lundi 14 octobre 2024

Baptiste Couilloud : « Ma prolongation est un message à ceux qui doutent du projet lyonnais »

À lire

Arnaud Bertrande
Arnaud Bertrande
Rédacteur en chef — Pole Sport Lafont presse

Meilleur marqueur du Top 14 pour la deuxième fois, le demi de mêlée n’a pas hésité à prolonger jusqu’en 2030 malgré la cour du Racing. Baptiste Couilloud évoque Un manque d’ambition pour certains, un signe fort dans le projet lyonnais pour l’intéressé. Entretien pour Rugby Magazine et Le Quotidien Du Sport.

Vous avez récemment prolongé votre contrat avec le LOU. Pourquoi cette décision de prolonger à long terme jusqu’en 2030 ?

Dans un premier temps, c’est un choix du cœur de m’inscrire dans la durée avec mon club formateur. Je suis très attaché au LOU, à la ville de Lyon de manière générale et prolonger sur un si long terme c’était aussi une manière d’envoyer un signal à ceux qui doutent du projet lyonnais, à la fois en interne ou les joueurs qui veulent nous rejoindre.

C’était important pour moi aussi de montrer qu’il y avait tout aujourd’hui à Lyon qui était créé pour nous permettre d’atteindre nos objectifs. J’ai envie de m’inscrire sur le long terme avec mon club formateur et de permettre aussi l’attractivité de mon club.

À LIRE AUSSI : toute l’actualité du rugby dans votre mag

« J’ai été transparent avec le Racing 92 »

Le Racing 92 était intéressé. Qu’est-ce qui a fait pencher la balance en faveur de Lyon ? 

Il y a eu un réel intérêt du Racing. J’ai essayé d’être le plus honnête et le plus transparent avec le Racing durant nos échanges parce que je voulais d’abord m’entretenir avec mon club avant d’entamer des négociations avec d’autres. Finalement, on n’a pas poussé non plus les négociations très loin parce que ça s’est fait assez rapidement avec Lyon et c’était la volonté de tout le monde que ça se fasse de cette manière. 

N’avez-vous pas l’impression d’avoir fait le tour du club depuis 21 ans ? 

L’histoire est longue, mais on a encore des chapitres à écrire, c’est une certitude. Je suis content, je ne regrette pas ce que je suis en train de vivre avec Lyon. Bien sûr qu’il peut y avoir des envies d’ailleurs à certains moments. Ça peut être intéressant de découvrir aussi d’autres modes de fonctionnement, mais j’ai fait soit ce choix-là en pleine connaissance de cause et je suis très content des prochains chapitres qui me restent à vivre avec Lyon. 

« Si je reste, c’est que j’ai espoir qu’on soit rapidement en capacité de lutter pour le Bouclier de Brennus »

Qu’est-ce qui vous a séduit dans le nouveau projet lyonnais ? 

Comme je le disais, c’est vraiment un choix du cœur. On est sur une nouvelle dynamique. Les ajustements qu’il y a eus à la fois dans le staff ou dans l’organigramme du club me font penser que ça va dans la bonne direction. On a un projet de club qui commence à se construire avec des certitudes. On est conscient que la saison dernière a été délicate, mais je fais partie de ceux qui n’ont pas envie de quitter le navire quand il commence à couler.

J’ai un attachement très fort à ce club et j’ai envie de contribuer à sa nouvelle réussite. On pourrait dire que c’est resté dans sa zone de confort que de rester à Lyon dans un environnement que je connais. Mais, au contraire, compte tenu de ce qu’on vit aujourd’hui à Lyon, c’est peut-être me mettre en difficulté que de me battre et de connaître ce challenge au quotidien. Je relève ce défi avec impatience.

Une des nouveautés, c’est l’arrivée de Jono Gibbes dans le staff en tant que consultant. Comment ça se passe ?

Il était présent sur le début de saison et c’est vrai que son apport a été très apprécié par l’ensemble du groupe. C’est un binôme qui est assez complémentaire avec Fabien Gengenbacher.

Jono Gibbes a une vraie compétence terrain qui est reconnue à l’international. Ils se complètent parfaitement avec Fabien qui fait un travail très intéressant sur la vision à long terme au club. C’est un duo qui a de l’avenir.

Baptiste Couilloud prolonge sa vie lyonnaise

Vous évoquiez le projet Lyonnais. Quel est-il ? 

C’est normal de faire preuve d’humilité compte tenu des saisons qu’on vient de vivre où il y a eu beaucoup d’instabilité. Evidemment, on a des ambitions qui sont élevées, à savoir déjà retrouver le Top 6, mais ce sont des choses qui viendront petit à petit une fois qu’on aura aussi des certitudes sur nos résultats parce que c’est uniquement le terrain qui compte en Top 14. On ne va pas mettre la charrue avant les bœufs et on va s’attacher à être performant sur le terrain avant d’annoncer sur tous les toits qu’on veut être champion de France. 

