vendredi 21 mars 2025

La reprise en main d’Azéma pour sauver Toulon

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Jean-Marc Azzola
Jean-Marc Azzola
Journaliste

L’ancien manager de Clermont, Franck Azéma a pris La succession de Patrice Collazo à La tête d’un RCT convalescent. Certains effets sont déjà perceptibles.

Tout juste avant le match opposant Toulon à Biarritz (13-9, 9ème j.), Patrice Collazo a été démis de ses fonctions. Son départ a eu l’effet d’un tremblement de terre dans le Var et dans le microcosme du rugby français. Cependant, avec des résultats assez décevants, l’ancien entraîneur du Stade Rochelais était clairement menacé.

Franck Azéma, double champion de France (2009, 2017), est donc arrivé au chevet du RCT. Une situation qui n’était pas spécialement prévue comme l’a confirmé l’intéressé en conférence de presse. Et ce même si son nom circulait du côté du club de la Rade depuis plusieurs semaines :

« J’ai reçu un coup de téléphone du président pour me proposer le poste. Ce n’est pas quelque chose qui était prémédité. J’étais libre de tout contrat. Donc évidemment quand on m’a proposé de rejoindre Toulon, c’était une fierté, un honneur et quelque chose qui ne pouvait pas se refuser.

J’ai souvent été en opposition avec Toulon sur des phases finales. Je sais ce que cela représente, les difficultés, le tempérament et la qualité de cette région, de ce club.

C’était pour moi du bon sens que de répondre favorablement à la proposition. Il n’y a pas beaucoup de clubs en France avec une si grosse identité et un aussi gros palmarès que celui de Toulon. C’est à la fois beaucoup de fierté, mais aussi beaucoup de responsabilités. C’est une pression positive ».

Azema n’a pas touché au staff

Ne cherchant surtout pas à rentrer dans une zone de confort, l’ancien centre a admis « qu’il n’y avait pas de raison de toucher au staff. Il y en a un déjà en place. C’est aussi ce qui est excitant pour moi : rencontrer un nouveau staff, un nouveau défi, de nouvelles personnes. On verra si plus tard il y aura des besoins. Il y a juste à se retrousser les manches et travailler ensemble ».

« Il peut apporter un regard différent sur le jeu » estime Alain Carbonel champion de France en 1987 et 1992 avec le RCT.

L’entraîneur principal de Toulon n’a pas caché bien longtemps ses plans. Il veut s’appuyer sur certains fondamentaux et une méthodologie cohérente et solide pour bien remettre la machine varoise en route :

« Quand on ne gagne pas, on perd la confiance petit à petit. Il n’y a pas de raccourci à prendre. Il faut faire des choses fondamentales et basiques et bien les maîtriser. Des choses ne changent pas au rugby comme la conquête, la défense, le territoire, bien maîtriser les formes de jeu et leurs alternances.

Il faut savoir comment nous les travaillons au quotidien pour être à l’aise au moment du match, en ayant une bonne caisse à outils avec plein de choses disponibles.

Il est important aussi d’avoir le physique pour pouvoir l’effectuer. Les choses que nous n’avons pas aujourd’hui, nous pouvons les compenser par notre cohésion et notre envie d’être ensemble. Ce doit être notre ciment. Je veux tirer le meilleur des joueurs et du staff. Que l’on mette de l’alternance dans les formes de jeu que l’on propose. Je veux aussi que l’équipe colle à l’identité du RCT.

Toulon a toujours été une équipe pleine de caractère, de combat, des choses qui me tiennent vraiment à cœur. Cette équipe a besoin d’être dans l’initiative, dans le combat que ce soit devant ou derrière. La première des qualités qui importe, c’est l’attitude que l’on a ensemble. Et pour cela il n’y a pas besoin d’un talent fou ».

« Une pression positive de rejoindre Toulon »

Gabin Villière depuis l’arrivée de Franck Azéma a déjà constaté certains changements : « Il commence vraiment à mettre sa patte dans cet effectif et dans ce club. Il n’est pas venu là pour tout changer. Il sait qu’il dispose d’un bon groupe sur lequel il peut s’appuyer. Quand il est arrivé, il a mis des choses simples en place avec des journées type d’entraînement. Chacun sait donc où il va et ce qu’il a, à faire.

Lors des matches, on sait aussi ce qu’il attend. Ce sont des choses bien précises. On est vraiment fixés. On sait vite si on est dans les clous et si on a fait ce qu’il faut dans l’ équipe ou non pendant les matches. La différence avec Collazo ? Disons que c’est surtout qu’on était sous pression en début d’année.

Avec un effectif amputé aussi par les blessures, cela a forcément chamboulé pas mal de choses. Cela modifie pas mal la physionomie d’un entraînement. Dorénavant, on peut faire beaucoup plus de turn over ».

L’effet Franck Azéma semble déjà avoir opéré. Car après une défaite attendue à Clermont pour sa première en clôture de la 10ème journée contre son ancien club (16-31), les Varois ont ensuite obtenu une victoire de référence contre Lyon (19-13, 11ème j.), puis arraché un match nul prometteur à Pau (16 partout, 12ème j.). Déjà les signes d’un redressement et d’une fougue retrouvée.

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