Route, piste, Robert Charpentier a brillé sur tous les fronts lors des Jeux Olympiques de 1936. Roi de Berlin, son titre sur route a cependant suscité une importante polémique. Retour sur ces JO de folie pour le cycliste français.
Le métier de boucher peut mener à tout et notamment à des titres olympiques. A force de livrer de la viande à vélo, Robert Charpentier s’est construit, dans les années 20, un physique de sportif qui lui a permis de briller lorsqu’il est devenu cycliste professionnel.
Une trajectoire de carrière assez inédite, mais qui a récompensé le gros travail réalisé par ce cycliste de devoir. Avec son physique impressionnant, il était à l’aise sur tous les terrains, dictait la course et lâchait ses adversaires au train, on n’avait pas l’impression qu’il forçait.
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Robert Charpentier déjà patron du peloton avant les JO de 1936
Le Français était un des patrons du peloton. Vice-champion du monde sur route en 1935, Robert Charpentier a fait des Jeux 1936 le grand objectif de sa saison. Il ne le saura pas encore, mais ces JO seront les seuls qu’il sera amené à disputer dans sa carrière.
Sûr de sa force comme depuis le début de sa carrière, il se présente aux Jeux avec une grande confiance, une confiance augmentée par son titre mondial. Ses concurrents ne peuvent pas le suivre, il est le cycliste de ces JO avec trois médailles d’or, sur route individuel et par équipes et en poursuite par équipes. Il a plusieurs cordes à son arc puisqu’il ne brille pas uniquement sur la route, mais aussi sur la piste.
Il n’a, donc, disputé qu’une édition des JO, mais il a fait carton plein avec trois médailles d’or. Robert Charpentier a été le cycliste de ces Jeux Olympiques, mais l’un de ces trois succès a été l’objet d’une grosse polémique. Une grosse polémique qui l’implique avec son grand ami Guy Lapébie, 2ème de la course sur route. Un Lapébie également en pleine forme. Le tracé de cette course en ligne olympique est peu sélectif et c’est un peloton groupé qui se dispute la victoire finale et le titre olympique.
Une arrivée polémique avec son ami Guy Lapébie
Dans cet exercice, Charpentier prend le dessus sur Guy Lapébie qui ne sera battu que d’un boyau tout en ne pouvant pas disputer ce sprint final dans des conditions optimales car un de ses concurrents lui a tiré le maillot. Dans la confusion et dans une arrivée émaillée par de nombreux accrochages,
Lapébie ne se rend pas compte que c’est son coéquipier et ami qui lui a tiré le maillot. Il s’en aperçoit quelques jours plus tard en visionnant les images de la course. Lapébie lui reproche une conduite anti-sportive, mais ne porte pas réclamation afin de ne pas porter préjudice à l’équipe de France.
Charpentier apporte ensuite une nouvelle médaille d’or à la France avec l’épreuve en ligne par équipes avec Robert Dorgebray et Guy Lapébie. Ce titre par équipes est décerné en additionnant les temps des trois premiers coureurs de chaque équipe sur la course sur route.
Ces deux médailles d’or s’ajoutent à celle obtenue sur la piste de Berlin lors de la poursuite par équipes avec Roger-Jean Le Nizerhy, Guy Lapébie et Jean Goujon. Les Français s’imposent devant l’Italie et la Grande-Bretagne. Robert Charpentier mettra un terme à sa carrière en 1951, mais ne disputera pas d’autres éditions des Jeux Olympiques.
Robert Charpentier a été le coureur d’une édition des JO. C’est un évènement qui le transcendait puisqu’il a peu gagné avant et après, mais il a prouvé en 1936 qu’il pouvait être présent le Jour J. Grâce à Robert Charpentier, la France a dominé le classement des médailles en cyclisme avec trois en or, deux en argent et deux en bronze devant l’Allemagne (deux en or et une en bronze).
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La dernière victoire de Robert Charpentier a été la course en ligne des JO. Il n’a plus levé les bras après ces JO triomphants. Il a bien choisi sa dernière victoire dans la plus belle des courses.