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4ème pour son cinquième Vendée Globe, Jean Le Cam repart, à 65 ans, pour une 6ème édition – il en a fini quatre sur cinq terminant même 2ème en 2005 – à bord d’un nouveau bateau – “Tout Commence en Finistère-Armor Lux” – baptisé le 30 septembre 2023 par Jacqueline Tabarly.
Qu’est-ce qui vous motive de repartir pour un 6ème Vendée Globe alors que beaucoup réalisent déjà leur rêve de l’avoir disputé une fois ?
Il y a l’engouement des gens et puis moi je suis un coureur, je suis un compétiteur, avec en plus un nouveau bateau. La motivation est là.
Repartez-vous aussi parce que vous ne l’avez jamais gagné ?
Pas forcément. J’avais fait le tour avec mon ancien bateau et là on a eu l’occasion de faire un nouveau bateau. Forcément, c’est hyper motivant.
À lireNicolas Lunven (6ème du Vendée Globe) : « Je me suis surpris à rester philosophe »Pensez-vous avoir le bateau pour gagner ?
Normalement, théoriquement, non. Maintenant, il faut finir… Une chose est sûre, si on me le proposait, je ne changerais pas de bateau !
Le record peut-il être battu ?
On peut aller plus vite avec les nouveaux foils. Le problème, c’est qu’il faut tenir la vitesse pendant 80 jours. Au jour d’aujourd’hui, le recordman, ça reste Armel Le Cléac’h avec 74 jours. Lors du dernier Vendée Globe, ça s’est finit en 80 jours alors que les prévisions annonçaient 68 jours !
À lirePaul Meilhat (5ème du Vendée Globe) : « Comme un pilote de F1 qui monte dans sa voiture »Il y aura 40 bateaux, un record, cela augmente-t-il les risques au départ ?
Au départ, on ne fait pas les malins…
« Normalement, théoriquement, je n’ai pas le bateau pour gagner. Maintenant, il faut finir… »
40, est-ce trop ?
Non. Du reste, il y en aurait eu 42, on n’aurait rien dit ! Deux sont quand même restés sur la touche… (François Guiffant et James Harayda, Ndlr)
Allez-vous emmener quelque chose que vous aimez bien manger à bord ?
Je vais prendre des ris des veau aux morilles, croustillants à l’extérieur et moelleux à l’intérieur. Le problème, c’est toujours la cuisson !
Depuis le dernier Vendée Globe, vous n’avez pas beaucoup couru. Pour quelle raison ?
À lireSébastien Simon (3ème du Vendée Globe) : « J’ai failli devenir tétraplégique »Chaque jour suffit sa peine, chacun a des programmes différents donc c’est dur de se confronter.
Vous n’étiez pas fan des qualifications pour participer au Vendée Globe…
Je crois qu’il y a huit bateaux neufs en construction. Avant, on attendait la fin du Vendée Globe pour définir les règles du Vendée Globe d’après. Personne ne prenait le risque de mettre en chantier un bateau. Mais avec le mode de qualifications, les huit prennent date et seront qualifiés. On n’est même pas parti qu’il y a déjà huit places de moins pour le prochain ! Les prochaines qualifs, ça va être l’horreur !
Savez-vous déjà s’il y aura un 7ème Vendée Globe pour vous ?
Je n’en sais rien. On verra bien…
« On n’est même pas parti qu’il y a déjà huit places de moins pour le prochain ! Les prochaines qualifs, ça va être l’horreur ! »
Qu’est-ce qui a le plus changé en six éditions ?
On pourrait dire la vitesse, mais les dernières années pas tellement. Le dernier Vendée a été bouclé en 80 jours soit 10 jours de plus que les prévisions alors que, quatre ans avant, c’était en 74 jours. Normalement, cette année, on devrait mettre 70 jours ou moins. Mais ça c’est normalement…
À lireVendée Globe : comment Violette Dorange a révolutionné la course au largeAvec le dérèglement climatique, les conditions sont-elles devenues plus dures en mer ?
Pour le coup, ça dépend vraiment de la situation à l’instant T. Sur 80 jours, vous avez quand même une régulation qui se fait, c’est beaucoup plus lissé.
Quels conseils donneriez-vous à un skipper qui s’apprête à faire son premier Vendée Globe ?
De croire en soi et puis il faut y aller !
Y a-t-il des erreurs à ne pas commettre ?
À lireJérémie Beyou (4ème du Vendée Globe) : « L’impression de repousser ses limites »Vitesse et précipitation ne sont pas l’actualité du Vendée Globe.
Cela reste la plus belle épreuve ?
Il y a la Coupe de l’America, mais c’est totalement différent. Chaque catégorie est différente. Nous, dans l’Imoca, c’est sûr que c’est la course la plus ultime du calendrier.
Seriez-vous favorable que les Ultime puissent participer au Vendée Globe ?
On ne peut pas marier des Ultime avec des Imoca, ils vont quatre fois plus vite ! Ce serait faire un Grand Prix de Formule 1 avec des 2 CV ! Je ne vois pas l’intérêt sinon ce ne sera plus le Vendée Globe !
À lireYoann Richomme (2ème du Vendée Globe) : « Je travaille avec une préparatrice mentale »Que peut-on vous souhaiter pour votre 6ème Vendée Globe ?
Rien car ça porte-malheur de souhaiter quelque chose…
