympique
Arrivées : Zarentonello (Agen), Macurdy (Montpellier), Papali’i (Brive), Peysson (Colomiers), Popelin (La Rochelle), Goodhue (Crusaders, Nlle.Zél.), Dupont (Carcassonne, r.p.), Hulleu (Vannes)
Départs : Ngauamo (libre), Humbert (Valence Romans), Lebrun (Biarritz), Hannoyer (Aix), Clerc (Mazamet), Ben-Nicholas (libre), Kornath (Oyonnax), Kockott (arrêt), Blanc (Brive), Urdapilletta (Clermont), Combezou (arrêt), Larregain (Montauban), Guillamon (arrêt), Meka (Albi, p.)
La recrue Jack Goodhue
Vainqueur du Super Rugby avec les Crusaders de Christchurch en juin pour la sixième fois, l’international néo-zélandais arrive dans le Top 14 en ayant apparemment bien récupéré de son opération à un genou il y a un an. Le centre de 28 ans, qui a déjà 18 sélections chez les Blacks arrivera fin novembre pour compenser l’expérience d’un Urdapilletta en tant que premier ou second centre et apporter sa culture du haut niveau.
La fiche technique du Castres Olymique
- Président : Pierre Yves Revol
- Budget : 24,7 M€
- La saison passée : 9ème de top 14, 12ème de la poule A de Champions Cup.
Stade : Pierre Fabre Rue de Bissous 81100 Castres - Accès : depuis Toulouse, A62 direction Bordeaux, puis A68 direction Albi, sortie Lavaur.
- Capacité : 12 500 places
- Palmarès : Champion de France (1949, 1950, 1993, 2013 et 2018), finaliste (1995, 2014 et 2022), vainqueur du Challenge européen (2003), finaliste (1997 et 2000)
Tom Boissy