dimanche 6 octobre 2024

Jeux Olympiques : Jérôme Thomas, le boxeur qui a défié le destin

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Seul boxeur français, Jérôme Thomas, à avoir obtenu deux médailles olympiques, en bronze en 2000 à Sydney et en argent en 2004 à Athènes, le poids mouche n’avait pourtant pas vocation à devenir un sportif de haut niveau.

Né avec le syndrome de Poland, un pectoral dénué de muscle et un bras plus court que l’autre, il fallait s’appeler Jérôme Thomas et être le spectateur médusé et admiratif des exploits de son grand frère, Cyril, plusieurs fois champion de France et d’Europe chez les pros, pour envisager de faire de la boxe. Après sept opérations, c’est pourtant ce qu’il fit avec, très vite, un titre de champion de France cadets et un autre de vice-champion du monde juniors en 1997 qui le mit sur l’orbite olympique.

Jérôme Thomas dans les pas d’Asloum

En Australie, en 2000, avec Brahim Asloum, le Picard écrit les plus belles pages de la boxe amateur française. Quand son compatriote est champion olympique, lui s’arrête en demi-finale face au meilleur boxeur poids mouche de la décennie, vice-champion olympique, le Kazakh Bulat Jumadinov.

Quatre ans après, c’est avec le statut de champion du monde décroché en 2001, une grande première pour la boxe française, et de vice-champion du monde en 2003, qu’il aborde ses deuxièmes Jeux, à Athènes. Et l’ambition bien chevillée au corps de ramener l’or dans sa ville, Saint-Quentin.

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« J’ai pris des coups, je suis déçu et amer »

Au sommet de son art, déjà assuré d’une place sur le podium en atteignant les demi-finales, ce qu’aucun boxeur français n’avait jamais réalisé et n’a jamais réalisé depuis, il s’incline en finale face à la puissance du Cubain Yuriorkis Gamboa. Au micro du journaliste de Stade 2, Arnaud Romera, il avouera plus tard : « J’ai pris des coups bêtement, j’ai été pris par l’enjeu et j’ai fait

une petite erreur au 2ème round. Je suis déçu et amer… » Il n’aura pas de réelle autre chance. Empêtré dans ses problèmes de poids, sa vie dissolue ne lui permit pas de passer le premier tour des Jeux de Pékin quatre ans plus tard. Aujourd’hui employé au service des sports de la mairie de Saint-Quentin, ambassadeur de la ville pour les JO de Paris, il continue de se battre contre sa dépendance à l’alcool. Un autre combat.

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Tom Boissy

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