Le président des amis du rugby Didier Hardy a vécu une saison compliquée pour son équipe de cœur, le Castres olympique, seulement 9ème après avoir été finaliste l’année passée. Entretien réalisé pour Rugby Magazine et Le Quotidien du Sport.
Pouvez-vous nous présenter votre association ?
Les Amis du Rugby ont été créés en février 2012. Actuellement, nous sommes 498 adhérents.
Que vous inspire la 9ème place finale du CO ?
Il y a eu des hauts et des bas. On s’est néanmoins sauvés. Nous avons gagné les matches qu’il fallait. On a perdu qu’un seul match à domicile (contre La Rochelle, Ndlr). Malheureusement, on n’a pas trop souvent su gagner à l’extérieur (2 victoires à Montpellier et Brive, Ndlr). C’est surtout ce qui a pêché. Il faut être capable de le faire plus souvent pour espérer rentrer dans les six. Il y a peut-être eu aussi un coup de fatigue en fin de saison.
Elle a été probablement la conséquence des efforts consentis la saison d’avant pour aller en finale (Castres avait été battu par Montpellier, 10-29, Ndlr). Le MHR n’a pas brillé non plus cette saison (11ème, Ndlr). La saison suivante, la pression redescend un peu. Cela ne s’est pourtant pas joué à grand-chose. On échoue à 4, 5 points de la 6ème place (6 points, Ndlr).
A un moment, avez-vous eu peur que le club descende ?
Oui quand même. On a même changé d’entraîneur. Pierre-Henry Broncan a été limogé. Le club s’est retrouvé 13ème. Et les gros matches s’enchaînaient avec Lyon, Toulouse… Quand Jeremy Davidson a pris les rênes de l’équipe, il n’a pas eu de chance. L’équipe s’est ensuite ressaisie.
Les joueurs ont su gagner les matches qu’il fallait, surtout quatre d’affilée (contre Lyon, Toulouse, le MHR, Toulon entre le 4 mars et le 22 avril, Ndlr) pour bien remonter au classement. Dommage qu’à Pau, on n’a pas pu continuer sur cette lancée (défaite 3-40, Ndlr). Mais eux-aussi étaient sur la sellette. On a pris l’eau là-bas. Les joueurs vont se reposer. On va attaquer tôt la saison du fait d’une année Coupe du monde… On va repartir sur des bases saines.
Pourquoi le message de Broncan n’est plus passé comme avant ?
Difficile à dire. Pourtant, c’étaient les mêmes joueurs. Après, il est toujours plus simple de limoger un entraîneur que cinq joueurs.
Qu’est-ce qui a plu et moins plu cette saison aux supporteurs du CO ?
Ce qui a surtout plu, c’est l’engouement qui est resté génial. On a joué devant pratiquement 11 000 personnes. L’âme des supporteurs n’a jamais disparu. Le stade était quasiment plein à chaque fois. Ce qui a moins plu, ce sont les résultats à l’extérieur.
« Le recrutement est léger »
Qu’a apporté Jeremy Davidson depuis son arrivée ?
Probablement un peu plus de cohésion entre les joueurs. Mais je ne vais pas cracher sur Broncan. Il y a un an, il nous a amenés à Paris pour être limogé quelques mois plus tard. C’est tellement facile de critiquer.
Que peut espérer le CO la saison prochaine avec le recrutement opéré ?
Le recrutement, je le trouve léger. A moins qu’on nous réserve de bonnes surprises… Cela risque d’être quand même juste. On a des cadres qui partent. Il va falloir relever la tête. Cela risque d’être un peu compliqué.
Comment, sur le long terme, faire que Castres ne vive plus dans l’ombre de l’ogre Toulouse ?
Ce n’est pas qu’une histoire de moyens. L’envie prime. Après, il est évident qu’on n’a pas une quinzaine d’internationaux comme à Toulouse. Cependant, même avec des jeunes, on peut constituer un bon groupe. Castres fait partie de ces clubs à n’être jamais descendus comme Toulouse et Clermont. A Castres, on s’accroche, on tient.
On est souvent dans les six. Il y a des situations bien pires que la nôtre ! On ne fait pas le yo-yo. Tant mieux. Car si on descendait, ce serait très dur de remonter l’année suivante. On est présent et on enquiquine tout le monde. Mais on est là (rires).