jeudi 18 avril 2024

Jérôme Rey (LOU) : « Mon exploitation agricole, c’est mon équilibre »

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Frédéric Denat
Frédéric Denat
Journaliste

Dans le rugby moderne, Jérôme Rey est une exception, qu’il vit comme un privilège, celui de pouvoir encore concilier ses deux passions : le rugby, et son métier d’éleveur de bovins qu’il exerce dans la vallée de la Tarentaise. De cette carrière atypique, le pilier gauche arrivé de Grenoble entend en faire une force. Il arrive à Lyon avec une faim de LOU ! Entretien pour Le quotidien du Sport et Rugby magazine.

Que représente ce transfert vers le LOU pour vous ?

Il est une fierté pour ma famille et moi-même de pouvoir arriver dans l’élite du rugby français et de le faire dans le club de ma région. Car, si je suis Savoyard, Lyon reste dans le Rhône-Alpes et représente mes origines, des racines dont je suis aussi fier qui bâtissent mon identité.

Vous avez déjà 26 ans, avez-vous douté de parvenir un jour à jouer en Top 14 ?

J’y pensais depuis quelque temps, et comme je ne voulais pas avoir de regrets, il fallait que ça se concrétise maintenant. Ma carrière atypique, dictée par ma volonté de rester proche de mon exploitation agricole, a fait que je n’ai pas pu y parvenir avant. A travers mon expérience et ma maturité, j’ai senti que c’était le bon moment de franchir le cap. C’est aussi lié à mon changement de poste. De 3ème ligne aile, ma formation, je suis devenu pilier gauche depuis trois ans. C’est aussi grâce à ce changement d’aiguillage voulu par mes entraîneurs que j’ai pu franchir les échelons.

Jérôme Rey, un rugbyman d’exception

Comment avez-vous vécu ce changement de poste ?

Au début, ce n’est pas évident, il faut se faire violence. Mais une fois que vous avez intégré l’idée, ce n’est que du bonheur.

Quelle part va désormais prendre votre exploitation agricole désormais que vous êtes en Top 14 ?

Jusqu’à présent, elle me prenait trois-quarts de mon temps. Il va falloir que je gère différemment pour ne pas perdre trop de jus. En même temps, je me connais bien et je sais que c’est mon équilibre. Je crois bien être le seul pro du rugby français à continuer à travailler à côté du rugby. La rareté, on y est. Cela me permet d’aborder ma carrière en toute sérénité, sans stresser sur l’après rugby.

Ma reconversion, je sais déjà ce que ce sera. Voilà un souci de moins qui me permet de me concentrer à fond à ma passion. Je prends ça comme un luxe, un privilège. du plaisir, surtout quand on prend conscience que ça peut vous amener plus haut. Et comme je suis arrivé tard au poste, je pense encore avoir une bonne marge de progression.

« Depuis Chambéry et Grenoble, j’ai vu grandir le LOU »

A condition de franchir le cap du Top 14…

La Pro D2 est une bonne école car, dans la mêlée, vous êtes confronté à beaucoup de joueurs d’expérience qui ont connu le Top 14. Il y a beaucoup de petites tricheries, des mêlées de travers, du combat… J’ai beaucoup appris sur le tas. En Top 14, il va falloir m’adapter à une vitesse d’exécution et de réaction supérieure.

Et également faire face à la concurrence, notamment celle du néo-international Sébastien Taofifenua ! La concurrence, c’est de bonne guerre… je préfère voir la bonne ambiance qu’il règne entre nous. On est avant tout des copains, on devient des amis.

Quelles seront les ambitions du LOU cette année ?

Aller le plus haut possible !

Que vous inspirait ce club avant de le rejoindre ?

Il évoquait chez moi la grandeur parce que je l’ai vu grandir et devenir un des meilleurs de France, avec un staff très étoffé et compétent qui va nous aider à atteindre nos objectifs individuels et collectifs.

Si vous aviez lâché votre exploitation agricole, ne seriez-vous pas déjà un joueur de Top 14 confirmé ?

Peut-être que je me poserai la question en fin de carrière. Pour le moment, je n’ai aucun regret. Avec des si…

Avec des si… vous seriez peut-être déjà international ?

L’ambition internationale, je l’ai bien accrochée mais avant, il va me falloir m’adapter au Top 14 au contexte d’un nouveau club. On verra bien où ça me mènera.

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