Afficher le sommaire Masquer le sommaire
Le Suisse Alan Roura a bouclé une troisième édition en autant de participations. En terminant 18ème en 84 jours, 23 heures, 55 minutes et 48 secondes, il est heureux d’avoir encore su dompter cette nouvelle aventure autour du monde.
Comment allez-vous depuis la fin de votre Vendée Globe ?
Tout va bien. Le retour à terre a été un peu hard, mais sinon ça va. Physiquement, j’ai pu reprendre les entraînements. C’est plus la reprise comme chef d’entreprise qui est dure. Il y a plein de choses à gérer. Puis il faut préparer la suite. C’est cette partie là qui est la plus contraignante.
Qu’est-ce qui vous reste de cette édition 2024-2025 du Vendée Globe ?
À lirePaul Meilhat (5ème du Vendée Globe) : « Comme un pilote de F1 qui monte dans sa voiture »Il ne me reste que du bon ! Pendant le Vendée Globe, on se dit que l’on ne reviendra jamais sur cette course mais, à la fin, on se dit que c’était finalement vachement bien. C’est que du bonheur. Je me suis vraiment éclaté sur ce tour du monde. Les conditions ne sont pas faciles à gérer. J’ai pris beaucoup de plaisir et beaucoup de fierté. C’est mon 3ème Vendée Globe. Je ne garde que le positif.
A LIRE AUSSI : toute l’actualité du Vendée Globe dans votre mag
Avoir fini son 3ème Vendée Globe à 31 ans, est-ce une petite fierté ?
À lireSébastien Simon (3ème du Vendée Globe) : « J’ai failli devenir tétraplégique »Je ne m’en lasse pas. Je n’ai jamais vécu une journée identique.
Le Vendée Globe, une perpétuelle remise en question
Malgré votre expérience, êtes-vous encore surpris par le Vendée Globe ?
Il faut toujours se remettre en question et savoir vivre à nouveau son Vendée. On pense y aller avec des objectifs X puis ils évoluent. C’est la magie des courses au large. On repart à chaque fois pour vivre des courses différentes. Ce n’est jamais la même chose. Mais le plaisir est toujours là. C’est ça qui est bien.
En quoi ce 3ème Vendée Globe a-t-il été différent des deux premiers ?
C’est l’aspect de naviguer proche des autres bateaux. A vue. Quasiment tout le monde. Je ne m’attendais pas forcément à cela sur un tour du monde. On se tire vers le haut quand c’est comme cela. La cadence avec ces bateaux à foils. Je me suis vraiment éclaté.
À lireVendée Globe : comment Violette Dorange a révolutionné la course au largeAvez-vous découvert une différence de naviguer sur un foil ?
Le grand sud était l’endroit que l’on connaissait le moins avec ce genre de bateau. Il y a eu une belle appréhension. Les mers du sud sont fortes. J’attendais avec impatience d’y retourner. Je n’ai pas été déçu des conditions que j’ai rencontrées. Avec mon bateau, c’était intéressant. Ça permet de voir ce que l’on peut changer pour la suite, de pousser les machines au maximum. On voit qu’il n’y a plus trop de limites de vitesse. C’est sympa.
Alan Roura, voit la course comme une stratégie
Avoir connu cette course dans la course face aux autres skippers, était-ce différent ?
C’est un vrai jeu de stratégie. Quand on n’a pas le bateau le plus rapide, c’est toujours dur de suivre. Il faut tenter des coups. C’est vraiment le jeu d’emmener le concurrent où l’on veut. C’est vraiment un jeu d’échecs sur l’eau. Sur une transatlantique, on prend des options du jour au lendemain. Sur le Vendée, ça se joue du jour à la semaine. On est avec de la météo qui n’est pas toujours fiable. C’est super excitant d’avoir une vision sur du long terme. Le jeu de je sais que tu es fatigué et je vais t’emmener sur des conditions les plus dures, c’est l’autre atout de cette course.
À lireJérémie Beyou (4ème du Vendée Globe) : « L’impression de repousser ses limites »Au regard de la densité de la flotte, est-ce une fierté d’avoir réussi à être au contact du deuxième groupe avec votre 18ème place ?
Les 10 premiers étaient intouchables. Après, on était dans le groupe de derrière avec un sacré groupe de marins. On se tirait la bourre avec des bateaux d’anciennes générations moins modifiés que certains. Le plaisir est là. Il y a une course dans la course. Le niveau est très intense. Peu importe où l’on se situe dans la course. On a juste des bateaux différents.
Avez-vous déjà l’envie de repartir pour une nouvelle participation après trois éditions terminées ?
Je ne sais pas encore. J’ai envie de pendre du temps pour ma famille. Je vais me poser les bonnes questions. J’ai envie de naviguer. J’ai envie de faire de l’équipage avec le bateau. Le Vendée Globe est une drogue, mais je n’en ferai pas 5.
À lireYoann Richomme (2ème du Vendée Globe) : « Je travaille avec une préparatrice mentale »A 32 ans, avoir déjà fini trois Vendée Globe, c’est déjà remarquable. Auriez-vous cru cela en vous lançant la première fois il y a plus de huit ans ?
Depuis la mini-Transat, je trouve que ce n’était pas possible. C’est que du bonus ce que je suis en train de vivre aujourd’hui. Peut-être que le virus va revenir dans quelque temps… Il y a encore plein d’autres courses à vivre.
A LIRE AUSSI : Romain Attanasio en route sur 2028