Dans un groupe composé de la Belgique, l’Ukraine et la Roumanie, la Slovaquie aura fort à faire. Avec le départ à la retraite de nombreux cadres, la qualification pour les phases finales semble compliquée, mais pas impossible.
Si la Slovaquie a assuré pendant les éliminatoires, c’est probablement la faible concurrence de son groupe qui l’explique le mieux. Mis à part le Portugal, contre qui elle a perdu ses deux matches, la Slovaquie a joué sa place contre le Luxembourg, l’Islande, la Bosnie-Herzégovine et le Liechtenstein.
Bien qu’elle ait gagné presque tous ses matches, avec un match nul contre le Luxembourg, le groupe dans lequel elle est tombée n’est pas du même standard, puisqu’elle devra affronter la Belgique, favorite du groupe E, l’Ukraine, qui n’a jamais eu une équipe aussi forte sur le papier, et la Roumanie qui tient sa meilleure génération depuis plus de 30 ans.
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La Slovaquie, petit poucet du groupe E
Le classement FIFA confirme qu’elle est l’outsider de ce groupe E puisqu’elle en occupe la 48ème place. Avec le départ de cadres comme Marek Hamsik, Martin Dubrovka, Peter Pekarik, Thomas Hubocan, Juraj Kucka ou encore Michal Duris, les Slovaques s’en retrouvent d’autant plus affaiblis.
La particularité de cette équipe est son sélectionneur : Francesco Calzona. Nommé sélectionneur de la sélection en 2022, le tacticien italien est également l’entraîneur du Napoli depuis le 19 février suite au limogeage de Walter Mazzarri. Une situation inhabituelle qui n’est probablement pas optimale pour le bon fonctionnement de l’équipe, mais qui n’affecte en rien, selon lui, la préparation de la sélection pour l’Euro.
Daniel Dedina, journaliste pour le média slovaque Sport.sk, nous éclaire sur la tactique mise en place par l’entraîneur italien : « Ils jouent de manière plus active, pressent l’adversaire plus haut et tentent des solutions plus osées et confiantes dans la construction du jeu depuis l’arrière. C’est un football audacieux. » Une stratégie bien en place qui manque tout de même d’un vrai finisseur.
Un rôle qui pourrait convenir à l’ancien joueur du Slovan Bratislava, Aleksandar Čavrič, originaire de Serbie et désormais citoyen slovaque. Cependant, il n’a pas encore joué un seul match pour l’équipe nationale et il n’est pas certain qu’il sera convoqué avant l’Euro.
En manque d’un grand finisseur
Si les supporteurs espèrent voir leur équipe passer la phase de groupes, la Slovaquie n’est clairement pas favorite de son groupe. Pour Daniel Dedina, le groupe reste ouvert car « les Slovaques ont montré dans leur groupe de qualifications qu’ils peuvent jouer contre des équipes de ce calibre, en donnant du fil à retordre à deux reprises au Portugal (défaites 0-1 et 3-2, Ndlr). Tout est ouvert contre l’Ukraine et la Roumanie. La forme actuelle des joueurs sera décisive » insiste Daniel Dedina. Les cadres actuels, à savoir Milan Skriniar et Stanislav Lobotka, savent à quoi s’en tenir.
La stat de la Slovaquie : 3
Depuis la dissolution de la Tchécoslovaquie en 1992, c’est la 3ème fois que la Slovaquie se qualifie pour l’Euro d’affilée, mais également la 3ème fois de son histoire. Au temps de la Tchécoslovaquie, la sélection avait remporté l’Euro en 1976. C’était face à l’Allemagne de l’Ouest, et les Tchécoslovaques avaient remporté cette finale à l’issue des tirs au but, grâce au tir décisif d’un certain Antonín Panenka qui donnera son nom au geste désormais si connu.
Pronostic
Entre Marek Hamsik, Martin Dubrovka, Peter Pekarik, Thomas Hubocan, Juraj Kucka ou encore Michal Duris, la Slovaquie a perdu bon nombre de cadres depuis le dernier Euro. Dans un groupe où elle est clairement l’outsider, il semble compliqué de voir les Slovaques passer le 1er tour. Ses faiblesses, qu’elles soient offensives ou défensives n’arrangent rien, et seul le jeu mis en place par Francesco Calzona peut-être un motif d’espoir.
Oscar Lachaize