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Guirec Soudée (23ème du Vendée Globe) : « Je ne voulais pas être à la ramasse »

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Après s’être fait connaitre pour son tour du monde accompagné de Monique, sa poule, Guirec Soudée s’est lancé dans le défi du Vendée Globe avec réussite en le terminant en moins de 90 jours à la barre de Freelance.com. 

Comment allez-vous ? 

(Sourire) Tout va super bien. Ça fait plus d’un mois que je suis rentré, pourtant, c’était comme si c’était hier. Je suis déjà focus sur mon prochain projet. Je suis très heureux d’avoir réussi ce tour du monde, sans encombre majeure, avec un bateau bien préparé et qui est bien né. A part des soucis de voiles, ça s’est bien passé. J’ai eu du beau temps aussi. C’était rassurant d’être sur un bateau qui tenait clairement la marée. 

Si c’était votre première participation, pour votre bateau Freelance.com, ce n’était pas le cas, lui qui a connu cinq participations sur l’épreuve depuis 2007… 

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(Il coupe) C’est un bateau qui a fait le tour du monde plusieurs fois. Il s’en est toujours bien sorti notamment en 2013 quand il fait 3ème du Vendée Globe, avec Alex Thomson, qui est assez connu pour être bourrin et qui a tendance à péter plusieurs choses (sic). Il n’a pas réussi à le casser ce bateau, c’est fou (rires).

C’était chouette. Le truc le plus dur à avaler reste de voir les Foilers, notamment Charlie (Dalin) et Yoann (Richomme), partir vite à un rythme de folie. On voit bien qu’on a le même parcours, mais on n’est vraiment pas sur les mêmes supports. Cela aurait été autre chose de naviguer sur les Foilers.

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Le bateau a vécu sa 5ème participation

Est-ce déjà une petite victoire d’avoir bouclé ce tour du monde ?

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Ça reste une course aussi. La priorité est de finir, mais j’ai gardé un esprit de compétiteur. Je me suis pris au jeu. Je ne voulais pas être à la ramasse. Je me suis battu comme un fou pour essayer de faire avancer le bateau du mieux que je pouvais. Au final, je suis content. Je m’étais visé un Top 5 des bateaux à dérives. C’est le cas. C’est intéressant de se tirer la bourre avec les autres bateaux. Ça passe devant.

Ça rajoute un peu de peps. C’est chouette d’avoir pu me battre avec d’autres. Après, il y a eu les aléas de course où il a fallu intervenir sur le bateau. J’ai dû plonger dans l’eau au Cap Horn car j’avais une voile de plus de 200 m2 qui était bloquée dans ma quille. Je n’avais pas trop de solution. Même si j’ai fait pleins d’aventures avant, me dire que je devais me mettre à l’eau, dans 4 degrés, de voir mon bateau dériver… Tu n’es pas très armé. On le fait quand même.

« J’ai eu de grosses galères »

Votre Vendée Globe a-t-il été fidèle à votre imaginaire ?

Ça ne se passe jamais comme on le prévoit. Dans l’ensemble, c’était comme je l’imaginais. Je trouve que je m’en suis bien sorti. Sur toutes mes aventures précédentes, j’ai souvent eu des grosses galères. Au final, j’ai eu des galères, mais j’ai réussi à résoudre les soucis assez rapidement pour pas trop mal m’en sortir. C’était plus facile que ce que je pensais. Ça reste une grosse aventure, ce n’est pas anodin de partir faire le tour du monde sur ces gros engins-là. On est au taquet tout le temps. Il y a la peur de casser le bateau. 

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Avez-vous connu des moments plus compliqués que d’autres ?

Les moments compliqués ont été dans l’océan Indien avec des vents de 70 nœuds. Des creux de plus de 10 mètres. J’ai enchainé les dépressions avec une mer très rapprochée. Ce n’était pas très confortable. C’était une mer qui casse les bateaux.

Pour le coup, j’ai subi un peu. J’y ai pris le moins de plaisir. Tu te demandes si un truc va péter. J’ai fait un petit passage aux Kerguelen. J’ai grimpé à mon mat. Je l’ai fait 7 fois sur l’ensemble de la course. Je rêvais de voir les Iles Kerguelen. J’ai réussi ! Le seul bémol du Vendée Globe, c’est que tu ne peux pas faire d’escales alors que tu passes à côté d’endroits exceptionnels. C’est chouette de les voir… même rapidement.

Guirec Soudée vise le record du monde à l’envers

Etes-vous un nouveau Guirec Soudée après ce Vendée Globe ?

On se connaît mieux forcément. J’ai passé trois mois seul avec mon bateau. Même si je crois que chaque bateau a une âme. J’ai vécu pas mal d’aventures seul sur la mer, même sans pouvoir communiquer. C’est un luxe d’être seul et de prendre le temps de réfléchir pour se projeter sur la suite. 

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Justement, quelle est la suite maintenant ?

Je suis en train de faire l’acquisition d’un Ultime. Les gros trimarans. Je veux chercher le record du tour du monde à l’envers. Un record détenu par VDH (Jean-Luc Van den Heede) et j’aimerais partir cet hiver. Et puis faire une Route du Rhum et une Arkéa Ultim Challenge avec ce bateau. Je ne ferai pas le prochain Vendée Globe car je ne peux pas être sur tous les fronts, mais je ne suis pas fermé à l’idée d’y retourner à l’avenir. Mais, pour l’instant, ce n’est pas le projet. 

N’avez-vous pas essayé d’avoir une nouvelle Monique à bord ?

(Rires) C’était interdit. Le règlement est clair. Pas d’assistance. J’ai posé la question à l’époque. C’était une assistance psychologique. Puis même si le bateau est grand, il n’est pas vraiment confortable.

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