Si vous êtes resté, est-ce aussi parce que le club vous a dit qu’il jouerait le titre un jour ? 

Bien entendu, et moi aussi j’ai envie d’y contribuer. Si je reste dans ce projet-là, c’est que j’ai espoir qu’on soit rapidement en capacité de lutter pour le Bouclier de Brennus. 

Le LOU encore loin du top 6

Comment remédier à l’inconstance de la saison dernière ?

Il y a eu de l’inconstance, c’est évident, beaucoup d’irrégularité et d’instabilité à certains niveaux du club qui nous ont mis en difficulté. Et puis je suis obligé de parler des blessures parce qu’on a eu des périodes où on avait plus de 20 blessés. Mises à part quelques équipes qui se détachent dans le championnat de France, celles qui font aussi la différence et qui arrivent à suivre le rythme, ce sont celles qui maintiennent le plus de joueurs sur pied.

Et ça n’a pas été notre cas la saison dernière. On a eu de grosses pertes très tôt dans la saison et force est de constater que ça nous a fait défaut parce que dans les périodes où on était en difficulté, il nous manquait des mecs pour tirer le reste du groupe vers le haut. 

Voyez-vous cette saison une équipe qui pourrait créer la surprise à l’instar du Stade Français la saison passée ?

Le Stade Français n’a pas créé la surprise parce que c’est déjà une très belle équipe du Top 14 qui est reconnue et ça rejoint ce que j’ai dit avant. C’est un club qui a su gérer son nombre de blessés tout au long de l’année et c’est certainement une des clés de leur réussite la saison dernière. Il y aura d’autres équipes qu’on n’attendait pas forcément dans le top 6, qui seront en capacité de lutter jusqu’à la fin, mais aujourd’hui notre championnat est tellement relevé que presque toutes les équipes sont en capacité de jouer les barrages.

Le LOU touché par les blessures

La gestion des blessures, cela explique-t-il aussi les changements au niveau du staff médical ?

C’est un sujet qui est multi multifactoriel. Si la réponse était évidente, tous les clubs l’appliqueraient. Le staff de manière générale et les joueurs ont conscience de ce sujet-là, de ce problème et tout le monde va travailler dessus pour que ce ne soit pas un frein à nos performances cette saison.

Le LOU pourrait-il être votre dernier club ? 

Aujourd’hui, je suis très heureux, je me sens très valorisé au LOU. Je suis satisfait de cette position-là. Maintenant, même si j’ai paraphé un contrat de cinq années supplémentaires, honnêtement, on ne sait pas de quoi demain sera fait. J’ai aussi le désir de découvrir le fonctionnement d’autres clubs. Est-ce que ça se fera durant ma carrière de joueur ou durant mon après-carrière ? On verra. Aujourd’hui, cette signature de contrat est très valorisante et c’est beaucoup de reconnaissance pour moi aussi que de poursuivre mon aventure dans mon club formateur.

Quelle place occupe le XV de France dans tout ça ? 

Les performances en club seront corrélées avec d’éventuelles sélections. Je ne me prends pas particulièrement la tête avec ce sujet-là sachant que je sais que la concurrence est forte à mon poste. Si je mérite d’être sélectionné, j’aurai des échanges avec les parties concernées. Aujourd’hui, ce qui m’importe, c’est le retour du Top 14 et mon club en particulier.

« Antoine Dupont permet de nous élever »

Est-ce compliqué d’avoir un joueur comme Antoine Dupont à son poste ?

Sa présence nous permet aussi à tous d’élever notre niveau en championnat. Si on fait le calcul, sur les 14 clubs qui composent notre championnat, il y a beaucoup de prétendants au poste de demi de mêlée pour des places en équipe de France. Sa présence et celle des autres élèvent le niveau de chacun, donc tant mieux. 

Vous avez fini meilleur marqueur d’essais du Top 14 pour la deuxième fois. Cette performance a-t-elle vraiment été reconnue à sa juste valeur en raison de la saison compliquée de votre club ?

Honnêtement, je pense que j’ai été mis en avant suffisamment sur ce sujet-là. Je ne vais pas me plaindre. Après, c’est sûr que de ne pas pouvoir combiner ce titre-là avec plus de victoires et des performances plus régulières de la part de mon club, ça l’a peut-être un peu atténuée, mais honnêtement je pense que ça a été bien valorisé et ça ne mérite pas plus que ça. 

Est-ce la meilleure saison de votre carrière ? 

Ça reste une très belle saison mais, sachant que je joue à un poste charnière, je pense que je ne peux qualifier une des meilleures saisons de ma carrière qu’une saison qui est aboutie par des résultats collectifs meilleurs. Finir 12ème avec son club, ça ne peut pas correspondre avec une des meilleures saisons de ma carrière. 

Visez-vous les 20 essais cette saison ?

Déjà, si j’arrive à réaliser à nouveau cette performance (17), ce serait bien. 

À LIRE AUSSI : Charlie Cassing, la surprise à Lyon

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Actu

spot_img
spot_img

À lire aussi