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8ème du classement final première internationale et première femme, Justine Mettraux a été la grande révélation de la course. La Suissesse a montré un tempérament de battante. Sa maîtrise émotionnelle et son intelligence de course en font une des prétendantes à la victoire dans les années à venir elle qui a amélioré de 11 jours le record de Clarisse Crémer.
Première femme du classement, vous avez attiré l’attention pour votre premier Vendée Globe. Dès l’arrivée, vous avez été encensée par vos pairs et très sollicitée par la presse française et suisse notamment. Comment gérez-vous cette nouvelle notoriété ?
J’ai beaucoup enchaîné, j’ai fait des interviews, racontant de nombreuses fois ma course, mais ça ne m’a pas dérangée, c’est bien, ça permet aussi de mettre la lumière sur les sponsors, les partenaires. Il y a toujours eu de l’engouement pour le Vendée Globe en Suisse. J’ai pris quelques jours de vacances car je n’avais pas eu le temps de me reposer. Je me sens bien. Je n’ai pas de soucis physiques, j’ai perdu des muscles, mais je vais reprendre le sport pour retrouver la forme.
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Justine Mettraux satisfaite de sa course
Vous avez été uniquement devancée par des bateaux dernière génération. Etait-il impossible pour vous de lutter avec eux ?
À lireVendée Globe : comment Violette Dorange a révolutionné la course au largeC’est difficile oui. Les Imoca ancienne génération sont moins confortables, moins performants en vitesse de pointe. Je ne pouvais pas suivre les bateaux dernière génération. Je suis plutôt satisfaite de ma course. J’espérais finir dans ces eaux-là au classement.
Nous avions mis en place une bonne stratégie. Globalement, la course a été conforme à mes attentes. Mon monocoque à foils d’ancienne génération (l’ancien bateau Charal 1 de Jérémy Beyou, Ndlr) s’est bien comporté.
La bataille a été intense jusqu’au bout avec Sam Goodchild. Avez-vous pu prendre du plaisir ?
À lireJérémie Beyou (4ème du Vendée Globe) : « L’impression de repousser ses limites »Oui j’ai pu apprécier la descente de l’Atlantique et les mers du sud jusqu’au Cap Horn, mais la fin, avec la remontée de l’Atlantique, a été très difficile, je n’en garde pas un bon souvenir. J’ai été confrontée à de mauvaises conditions météo. Quand on est au cœur de la course, on oublie parfois l’ampleur de ce que l’on est en train de faire.
Tous les marins ont été exceptionnels. Sam m’a mis la pression jusqu’au bout. Il était mieux placé avant qu’il ne déchire sa grand-voile. J’ai eu des problèmes de JO, de moteur. La veille de l’arrivée, j’ai aussi déchiré ma grand-voile. Sam était tout près, j’ai ressenti une grande pression car les conditions étaient changeantes, on passait de 20 nœuds à un arrêt total, avec des rafales qui dépassaient les 30 nœuds, une mer de 3,5 à 4 mètres. Finalement, je l’ai devancé, mais ça s’est joué à rien.
Préférez-vous naviguer en équipage ou en solitaire ?
J’aime les deux, l’équipage et le solitaire se complètent bien. Les courses en équipage m’ont enseigné beaucoup de choses que ce soit dans la préparation ou dans la navigation.
Un record pour les femmes battu de 11 jours
En 76j, 1h, 36min et 52s : vous avez battu de onze jours le record féminin détenu depuis 2021 par Clarisse Crémer. Quelle importance ce record a-t-il à vos yeux ?
À lireYoann Richomme (2ème du Vendée Globe) : « Je travaille avec une préparatrice mentale »C’est symbolique pas plus. Ce record a une portée médiatique comme la place de première femme au général. Ça fait partie de l’histoire de notre sport mais, dans le futur, certainement qu’une autre femme le battra. Le plus important, à mes yeux, c’est qu’il y avait autant de femmes au départ que lors de la précédente édition (6), mais avec des projets plus compétitifs. J’espère que ce sera pareil dans quatre ans.
Vous battrez peut-être votre propre record dans quatre ans. Serez-vous en mesure de viser la victoire finale ?
C’est trop loin pour l’instant. Je vais ralentir la cadence jusqu’au printemps, voir comment mon corps réagit avant d’envisager la suite. J’ai des courses prévues au programme et je dois débriefer et discuter avec mon équipe avant d’envisager ce qui se passera dans quatre ans.