dimanche 16 mars 2025

Benjamin Geledan (Oyo) : « Le groupe connaît très bien le Top 14 »  

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Frédéric Denat
Frédéric Denat
Journaliste

A 33 ans, en termes de phases finales, le talonneur passé par Biarritz et La Rochelle, à Oyo depuis 2016, Benjamin Geledan en connait un rayon. Son premier titre de champion de France cette saison récompense une persévérance jamais démentie, malgré trois échecs successifs en demi-finale.

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Après trois demi-finales malheureuses, comment avez-vous vécu cette fin de saison enfin salutaire pour Oyo ?

J’ai connu toutes les formules possibles, avec ou sans phases finales, et l’excitation, la peur même de ne pas y arriver, de tout jouer sur un match ou deux. Cela nous avait souri avec La Rochelle en finale d’accession (31-22 face à Agen en 2014, Ndlr), avec Oyonnax déjà en 2017, mais en terminant premier de la phase régulière. Cette seconde accession est l’aboutissement d’un groupe qui travaille ensemble depuis plusieurs saisons, adhère à un système de jeu depuis deux-trois ans et vit super bien ensemble. Cette montée est celle du collectif et des copains.

Pour avoir déjà connu le Top 14, comment faire pour éviter de le quitter aussi vite que la dernière fois ?

Nous avons déjà haussé notre niveau de préparation physique car on sait que tout va aller plus vite, avec plus de volume de jeu et d’intensité. On s’y prépare. On sait où on met les pieds car beaucoup de joueurs du groupe ont déjà évolué dans l’élite.

Dans le projet commun que nous avons avec le coach, et avec le club, on voulait remettre ça. Par rapport à notre dernière expérience de Top 14, nous l’abordons avec un effectif stable, le même staff, quelques recrues, le même collectif et la même confiance en notre système de jeu. Car ce n’est pas le moment de réinventer notre rugby.

A titre personnel, ça vous fait quoi de revenir en Top 14 à 33 ans ?

Je m’attends à ce que ce soit dur, mais je reviens avec plaisir et humilité car je sais que nous allons jouer face à ce qui se fait de mieux en Top 14 et donc quelque part aussi au monde. Je ne prends ça comme une revanche, au contraire, plutôt comme un aboutissement, une belle récompense.

« Un club atypique où des mecs ont pu se refaire la cerise ! »

Quelle est la clé de la réussite d’Oyonnax ?

Joe El Abd est arrivé il y a quatre ans avec une façon différente de faire, de fonctionner, de vivre et de s’entraîner. Ça a mis du temps pour se mettre en place, mais le résultat est là, incontestable : l’équipe vit bien, tout le monde adhère sur et en dehors du terrain.

Ces demi-finales successives montraient qu’on était sur la bonne voie, mais c’est la persévérance, qui caractérise le coach et le club, qui nous a permis de toujours y croire, de ne jamais lâcher l’affaire quand d’autres auraient pu se décourager d’échouer tous les ans au même stade. Dans le même temps, pas mal de joueurs ont explosé pour rejoindre le plus haut niveau comme Callandret ou Laclayat cette année, Zégueur l’an passé…

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Mine de rien, petit à petit, Oyonnax s’impose dans le paysage du rugby français…

Oui, à sa façon, celle d’un club un peu spécial qui vit dans un petit village où, si tu veux manger un bout, t’as que deux ou trois restos. Mais tous ceux qui sont venus se sont enrichis, des revanchards, des mecs qui ont pu se refaire la cerise !

Quel regard portez-vous sur votre carrière ?

J’en suis assez content… même si on en veut toujours plus. Au début, j’ai souffert d’être éloigné de ma famille, à Lannemezan, je m’y suis fait. Je suis resté six ans à La Rochelle avec Patrice Collazo, et une dernière année difficile, avec Garbajosa, les deux ont toujours été là pour moi.

J’ai fait une montée en Top 14 avec Oyo pour découvrir un club atypique, plusieurs années de Pro D2, des hauts et des bas avec Buononato. Joe (El Abd) nous a amenés beaucoup de rigueur et remis dans le rugby du très très haut niveau. Cela n’a pas été simple, il a fallu reconquérir les supporteurs.

Désormais, quelles sont vos ambitions pour ce retour en Top 14 ?

On ne va pas se mentir; le maintien !

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