Championne olympique en 1992 à Barcelone sur 400 mètres et double championne olympique à Atlanta sur 200 et 400 mètres en 1996, Marie-José Pérec a marqué l’athlétisme de sa foulée de Gazelle.
Marie-Jo Pérec représente déjà la France sur 200 mètres lors des Jeux de 1988 à Séoul (elle en dispute les quarts de finale). Son titre de championne olympique en 1992 sur 400 mètres (en 48s83) se dessine dès 1991 à Tokyo où elle s’impose sur la distance en 49s13 aux Mondiaux.
A Barcelone, la Gazelle est donnée favorite et elle se montre largement à la hauteur de sa réputation. Avant d’arriver à Atlanta en 1996, Marie-Jo domine le 400 mètres de manière insolente. En 1996 donc, avec ses longues foulées si gracieuses qui la caractérisent tant elle s’impose encore haut la main (en 48s25).
Quelques jours plus tard, elle rentre encore un peu plus dans l’histoire. Lors de la finale du 200 mètres, elle bat d’un mètre la Jamaïcaine Merlène Ottey. Elle devient la deuxième athlète à remporter à la fois le 400 mètres et le 200 mètres (après Valérie Brisco-Hooks).
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Marie-Jo, des exploits dans la mémoire
Ses exploits restent à jamais gravés dans la mémoire collective. Comme nous l’a confié Guy Drut, le champion olympique du 110 mètres haies en 1976 à Montréal, « Marie-Jo est la plus grande. Elle est LA championne française ». Ce n’est certainement pas Patrick Montel qui dira le contraire :
« Marie-Jo a marqué l’histoire de l’olympisme en France par son palmarès éblouissant, mais aussi par son caractère, sa façon de gérer sa carrière. Ce n’est pas quelqu’un qui a accepté les compromis. Elle a toujours suivi sa ligne directrice, quitte à claquer des portes, et c’est arrivé souvent… »
« Cependant, elle a toujours fait le bon choix. Elle a eu cette gestion de carrière sans états d’âme. C’est une réaction de sportive de très haut niveau. Pour avoir des résultats, il faut à la fois être doué, Dieu sait si Marie-Jo a eu ce talent inné, mais il faut le caractère qui va avec ».
Concernant la seule française triple championne olympique d’athlétisme, l’ex-journaliste de France Télévisions entre 1983 et 2019 retient un moment précis : « Je retiens surtout son premier titre olympique à Barcelone. C’est la Marie-Jo made in France. Elle va faire une Colette Besson sur la piste. Elle va ressusciter Colette. Sa course est sublime. C’est le début de l’Odyssée. En 1996, à Atlanta, elle garde ce côté conquérant sans états d’âme. Elle descend sur 200 mètres et vient donner la leçon à la reine Merlene Ottey. »
« Ce jour-là, Marie-Jo vient lui voler la vedette. C’est là le tempérament d’une hyper championne avec cette volonté de venir sur le terrain de la grande favorite. A Atlanta, Marie-Jo est dans sa période américaine. C’est autre chose. Elle est avec John Smith, mais plus avec Jacques Piasenta… »
Un premier titre olympique à Barcelone
L’odyssée olympique de Marie-Jo aurait pu se poursuivre à Sydney pour sa quatrième participation aux Jeux. Sauf que… « S’il n’y avait pas eu la géopolitique qui s’était mêlée de l’affaire, je suis convaincu qu’elle aurait quatre titres olympiques, est persuadé celui qui a lancé Radio Montel. A ce moment-là, Marie-Jo était au-dessus de Cathy Freeman, une formidable championne. »
« Marie-Jo avait changé d’entraîneur, pris un Est-Allemand (Meier, Ndlr) qui avait coaché Marita Koch. Elle l’a payé très cher, a été victime de la géopolitique. Il fallait absolument que Freeman soit championne olympique pour permettre au gouvernement australien de se réconcilier avec le peuple aborigène. »
« Tout a été fait pour que Marie-Jo pète un câble et quitte Sydney. Cela a eu un impact sur son mental et l’a beaucoup déstabilisée. Elle a quitté Sydney comme une voleuse. Elle était passée de l’héroïne à traîtresse. En une fraction de seconde, elle a changé de statut. Elle l’avait très mal vécu. Même une championne de sa trempe a eu du mal à l’encaisser ». Marie-Jo, si forte et parfois fragile, reste pourtant à ce jour considérée comme la plus grande athlète française de l’histoire.
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Quand Marie-Jo Pérec s’impose à nouveau sur 400 mètres à Atlanta, cette victoire constitue une première. Aucun champion olympique du 400 mètres, homme ou femme, n’avait réussi à obtenir deux titres consécutivement.
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