Numéro un sur le foot

L’Algérie peut remporter la CAN 2025 au Maroc 

Portée par une nouvelle génération, l’Algérie rêve d’un troisième sacre à la CAN 2025, au cœur du Maroc, pays hôte et grand favori de la compétition.

Afficher le sommaire Masquer le sommaire

Imaginer un sacre algérien à la CAN 2025, au cœur du Maroc hôte et favori, n’a rien d’un pur fantasme. L’hypothèse, longtemps reléguée à l’arrière-plan des pronostics, gagne en consistance à mesure que l’équipe dirigée par Vladimir Petković structure un collectif cohérent, porté par une nouvelle génération offensive et une assise tactique en progrès.

Alors que le Maroc bénéficie d’un statut d’ultra-favori à domicile, l’Algérie pourrait, dans un scénario réaliste, bousculer les hiérarchies et créer la surprise. À quelles conditions une telle victoire pourrait-elle survenir ? Et quelles seraient ses implications pour le football algérien, et au-delà, pour l’équilibre continental ?

Amoura, Benrahma, Mahrez : une ligne d’attaque recomposée

Le secteur offensif constitue aujourd’hui le principal levier d’espoir pour les Fennecs. Mohamed Amine Amoura, 25 ans, s’impose comme la figure de proue de cette nouvelle dynamique. Auteur de deux buts en phase de qualifications, l’ailier de Wolfsburg symbolise la rupture générationnelle avec les cadres vieillissants. Sa vitesse, sa justesse dans le dernier geste et sa capacité à déséquilibrer les blocs adverses le placent au centre des attentes.

À ses côtés, Saïd Benrahma – 12 buts en 30 sélections – pourrait incarner le complément idéal. Sa polyvalence et sa faculté à s’insérer dans des circuits courts avec Riyad Mahrez offrent un trio offensif au potentiel élevé. Ce système, articulé autour d’un Mahrez en rôle axial de meneur-finisseur, permettrait à l’Algérie de compenser une défense parfois instable par une domination offensive dans les zones hautes.

Défense en transition, vigilance requise

L’un des défis majeurs reste la stabilisation de la ligne défensive. Aïssa Mandi (33 ans) n’est plus capable d’enchaîner les matchs à haute intensité, et Ramy Bensebaïni (30 ans) montre des signes de fragilité dans les duels prolongés. Pour prétendre au titre, l’Algérie devra trouver une formule tactique mixte : densité dans l’axe, pressing médian coordonné et gestion du tempo par la possession.

Ismaël Bennacer et Sofiane Feghouli joueront ici un rôle central. Leur capacité à contrôler le rythme, à fermer les espaces et à relancer proprement constitue l’un des piliers de la stabilité défensive. Le retour attendu de Youcef Atal (29 ans) pourrait également offrir une solution offensive depuis les côtés, conditionnant l’équilibre global de l’équipe.

Un tournoi qui commence dès la phase de groupes

Pour nourrir une ambition de sacre, l’Algérie devra impérativement dominer le groupe E, composé du Soudan, de la Guinée équatoriale et du Burkina Faso. Trois victoires nettes, avec un minimum de buts encaissés, seraient nécessaires pour aborder les huitièmes de finale dans les meilleures conditions psychologiques et tactiques.

À lireLe Sénégal, roi d’Afrique ?

Le premier match contre le Soudan (24 décembre) servira de test grandeur nature pour l’efficacité offensive. Le duel contre la Guinée équatoriale (27 décembre) exigera rigueur et patience face à un bloc bas, tandis que l’opposition face au Burkina Faso (31 décembre) nécessitera une solidité mentale et physique face à un adversaire direct au style agressif.

Finir en tête du groupe permettrait à l’Algérie d’éviter un adversaire de premier plan en huitièmes et d’aborder la suite du tournoi avec un minimum de rotation et de stress accumulé.

