Incapable de remporter la moindre victoire à l’extérieur en Top 14, le LOU a heureusement assuré à domicile pour un maintien tardif et difficile qui ne correspond évidemment pas à ses ambitions.
« On a été inconstant, c’est une saison à deux visages. Malgré tout, cela nous a permis de construire un vécu commun alors que, dans mon sillage et celui des membres du staff, beaucoup de joueurs sont arrivés à l’intersaison. Maintenant, il faut tirer les enseignements de tout ça pour être beaucoup plus performant car nous sommes capables de rivaliser avec les meilleurs et ça s’est vu toute la saison. »
Après le dernier match à Gerland, conclu sur une belle victoire face au Stade Toulousain (40-28), dans un stade à guichets fermés, c’est un Fabien Gengenbacher offensif et résolument tourné vers l’avenir qui s’adressait à la presse pour la dernière fois de sa première saison lyonnaise.
Quinze jours avant, il avait soufflé un gros ouf de soulagement après la victoire face au Racing 92 synonyme de maintien, avouant même (s’être) « trompé dans le diagnostic de départ. Mais ça fait aussi partie d’une phase d’adaptation que j’ai dû faire très rapidement en arrivant très tard. »
À LIRE AUSSI : toute l’actualité du club dans votre mag
En Top 14, le LOU manque de régularité
Deuxième meilleure équipe à domicile (1 seule défaite face au Stade Français, 32-36 le 11 novembre pour la dernière de Tobby Arnold), le LOU a aussi été la seule équipe du championnat à ne jamais avoir gagné à l’extérieur, avec 9 défaites proches ou supérieures aux 40 points. Le bilan se confirme en Champions Cup avec trois défaites pour trois déplacements.
« Si l’on veut jouer le Top 6, il faudra être performant à domicile, comme nous l’avons été, mais aussi à l’extérieur évidemment. Les joueurs ont conscience de ce qui doit être amélioré aussi » à l’instar de Baptiste Couilloud, le capitaine qui expliquait dans l’Équipe avant de partir en tournée en Argentine avec Les Bleus (qu’il) « n’avait jamais vu une saison où on a fait autant de réunions de crise », allant jusqu’à considérer que « beaucoup de joueurs ont triché toute la saison. »
Une « Cellule or » pour assurer les arrières
Si elle avait pu en surprendre certains dans un premier temps, être remise en cause à certains moments de la saison, l’arrivée de Fabien Gengenbacher il y a un an trouve tout son sens aujourd’hui avec la mise en place d’un projet de formation que l’ancien manager de Grenoble a pris en mains. Dans cette logique, plusieurs changements ont eu lieu cet été dans l’organigramme.
A la tête du centre de formation, Gérald Gambetta remplace Philippe Agostini, quand Jean-Henri Tubert est promu directeur sportif de l’association et Maxime Musikas en charge de la préformation, « pour que tout le monde soit sur la même longueur d’onde du haut en bas de la pyramide » insistait Gengenbacher sur le site du club fin juin.
Cette réorganisation inclue aussi la reconversion de Jean-Marc Doussain qui passera son DES cette saison à Marcoussis, dans le secteur du développement individuel technique, et la présence de l’ancien préparateur physique du XV de France, Julien Deloire.
Jono Gibs arrive en renfort du staff
Avec un staff des pros qui ne bouge pas, renforcé par Jono Gibbs comme consultant, tout ce beau monde aura un regard particulier sur une nouvelle entité, appelée « Cellule or » formée de treize espoirs qui s’entraîneront au quotidien avec l’équipe professionnelle. Dans Le Progrès, Gengenbacher en précisait les objectifs :
« Dans notre effectif, il doit y avoir à chaque poste un joueur premium, un autre confirmé, un en développement, capable de faire entre cinq et dix feuilles de matches, et un joueur dit du plan de succession. » Ces joueurs de la Cellule or, n°4 dans la hiérarchie de leur poste, ont vocation à gagner un maximum de temps de jeu pour incarner l’avenir, offrir des alternatives à court terme, et éviter les ruptures de génération. « A moyen terme, il faut que le projet de formation du LOU devienne pérenne » conclue le maître d’œuvre du concept.
Gengenbacher est-il l’homme de la situation ?
Il y a un peu plus d’un an, lorsqu’il présentait son nouveau coach à la presse, le président Roubert insistait sur « le profil de Fabien qui colle à l’ADN du LOU. Son retour au club doit permettre de poursuivre notre progression dans un climat qui devra conjuguer efficacité, exigence, cohésion et… sérénité. »
Il se disait « séduit par ce qu’a fait Fabien à Grenoble, la confiance qu’il a manifestée aux jeunes et à la formation, sa connaissance de la région et du club, sa compréhension de notre identité de jeu autour d’un public sur lequel nous devons capitaliser. » Un an après, si le bilan est mitigé, en interne l’impact de l’ancien joueur du club n’a cessé d’augmenter jusqu’à incarner la nouvelle politique de formation et s’inscrire donc dans la durée bien davantage qu’un Garbajosa.
17
Pour la deuxième fois de sa carrière, le capitaine Baptiste Couilloud a terminé à la première place des meilleurs marqueurs du championnat en saison régulière (17 essais en 22 matches, dont 1 essai par match lors des huit dernières journées) devant Penaud (14) et Veredamu (12). Un vrai exploit, qui lui a valu d’être appelé pour la tournée en Argentine, et un record pour un Français depuis la création du Top 14 en 2005.
Le mercato du LOU
- Arrivées : Gomes Sa (Racing 92), Ainsley (Highlanders, Nlle. Zél.), Aptsiauri (Grenoble), Matavesi (Northampton, Ang.), Lavanini (Clermont), Blanc-Mapraz (Grenoble), Shvangiradze (Aurillac), Cassang (Oyonnax), Méliande (Racing 92, p.), Millet (Oyonnax)
- Départs : Taufua (Nice), Devisme (Soyaux-Angoulême), Tafili (Oyonnax), Coltman Bamba (Racing 92), Narmand (Vienne), Taofifenua (Racing 92), Kpoku (Pau), Vignolles (Nevers), Goujon (retraite), Powel (Montauban), Rimet (Bourgoin), Dumas (Valence Romans), Doussain (retraite), Godwin, Abrahams (Munster, Irl.)
La recrue : Tomas Lavanini
Pour apporter puissance et expérience à la ligne d’attaque, mais aussi un état d’esprit de guerrier qui a trop souvent fait défaut à trop de Lyonnais, le staff mise sur l’international argentin de 31 ans, Tomas Lavanini. Le Puma de 2m01 et 120 kg aux 86 sélections, laissé libre par Clermont, a signé deux ans pour apporter une plus-value en touche et dans les contacts, et incarner une nouvelle forme de grinta au sein d’un effectif où il devrait rapidement prendre une partie du leadership.
À LIRE AUSSI : à la recherche de la bonne formule pour Lyon
Tom Boissy