samedi 12 octobre 2024

Londres 2012 : Renaud Lavillenie s’impose en patron

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Eric Mendes
Eric Mendes
Journaliste

Devenu une référence mondiale, Renaud Lavillenie se présente aux Jeux Olympiques de 2012 avec l’étiquette de favori. Un rendez-vous pour l’histoire.

Le 10 août 2012 restera à jamais dans l’histoire. Au stade olympique de Londres, Renaud Lavillenie rejoint Pierre Quinon et Jean Galfione pour devenir le 3ème Français de l’histoire champion olympique de saut à la perche. Dans un concours d’exception, le natif de Barbezieux-Saint-Hilaire s’octroie le plus beau des métaux en repoussant une concurrence affamée qui voulait faire plier le Français. Au moment de se présenter à Londres, Renaud Lavillenie est déjà le recordman français du saut à la perche avec un saut de 6m01 réussi à Leiria, au Portugal, en 2009.

Devenu champion d’Europe, il n’arrive cependant pas à encore accrocher un titre mondial. Après deux échecs à Berlin (3ème en 2009) et Daegu (3ème en 2011), Lavillenie se sait attendu à Londres et il doit enfin confirmer les promesses d’une barre de légende pour aller décrocher l’or olympique. Présente à Londres pour ses premiers JO, tout comme le Français, la championne portugaise et perchiste Maria Leonor Tavares n’a pas manqué cette finale historique de la perche.

Renaud Lavillenie attendu en favori à Londres

« Renaud était attendu. Il a été incroyable. Il a su aller chercher sa médaille olympique. La perche est devenue une épreuve aussi importante que le 100 mètres. C’est attendu par beaucoup de personnes. A Paris, je suis convaincue que ce sera encore le cas. Aujourd’hui, on connait plus Duplantis que les coureurs de 100. On attend même un record du monde. Il impressionne à chaque sortie. »

Dans un stade plein et une chaude ambiance, le concours de Londres suscite toutes les attentions. Sur les premières tentatives, à 5m65, le champion du monde américain Brad Walker et surtout le champion olympique en titre, l’Australien Steve Hooker, ne passent pas et terminent sans aucune marque.

Au contraire du vice-champion du monde Romain Mesnil qui s’arrête à la 9ème place avec 5m50, tout comme l’Espagnol Igor Bychov, le Polonais Lukasz Michalski ou encore l’Allemand Malte Mohr. Pour Renaud Lavillenie, l’entrée de concurrence est parfaite.

Le Français passe les premières barres sans encombres éliminant au passage des références comme le Tchèque Jan Kudlicka, le Grec Konstadinos Filippidis et le Russe Yevgeny Lukyanenko ainsi que le Britannique Steven Lewis. Au moment d’aborder la barre des 5m91, ils ne sont plus que deux avec le Français, les deux Allemands, Björn Otto et la surprise, Raphael Holzdeppe. Les Allemands effacent alors la barre à leurs premières tentatives alors que Lavillenie échoue.

« C’était magique »

« C’était ouf (sic). Vraiment c’était un moment exceptionnel, se souvient Maria Leonor Tavares. Il était à la bagarre avec des Allemands et c’était magique. Ça s’est joué à des détails. Il y en a un qui passe, l’autre qui suit. Il fallait qu’il passe vraiment la barre pour gagner. » En effet, Renaud Lavillenie décide de passer à 5m97 pour continuer à croire en son rêve olympique.

« Le jeu des impasses est très important à la perche, explique la perchiste portugaise aux deux Olympiades, de Londres et Rio. Il l’a bien fait. Et c’est passé. On ne peut faire cela que quand on est absolument sûr de gagner. C’était une spécialité de Renaud. » Ce moment unique restera l’un des faits marquants du sport français. Dans une ambiance incroyable, Lavillenie s’élance et passe lors de sa dernière tentative la barre de 5m97.

Un record olympique en 2012. Au moment de s’attaquer à 6m02, il se rapproche de son record de France, en salle, à 6m03. Björn Otto tente le tout pour le tout après avoir échoué deux fois à 5m97, il se garde une ultime opportunité. Il n’y arrivera pas et devance son compatriote Raphael Holzdeppe, qui se contentera du bronze. Une soirée que Maria Leonor Tavares n’oubliera jamais.

« Je découvrais les Jeux aussi. C’était impressionnant de voir les mecs aller si haut. Ils battaient tous leurs records personnels. C’était magique. Renaud a su se transcender pour l’évènement grâce au public, l’enjeu et la force que l’on peut avoir. Dans les moments importants, il a su basculer dans l’exceptionnel. Dans le stade, on l’a ressenti. Même avec des inconnus, on était abasourdi à chaque fois. Il y avait tous les facteurs pour vivre une soirée inoubliable. » Les dernières tentatives du Français à 6m07 resteront anecdotiques. L’essentiel était ailleurs. Renaud Lavillenie devenait l’égal de Sergueï Bubka et marquait l’histoire de la perche pour l’éternité.

5 mètres 98

C’est la meilleure marque atteinte par Renaud Lavillenie aux Jeux Olympiques, alors que ses records personnels restent à 6m05 en plein air et 6m16 en salle. Une marque qui ne lui aura pas permis de conserver son titre à Rio en 2016. Car en passant 6m03, le Brésilien Thiago Braz est aujourd’hui le recordman
de la perche aux JO. En attendant de voir Armand Duplantis à Paris 2024 ?

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