Dans les années 80, l’escrime française était au top. Avec des ambassadeurs comme Jean-François Lamour, Philippe Riboud et Philippe Boisse, le drapeau français a flotté haut lors des Jeux Olympiques.
C’est Philippe Riboud et Philippe Boisse qui ont ouvert le bal avec un premier titre olympique en 1980. Les deux hommes remportent la compétition par équipes avec deux belles victoires face à l’Union Soviétique, le favori en demi-finale et la Pologne en finale.
A Los Angeles, quatre ans plus tard, Philippe Boisse s’impose en individuel et décroche également la médaille d’argent par équipes à l’épée. En individuel, Boisse a une demi-finale compliquée à gérer puisqu’il affronte son compatriote et partenaire d’entraînement Philippe Riboud. En finale, il bat sans problème le Suédois Vaggo. Par équipes, Boisse et Riboud s’offrent, avec Lenglet, une belle médaille d’argent, perdant leur titre acquis à Moscou.
En 1988, Philippe Riboud est toujours présent pour remporter un nouveau titre olympique par équipes avec Frédéric Delpla, Jean-Michel Henry et Olivier Lenglet et une médaille d’argent dans l’épreuve individuelle. Il a complété sa collection de médailles après le bronze en individuel en 1980 et 1984.
Aux Jeux de Séoul en 1988, il a fait honneur à sa réputation de porte-drapeau même si cette désignation lui avait pris pas mal d’énergie comme il l’a reconnu après les Jeux : « On laisse des plumes comme porte-drapeau. La charge émotionnelle est tellement forte qu’il faut quelques jours pour récupérer. »
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« On s’était dit qu’on serait au rendez-vous en 1988 »
Solide mentalement, il assumera son statut de favori pour devenir l’épéiste français le plus médaillé avec 13 médailles (5 d’or, 4 d’argent et 4 de bronze). Il a participé à quatre JO (Montréal, Moscou, Los Angeles et Séoul). Il a obtenu 6 médailles olympiques (2 en argent, 2 en or et 2 en bronze).
Double champion olympique au fleuret, Jean-François Lamour est, lui aussi, devenu une figure incontournable du sport français à travers ses deux titres olympiques consécutifs en 1984 et 1988 :
« Celui de 1988 a été le plus fort. Pour deux raisons majeures. En 1980, je suis le seul escrimeur français aux Jeux de Moscou à revenir sans médaille. Avec ce même problème que le sabre français n’était pas au top. Le DTN de l’époque a l’idée de faire venir fin 1981 un entraîneur hongrois, Laszlo Szepesi. Quand il arrive, il nous fixe un objectif :
« On se donne deux Olympiades pour être au maximum de nos capacités ». Notre objectif était plus centré sur 1988 que 1984. On s’était dit qu’on serait au rendez-vous en 1988. Cerise sur le gâteau, je gagne en 1984 et on fait médaille d’argent par équipes. 1984 a été une très belle étape et on ne peut évidemment pas cracher sur une médaille d’or. Mais on s’était fixé tous l’objectif de 1988. Gagner deux titres à la suite et être au rendez-vous, naturellement la joie était très forte. »
Les JO de Los Angeles ont été particuliers avec le boycott des pays socialistes, mais Lamour ne veut pas rabaisser les performances françaises sur ces JO : « Il y a toujours des gens qui aiment bien rabaisser un résultat. Il y avait même des gens à la Fédé qui ne s’étaient pas gênés pour le dire. On s’en moquait un peu. Ce n’était pas notre problème. Ce n’était qu’une étape. Les conditions de Los Angeles favorisaient notre progression. »
Sur ces trois éditions des Jeux Olympiques (1980, 1984 et 1988), l’escrime française a été au sommet de son art. Elle ne craignait pas ses adversaires, abordait les matches avec confiance et détermination, deux qualités qui vont bien à l’escrime française.
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Philippe Boisse a un fils de 4 ans lorsqu’il gagne son deuxième titre olympique. Un certain Erik qui deviendra champion olympique par équipes en 2004. Il est né l’année du premier titre olympique de son père.
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Valérie Pratdessus (avec Jean-Marc Azzola)