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Conrad Colman (21ème du Vendée Globe) : « Le bateau a été au rendez-vous. Il n’est plus un chat noir »

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Après avoir manqué l’édition 2020, Conrad Colman a pu vivre son deuxième Vendée Globe. 21ème à bord de MS Amlin, le Néo-Zélandais a profité de chaque instant en rivalisant avec des bateaux plus rapides et en brisant définitivement la malédiction de son Imoca qui avait abandonné lors de ses trois premières participations. 

Comment allez-vous après ce retour sur terre ?

Je suis toujours un peu dans le brouillard. Je suis toujours bien fatigué. En plus, j’ai chopé un rhume qui n’aide pas. Pourtant, ça fait plus d’un mois que je suis revenu (sourire). C’est un retour à la réalité qui se fait petit à petit. 

Que reste-t-il de ce Vendée Globe pour vous ? 

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Beaucoup de satisfactions. Je suis très content de ma course. Evidemment, il y a des choses qui me déçoivent un peu. Il y a eu de gros problèmes techniques dans l’Atlantique sud qui m’ont éjecté du groupe de bateaux à dérives. Cela a changé mon rythme et m’a empêché de continuer à être le chasseur. J’ai aussi eu beaucoup de satisfactions car j’ai réussi à revenir dans le groupe avant de m’échapper de nouveau autour des Iles Malouines. J’aurais beaucoup apprécié d’avoir 15 minutes de moins pour passer devant Jean Le Cam et passer dans le Top 20. Malgré cela, j’ai passé un moment incroyable avec deux bateaux qui régataient avec l’arrivée la plus serrée de l’évènement, sous un ciel étoilé. Je garderai ce souvenir pour toujours.

Conrad Colman a eu un parcours du combattant

Après avoir manqué le Vendée Globe 2020, avec un projet avorté, cette édition avait-elle une saveur particulière ? 

Quand on loupe une édition, la suite devient plus spéciale. C’est vraiment la preuve que ce n’est pas anodin de monter un tel projet avec un petit budget. C’est un grand exploit qui demande beaucoup de travail et de réussite. Déjà être sur la ligne de départ, c’est une réelle satisfaction. 

Le fait d’avoir vécu une première expérience en 2016/2017 (16ème, Ndlr) vous a-t-il aidé pour cette nouvelle édition ? 

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J’étais dans la 10ème position avant de démâter à deux jours de l’arrivée. Le classement n’avait plus d’importance. J’ai beaucoup apprécié de naviguer avec plus de maturité. Il y avait de la performance. Je savais quand je pouvais appuyer fort sur le bateau ou quand je devais avoir plus de réserve pour être prêt pour la suite. J’ai beaucoup évolué depuis ma première participation. On ne fait jamais le même Vendée Globe. L’aventure n’est pas la même. La météo n’est pas la même. Le bateau n’est pas le même. Le skipper aussi n’est pas le même. J’espère avoir évolué entre temps. C’est sûrement encore le cas. 

Le fait de vivre le Vendée Globe est-ce toujours différent ?

Par rapport à l’édition 2020, c’était différent. Les Foilers ont pu galoper devant. C’est clair que chaque édition est différente. Il y a sa propre ambiance. 

Est-ce une fierté d’avoir pu rivaliser avec des Foilers ? 

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En tant que bateau à dérives, à chaque fois qu’on laisse un Foiler derrière, c’est une grande fierté. Finir la course avec des bateaux plus rapides que toi sur le papier, c’est un grand plaisir.

« J’avais un bateau chat noir »

Le bateau a confirmé qu’il n’a plus cette mauvaise réputation qui l’accompagnait depuis son premier Vendée Globe en 2008…

(Sourire) C’était un bateau qui avait une réputation de chat noir avec les mauvaises expériences de Kito de Pavant (2008-2009 et 2012-2013) et la cassure avec Thomas Ruyant (2016-2017). Maxime Sorel avait réussi à finir alors que le bateau avait été abimé (10ème) et avait une fissure sur le pont. J’avais conscience de toute son histoire quand je l’ai acheté. Du coup, j’ai travaillé avec l’équipe pour rendre plus fiable le bateau, pour me donner la confiance et attaquer dans le Sud. Le bateau a été au rendez-vous. Il n’est plus un chat noir. 

Vous avez fêté vos 41 ans en mer et quand on connait le fil conducteur que représente le Vendée Globe dans votre carrière, la boucle estelle bouclée ? 

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Je suis déjà en train de me projeter pour la suite. La boucle est bouclée, oui, car c’est la course qui m’a ramené en France. C’est le fil conducteur de ma carrière. J’ai gagné ma première course autour du monde qui a fini aux Sables d’Olonne. C’était la Global Ocean Race en 2011-2012. J’ai déjà eu cette énorme satisfaction que de faire le tour du monde et de remonter le chenal dans la position de vainqueur. Je souhaite me créer l’opportunité de le revivre une nouvelle fois. Je mise sur un projet plus compétitif pour la suite pour me donner l’opportunité de chasser la victoire. Ce sera avec un Foil. C’est la seule manière de le faire. Je compte profiter de l’expérience qui est la mienne aujourd’hui. 



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