lundi 4 novembre 2024

Félicia Ballanger : « J’ai juste travaillé pour atteindre mon objectif qui était de devenir la meilleure »

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Jean-Marc Azzola
Jean-Marc Azzola
Journaliste

A l’image d’une Marie-José Pérec, la pistarde, Félicia Ballanger est rentrée dans le cercle très fermé des triples championnes olympiques (en 1996 et 2000 en vitesse et en 2000 sur 500 mètres) !

Félicia Ballanger était quasiment imbattable. Son palmarès l’atteste. Elle a notamment remporté dix titres de championne du monde, cinq en vitesse et cinq sur 500 mètres. Mais également trois médailles d’or olympiques ! Une en vitesse à Atlanta sur les Jeux de 1996 et deux autres sur les Jeux de Sydney en 2000, en vitesse et sur 500 mètres.

La championne a fait ses premiers tours de piste à la Roche-sur-Yon, sa ville natale. La jeune Félicia était prédestinée à devenir une grande championne. Ses parents l’ayant prénommée ainsi en souvenir du grand Felice Gimondi. Durant ses premières années, elle pratique pourtant le handball avec assiduité et voue même une grande passion pour ce sport.

Elle commence le cyclisme dès l’âge de 12 ans, ses qualités de sprinteuse sautent immédiatement aux yeux. Ses premiers succès ne se font pas attendre. Elle devient championne de France cadette de vitesse sur piste en 1986. Puis un titre de championne du monde junior de vitesse sur piste en 1988. Si elle a écrasé sa discipline, tout n’a pas forcément été simple.

Sa 4ème place à Barcelone sur ses premiers Jeux en 1992 l’a énormément marquée : « J’étais jeune, j’avais 21 ans. Cela a été un échec. Il a fallu en tirer pas mal de leçons. Cependant, cela a marqué aussi le début d’un travail encore plus poussé vers la performance. Et beaucoup de remises en question pour corriger ce qui n’allait pas. Avec le recul, cette expérience a été un mal nécessaire pour aller plus loin et pour atteindre la plus haute marche du podium ».

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Félicia Ballanger fait face à une cascade de blessures

Entre 1991 et 1994, Ballanger doit aussi composer avec certaines blessures, mais son moral fait la différence. « Je n’ai pas été invincible après. J’ai juste travaillé pour atteindre mon objectif qui était de devenir la meilleure. Quand j’ai réussi à atteindre cela, je ne m’en suis pas contentée. J’ai toujours cherché à m’améliorer malgré le fait que j’étais sur la plus haute marche. Il a vraiment fallu que je m’accroche pour passer les premières années difficiles. Quand j’ai commencé à vraiment m’imposer, je voulais gagner au moins autant de temps que ce que j’avais subi et perdu dans l’échec ».

De ses trois médailles olympiques remportées, Félicia Ballanger détache trois moments distincts : « Celle d’Atlanta, c’était un peu la confirmation du premier titre mondial obtenu en 1995. Cette médaille a été évidemment très importante. Elle traduisait aussi et surtout la revanche de Barcelone. Les deux autres à Sydney marquaient davantage la fin de ma carrière. Il ne fallait pas rater sa sortie. De conserver le titre en vitesse a été forcément un moment très fort. Sur 500 mètres, c’est une discipline dans laquelle je n’avais jamais été battue. Cela aurait constitué une grosse déception si je n’avais pas obtenu cette médaille ».

« J’ai juste travaillé pour atteindre mon objectif qui était de devenir la meilleure »

Et même si elle a empilé dix couronnes mondiales, les médailles olympiques ont pour la Vendéenne de naissance une saveur bien particulière : « C’est effectivement une saveur différente. Le fait que les Jeux soient plus rares induit qu’il y a un enjeu supplémentaire. Les sportifs se préparent pendant quatre ans pour figurer dans l’équipe de France olympique et pour y être performants. »

« Mais, sportivement, un titre mondial c’est aussi difficile à obtenir. Il y a plus de concurrents au départ et moins de quotas aux Jeux Olympiques. Un titre mondial au niveau performance, ce n’est pas en-dessous d’un titre olympique sauf que cela revient plus souvent. Si on se rate une année, c’est moins grave que si on se manque sur des Jeux Olympiques ».

Et quand on demande à l’ancienne protégée de Daniel Morelon quelle image elle souhaite qu’on garde d’elle, elle avoue avec humilité : « Celle de la persévérance, du travail. C’est bien déjà (sourire). Surtout le fait de se dire que c’est réalisable et accessible. Quand on est jeune, on se dit que les Jeux Olympiques c’est inaccessible. Après, évidemment, c’est le fruit de beaucoup d’engagement et de travail. Mais c’est un rêve qu’on peut réaliser ». Félicia Ballanger a réussi bien plus que cela !

34,140

Le 500 mètres rentre au programme des Jeux de Sydney en 2000. Le 16 septembre, sur la piste du Dunc Gray vélodrome de Bankstone, Félicia Ballanger s’impose en 34sec140 devant la locale Michelle Ferris et la Chinoise Jiang Cuihua.

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