Tray Boyd III (24 ans) est un véritable globe-trotter. Après les Etats-Unis, la Finlande et la Nouvelle-Zélande, le talentueux Américain a découvert cette saison la Pro B à Vichy-Clermont où il enquille les paniers (meilleur scoreur du championnat). Entretien réalisé pour France Basket et Le Quotidien du Sport.
A 24 ans, vous avez déjà connu pas mal de pays différents en termes de jeu et de culture. Qu’est-ce que cela vous a apporté ?
J’ai commencé aux Etats-Unis avec des matches de collège où le niveau est déjà élevé car les sélections sont dures. J’avais envie de connaître d’autres styles de basket pour avoir un jeu plus complet.
En Finlande et en Nouvelle-Zélande, j’ai bien progressé. Là, je suis à Vichy depuis le début de la saison, l’expérience est aussi intéressante car la France a un bon niveau, les clubs sont structurés avec de grosses ambiances dans les salles, même en Pro B. Je pense que ce championnat est une bonne étape avant de viser plus haut, la Betclic Elite ou la NBA.
Tray Boyd III rêve du meilleur championnat, la NBA
Depuis votre arrivée à Vichy, on remarque que les adversaires défendent beaucoup sur vous car vous êtes un meneur qui aime prendre des initiatives. Comment faites-vous pour vous libérer de ce marquage serré ?
C’est très intéressant pour moi, ça me permet de faire évoluer mon jeu pour contourner les défenses serrées qui peuvent être faites sur moi. Quand on est bloqué, il faut travailler à la vidéo pour trouver des parades, contourner le problème et surprendre l’adversaire. Et le basket ne se résume pas à un joueur, c’est un sport d’équipe.
Lorsqu’un joueur est surveillé de près, il libère des espaces pour ses coéquipiers. Je déteste perdre, je supporte assez bien la pression et dans les moments importants j’aime prendre mes responsabilités et alors si la salle est bouillante c’est encore mieux ! Je ne veux pas qu’on se souvienne de moi comme d’un joueur qui a marqué beaucoup de points dans un match, mais d’un joueur avec lequel on a gagné. Si je marque beaucoup, mais qu’on perd je suis très déçu.
Vous êtes physique et endurant. Ce sont des qualités acquises au basket ou dans un autre sport ?
Avant de me consacrer au basket, j’ai pratiqué le football américain. On travaille aussi beaucoup le physique bien sûr. Je n’étais pas mauvais, mais je prenais plus de plaisir en jouant au basket donc j’ai fini par arrêter le foot américain pour me consacrer au basket.
« Je ne veux pas qu’on se souvienne de moi comme d’un joueur qui a marqué beaucoup de points dans un match, mais d’un joueur avec lequel on a gagné »
Le III dans votre nom a-t-il une signification particulière ?
Non c’est juste une histoire de famille. Mon grand-père, mon père et moi nous avions le même nom et comme je suis le troisième dans la lignée j’ai hérité de III. Il n’y a pas d’autres significations.
La barrière de la langue n’est-elle pas trop pénalisante pour vous d’autant plus que vous évoluez à un poste stratégique ?
Non je ne parle pas français, mais je comprends. C’est important pour communiquer avec les partenaires, bien comprendre les systèmes de jeu même si dans un vestiaire il y a toujours différentes personnalités. Les équipiers et le club sont contents de ma saison, je me suis bien intégré car les gars dans le groupe sont très simples, ils accueillent bien les nouveaux, c’est le plus important.
On sent aussi que vous aimez communiquer avec le public…
Oui, j’adore les grosses ambiances, on joue aussi pour ça. Les supporteurs sont des passionnés qui font des kilomètres pour nous soutenir, il faut leur montrer qu’ils font eux aussi partie du jeu. On gagne beaucoup de matches grâce aux supporteurs. Quand on est moins bien physiquement et que l’on sent le public nous pousser, on se transcende.
Avec la saison que vous réalisez, vous devez être sollicité. Quel sera votre avenir ?
On verra. Je me suis toujours dit que la vie n’était pas facile, pour personne mais que si je travaillais sérieusement et sans regrets par rapport au passé je serais toujours récompensé de mon travail. Même si on connait des échecs, on peut toujours rebondir et trouver sa voie. Je suis content de cette première saison en France, pour la suite on verra, je ne préfère pas faire de plans, je vis un peu au jour le jour et je suis heureux à Vichy avec un entraîneur et des dirigeants qui me font confiance.