lundi 14 octobre 2024

Bayonne s’est offert un duo XXL avec la paire Machenaud / Lopez

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Jean-Marc Azzola
Jean-Marc Azzola
Journaliste

L’ancien ouvreur clermontois Camille Lopez et demi de mêlée du racing 92 Maxime Machenaud ne boudent pas leur plaisir d’avoir signé à Bayonne. 

Comment s’est faite votre venue à Bayonne ?

Maxime Machenaud : J’étais en fin de contrat avec le Racing. Au départ, les discussions avec eux étaient très bonnes. Ils voulaient même me prolonger. Je m’étais quand même fixé le mois de novembre pour obtenir une réponse. Qu’ils n’ont pu me donner à cette période. Quand on a une famille, on aime bien être fixé. Ma femme avait un magasin à Paris. Il fallait se projeter aussi. Ensuite, j’ai rencontré les dirigeants de l’Aviron.

J’ai été séduit par le projet et les ambitions. Avec notamment l’arrivée d’un nouveau campus, d’un centre d’entraînement. Et bien entendu ce désir de retrouver rapidement le Top 14. Ce qu’ils ont réussi à faire finalement. Ce choix sportif et familial m’a convaincu. Avec ma famille, on a un cadre pas mal du tout au Pays Basque. C’était un autre critère à considérer. 

Camille Lopez : Le club avait eu écho de mon envie de me rapprocher de chez moi. Cela faisait deux, trois ans que je passais par des moments de lassitude. L’Aviron était encore en Pro D2, j’en ai discuté avec ma femme. Je lui ai dit que quitte à aller en Pro D2 je serais prêt à prendre cette voie. On a finalement réussi à trouver une entente avec le club.

Qu’attendez-vous de votre expérience à l’Aviron ?

M.M. : J’y vais avec beaucoup d’ambition. Cela va être une première année compliquée. J’ai connu ça avec Agen. On va être le petit Poucet. A nous de démontrer qu’on peut exister au milieu de ces grandes équipes. L’objectif maintien sera principal la première saison. On verra par la suite. 

« Le challenge le plus relevé de ma carrière » (Lopez) 

C.L. : Etant originaire de Mauléon et jouer à Bayonne, avec un public et un club aussi fortement représenté dans notre région, c’est quelque chose de très particulier. C’est un dernier challenge hyper excitant. Ce défi est un peu l’opposé de ce que j’ai connu ces dernières années avec Clermont. Contrairement à la qualification et le haut du tableau, qu’on recherchait avec l’ASM, avec Bayonne on va jouer davantage le maintien. Ce sont deux projets diamétralement opposés. C’est tout aussi passionnant. Je connais la difficulté de ce Top 14. Je sais dans quoi on va s’aventurer. Mais l’Aviron reste une place forte du rugby. On doit laisser ce club en première division. C’est sa place. 

Quelle place occupe ce projet bayonnais dans votre carrière ?

M.M. : Par rapport à ce que j’ai connu depuis dix ans, c’est quelque chose de tout nouveau. Jusque-là, je jouais plus le haut de tableau que le maintien. Mais si j’ai pris cette direction, c’est qu’elle me plaît. C’est un beau challenge, un beau défi à relever. Je veux me servir de mon expérience pour y arriver. 

C.L. : Au regard de ma carrière et avec recul, je peux dire que c’est le projet le plus compliqué à relever. Quand j’ai débarqué à Bordeaux en Pro D2 dans le monde professionnel, ce n’était pas forcément facile non plus, mais on était montés au bout de deux ans. Et on a réussi à se maintenir les deux années d’après. Tout s’est bien passé. Je dis qu’à l’Aviron cela peut être le challenge le plus relevé car le rugby professionnel a énormément évolué. J’ai joué le maintien en Top 14 avec Bordeaux. Mais c’était il y a dix ans. Aujourd’hui, cela n’a absolument rien à voir. On est dans une autre dimension. Dans l’élite, pour sortir les six premières équipes, il faut être fort et s’accrocher. Douze clubs jouent pratiquement la qualification. 

Vous retrouvez aussi une région qui vous est proche…

M.M. : C’est très important aussi. Ma famille n’est pas loin. J’ai évolué dix ans à Paris. Désormais, on se rapproche aussi d’une existence qui vit rugby. Le Sud-Ouest quand on sait ce que c’est, on a envie d’y revenir. On s’y sent bien. Cela a pesé dans mon choix. 

C.L. : Cela a énormément compté. Je me suis rapproché de chez moi. Cela a une saveur particulière. Je suis heureux d’être dans ce club qui rayonne dans notre région. C’est une grande fierté. Je vais avoir à cœur de prendre part à ce beau projet bayonnais, et de représenter, par ce biais, mon club de cœur Mauléon. J’espère que beaucoup de gens de chez nous pousseront l’Aviron. 

Vous attendez-vous à vous trouver tous les deux les yeux fermés ?

M.M. : Même si on se connaît, on a assez peu joué ensemble. Quand Camille est arrivé à Bordeaux, il n’a pas trop joué la première saison. Il arrivait de Mauléon. Moi je jouais pas mal en Pro D2. En équipe de France, on a eu quelques sélections communes. On connaît donc le jeu de l’autre, mais on n’a pas encore ce vécu commun pour parler d’automatismes. On va beaucoup travailler ensemble pour être à notre meilleur niveau. 

C.L. : Avec Max, on a eu la chance de jouer ensemble au plus haut niveau. Mais on n’a pas été associés énormément de fois non plus. Aujourd’hui, on se retrouve à l’Aviron. C’est une grosse plus-value que de l’avoir dans notre effectif. Il est bon d’avoir un joueur d’une telle expérience pour relever le défi du Top 14. Les semaines passant, on va gagner en automatismes. Ils vont se créer naturellement. 

« On est le petit poucet du Top 14 » (Machenaud) 

Avec les moyens mis à Bayonne, cela ne rajoute-t-il pas de la pression ?

M.M. : Quand on joue dans un club comme le Racing 92, on a ce devoir de résultat et de performance. Quand on évolue en équipe de France, on vise le très haut niveau. La pression fait partie de notre métier. On y est habitué. Je ne pense pas que cela changera à Bayonne. Les attentes sont forcément fortes, mais cette pression on se la met aussi beaucoup personnellement. 

C.L. : De la pression, il y en aura forcément car je connais la région, l’exigence d’un public de passionnés qui vit rugby. Ajouté à cela le club se donne les moyens de grandir avec un centre d’entraînement, un stade qui s’agrandit. Mais c’est de la pression positive. Le défi reste complexe à relever car je connais la machine du Top 14. Ce ne sera pas simple. On est le seul promu. On doit rester à notre place. On va tout donner sur le terrain. Bayonne doit rester en Top 14. Et peut-être un jour dans les années futures figurer parmi les meilleurs. Ce serait magnifique pour le Pays Basque. 

Avec un très beau recrutement, Bayonne peutil espérer autre chose que le maintien ?

M.M. : On va y aller avec de l’humilité. Le maintien sera le mot d’ordre la première année. Dans cette course, ce qui peut faire la différence, c’est de bien négocier les matches qui compteront double. Il faudra aussi rentrer dans une spirale positive dès le début pour être bien mentalement ensuite dans les moments décisifs. 

C.L. : On n’est personne pour prétendre à autre chose. Je ne vois pas quel autre objectif on pourrait se fixer en étant promu. Il faut rester lucides et garder les pieds sur terre. Après, on ne sait jamais…

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