Des huitièmes à la finale : franchir les paliers d’une progression

Le scénario d’une victoire passe par une progression sans erreur dans les matchs à élimination directe. Les huitièmes de finale, probablement contre un troisième de groupe, devront être abordés avec sérieux mais sans pression excessive. Ce match pourrait servir à consolider les automatismes et à préserver les cadres.

Les quarts de finale représentent le premier véritable seuil critique. L’Algérie pourrait y croiser le Sénégal, la Côte d’Ivoire ou le Nigeria. Chacune de ces équipes impose un défi particulier : puissance athlétique, rigueur défensive ou expérience des grands rendez-vous. Ce serait aussi l’occasion pour les Fennecs d’effacer le traumatisme des éliminations précoces en 2023 et 2024.

La demi-finale, si elle devait avoir lieu, opposerait l’Algérie à l’un des favoris majeurs : le Maroc, l’Égypte ou à nouveau le Sénégal. Contre le Maroc, pays hôte, les Fennecs évolueraient dans une atmosphère largement défavorable, face à une équipe en pleine dynamique victorieuse (14 matchs sans défaite). Contre l’Égypte, Mohamed Salah mènerait une formation expérimentée, focalisée sur un dernier sacre pour son leader. Le Sénégal, quant à lui, pourrait se présenter sans Sadio Mané, dont la situation internationale reste incertaine, mais toujours avec un collectif dense et structuré autour de Kalidou Koulibaly.

Une finale au cœur de Rabat : symbole d’une génération en transition

En cas de qualification en finale, l’Algérie disputerait son ultime rencontre au Stade du Prince Moulay Abdellah, à Rabat. Ce serait l’occasion de sceller la passation entre la génération 2019 et les nouveaux visages du football algérien. Riyad Mahrez, capitaine emblématique, soulèverait peut-être le trophée six ans après le dernier sacre, bouclant un cycle exceptionnel.

À lireQuand Alan Shearer (ex Newcastle) insulte la CAN

Cette hypothétique victoire réinscrirait Mahrez, Baghdad Bounedjah, Sofiane Feghouli et Youcef Belaïli dans l’histoire longue du football algérien, cette fois comme figures de la continuité et non plus comme survivants d’une époque révolue.

Quelles conditions pour rendre ce scénario possible ?

Plusieurs éléments devront s’aligner pour permettre à l’Algérie de soulever la CAN 2025. Le premier concerne la forme de Mohamed Amine Amoura, qui devra confirmer son statut d’arme offensive principale, avec au moins 3 à 5 buts sur le tournoi. Aucun joueur majeur ne devra se blesser, notamment dans les zones névralgiques (Ismaël Bennacer, Youcef Atal, Riyad Mahrez).

La stabilité mentale de Mahrez sera également un facteur déterminant. L’Algérie ne peut pas se permettre un effondrement psychologique de son capitaine. Le sélectionneur Vladimir Petković devra quant à lui faire preuve de flexibilité, évitant toute rigidité tactique face aux profils variés des adversaires.

Enfin, un tirage favorable, évitant un choc face au Maroc ou à l’Égypte avant la finale, renforcerait les chances algériennes d’arriver en position optimale pour jouer le titre.

Un sacre aux implications multiples

Une victoire algérienne aurait des conséquences majeures. Sur le plan sportif, elle confirmerait le statut de puissance continentale : trois CAN (1990, 2019, 2025) en 35 ans, avec deux titres en six ans. Sur le plan générationnel, elle validerait la transition entre les cadres historiques et les jeunes talents comme Amoura, Larouci ou Houssem Aouar.

Sur le plan politique et symbolique, un tel sacre au Maroc, dans un contexte régional tendu, serait un événement fédérateur et unificateur pour l’Algérie. Il projeterait également une image d’excellence sportive au-delà des clivages géopolitiques.

À lireLe Maroc peut-il gagner la CAN sans Hakimi ?

Enfin, à l’échelle continentale, une victoire de l’Algérie bouleverserait les rapports de force établis. Elle rappellerait que les tournois africains restent ouverts, imprévisibles, et que les dynamiques peuvent basculer en quelques matchs.



Publiez un commentaire

Publier un commentaire